Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Le dernier rapport publié par l’Agence européenne de l’environnement
- L’enquête de la Commission européenne contre le réseau social X
- Les nouvelles sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie
Bonjour Joris, démarrons ce journal en décryptant le dernier rapport publié par l’Agence européenne de l’environnement.
Un rapport bien pessimiste publié par l’agence, créée en 1994. L’Union européenne serait, d’après les experts qui ont rédigé ce rapport, loin d’être sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climatiques, et en particulier ceux à l’échéance de 2030. Pour rappel, les 27 ont mis en place en 2019 un Pacte Vert dont l’objectif vise à une réduction de 55% des émissions de CO2 du continent d’ici à 2030, dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ce rapport dresse un piètre bilan de l’évolution de ces émissions de CO2.
Oui, et c’est en grande partie dû à la restauration des forêts qui patine. Les forêts, dans le plan de l’Union auraient un rôle de captation du CO2 et du méthane, permettant que celui-ci ne s’échappe pas dans l’air mais soit capturé dans le sol. L’objectif étant ainsi de capter environ 310 millions de tonnes de CO2 en 2030. Objectif qui sera manqué de 50 millions de tonnes si l’Union continue à ce rythme selon le rapport.
Un retard dont les 27 semblent conscients, en témoigne le vote récent de la loi de restauration de la nature approuvé par le Conseil en novembre dernier.
Autre source d’inquiétude : la baisse trop lente de la consommation d’énergie
L’Union avait établi l’objectif d’atteindre les 763 millions de tonnes de consommation énergétique “finale” d’ici à 2030. Comprendre par énergie finale, la consommation énergétique totale des particuliers.
Un scénario “très improbable” selon l’agence de l’environnement. La baisse devra être 10 fois plus rapide pour atteindre cet objectif.
Y-a-t-il malgré tout des sources de satisfactions dans ce rapport ?
Oui, pour l’Agence européenne de l’environnement, l’objectif de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre du Pacte Vert reste à portée de tir. De même, il est très probable que l’Union atteigne ses objectifs en matière de réduction des morts prématurées dus au réchauffement climatique. La croissance d’une économie verte et la création d’emplois verts semblent également bien engagés.
Mais pour l’agence, l’Union devra faire mieux sur les années à venir, notamment en termes d’économie circulaire et de réduction des déchets.
Continuons ce journal en évoquant l’enquête à l’encontre du réseau social X déclenchée par la Commission européenne.
Oui et c’est un nouvel épisode du bras de fer qui oppose Elon Musk au commissaire au marché intérieur Thierry Breton. Le Français accuse le géant américain de ne pas en faire assez pour lutter contre la désinformation sur sa plateforme. Cette annonce fait suite à une “procédure préliminaire” démarrée en octobre qui concerne les contenus violents, les discours de haine ou encore les fausses informations diffusées sur le réseau social.
Que change cette enquête par rapport à la procédure préliminaire ?
Maintenant, l’Union européenne devrait pouvoir aller plus loin dans sa recherche de preuves à l’encontre de X. Des interviews et de nouvelles inspections sont prévues dans les semaines et mois à venir, l’enquête n’ayant pas vraiment de date limite.
Le passage à l’enquête formelle permet également de recentrer les recherches sur un seul aspect : la désinformation et les fameuses fake news.
La modération sur la plateforme X, anciennement Twitter, a été fortement assouplie depuis le rachat d’Elon Musk.
Oui, le PDG de Space X a drastiquement réduit l’équipe de modération dès son arrivée dans l’entreprise. De même, les fameuses règles d’utilisations auxquelles se soumettent tous les utilisateurs ont largement été assouplies au fil des mois, et notamment sur la question des fake news.
Que risque le réseau social une fois l’enquête terminée ?
Selon la gravité des accusations, l’entreprise pourrait être la cible d’amendes allant jusqu’à 6% de son chiffre d'affaires mondial. En cas de récidive, l’Union a également évoqué une interdiction pure et simple de X sur son territoire. Elle envoie ainsi un message de fermeté aux plateformes en ligne. Fermeté qu’elle exprime également avec le Digital Services Act, nouvel outil législatif visant à réguler et encadrer les plateformes numériques.
Concluons ce journal en évoquant les nouvelles sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie.
Première cible de ce douzième paquet de sanctions : le diamant. Son exportation ainsi que son importation en provenance de Russie sera interdite dès janvier. Cela prend en compte le diamant pur, mais également les bijoux qui contiennent ces diamants. De même, à partir de septembre, les diamants russes polis à l’étranger seront également interdits dans toute l’Union.
Pour rappel Moscou est un des plus grands extracteurs de diamants du monde, notamment grâce à d’importants gisements en Sibérie. Une industrie qui rapporterait 4 à 5 milliards d’euros par an à la Russie.
Et ce n’est pas le seul matériau concerné par ce nouveau paquet de sanctions.
Oui, plusieurs métaux comme les fils de cuivre, l'aluminium transformé ou encore la fonte ont également été interdits à l’importation. L’Union compte également restreindre les exportations d”éléments nécessaires à la production de “technologiques de pointe” vers Moscou. L’importation de gaz liquide, qui représenterait plus d’un milliard d’euros par an, est également interdite.
L’UE compte également durcir ses contrôles pour limiter le plus possible les contournements des sanctions.
Oui, les entreprises européennes détenues par des ressortissants russes devront par exemple notifier certains transferts d'argent en dehors de l’Union. Depuis l’établissement des premières sanctions par l’Europe en avril 2022, Moscou cherche à contourner les restrictions, notamment en passant par des pays tiers. Le Kazakhstan a notamment été récemment accusé d’aider la Russie à importer certains matériaux pouvant être utilisés par son armée.
Un journal de Paul Thorineau et Joris Schamberger.