Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme
- L'appel d'Olaf Scholz à amplifier le soutien à l'Ukraine
- Le retrait de la candidature de Charles Michel aux élections européennes
- La suspension des financements à l'agence de l'ONU en soutien aux réfugiés palestiniens
Bonjour Joris, démarrons ce journal en évoquant la demande du chancelier allemand Olaf Scholz de fournir davantage de soutien à l’Ukraine.
Cette demande rapportée par le RedaktionsNetzwerk Deutschland s’adresse particulièrement à ses homologues de l’Union européenne. Pour rappel l’Allemagne est d’assez loin le pays européen qui fournit la plus importante aide militaire à Kiev. Une aide qui correspond à environ 8 milliards d’euros pour l’année 2024. A titre de comparaison, la France devrait fournir 1,3 milliard d’euros pour la même période.
Le chancelier allemand s’est d’ailleurs plaint de cet écart avec ses homologues européens
Tout à fait, Olaf Scholz déplore notamment que l’aide allemande correspond à plus de la moitié de celle de tous les États membres réunis. Il explique également vouloir envoyer comme message au Président russe Vladimir Poutine, que l’aide militaire à Kiev ne faiblira pas.
Et c’est d’ailleurs également dans ce but qu’il a annoncé un déplacement à Washington le 9 février prochain
Oui le chancelier y rencontrera le Président Joe Biden afin de, je cite, “réaffirmer le solide soutien des deux États envers la défense de l’Ukraine face à la guerre d’agression russe”. Une visite organisée alors qu'outre-Atlantique ce soutien est pour le moment bloqué par le Congrès, majoritairement d’opposition républicaine.
Les parlementaires n'arrivent pour le moment pas à se mettre d’accord sur une nouvelle enveloppe de 61 milliards de dollars à destination de Kiev. Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est d’ailleurs inquiété du « mauvais signal » que renverrait la baisse de l’aide américaine. Il réaffirme également au passage les États-Unis comme étant, je cite, « le partenaire numéro un » de l’Ukraine.
Au sein de l’Union aussi, les discussions pour une nouvelle aide financière ont du mal à avancer.
La Hongrie et son Premier ministre Viktor Orban ont posé leur véto sur l’inclusion au budget européen d’une aide de 50 milliards d’euros. Le leader hongrois proche de Vladimir Poutine, demande notamment à ce que cette enveloppe ne soit pas comprise dans le budget commun à long terme de l’UE, mais soit négociée de manière annuelle. Un sommet exceptionnel du Conseil européen doit d’ailleurs se tenir ce jeudi 1er février afin de tenter de désembourber cette situation.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a d’ailleurs évoqué il y a quelques semaines au Forum économique de Davos la possibilité de trouver “un accord à 26” si la Hongrie persistait dans son refus de retirer ce véto.
Poursuivons ce journal en évoquant le retrait de la candidature de Charles Michel, le Président du conseil européen, pour les prochaines élections européennes.
Oui alors qu’il annonçait début janvier vouloir être la tête de file de son parti le Mouvement Réformateur lors du scrutin de juin, l’ancien Premier ministre a finalement fait marche arrière. A l’heure actuelle le nom de son successeur à la tête de la droite belge reste à déterminer, le volte-face ayant vraisemblablement surpris au sein du parti, moins d’un mois après l’annonce de la candidature.
Et qu’est-ce qui explique ce retrait si soudain ?
Charles Michel a expliqué sur les réseaux sociaux vouloir « conserver la sérénité dans l’accomplissement de sa tâche actuelle » – à savoir celle de Président du conseil. Les critiques très virulentes à l’égard de sa candidature provenant de toute part dans la sphère politique ont clairement pesé dans la balance. Des critiques suffisamment nombreuses pour faire craindre un impact négatif sur le résultat de la liste de la droite libérale belge francophone.
Pourquoi la candidature de Charles Michel a-t-elle suscité une telle polémique ?
De nombreux observateurs pointent le fait que les élections européennes se tenant en juin, pour un début de mandat au parlement dans le courant du mois de juillet, l'ancien Premier ministre de Belgique aurait donc dû démissionner du poste de président du Conseil en cours de mandat, pour assurer son rôle de député. Pour rappel, il réalise sa deuxième mandature à la tête de l’institution et est censé quitter ce poste le 30 novembre. Beaucoup pointaient notamment le risque que la Hongrie, qui occupera la présidence du conseil à ce moment-là, puisse bénéficier d’une marge de manœuvre supplémentaire en l’absence d’un président du conseil en exercice.
Concluons ce journal en évoquant la suspension des financements par plusieurs pays européens de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
L’Italie, le Royaume-Uni, la France ou encore la Finlande ont annoncé la fin des financements pour cette agence à but humanitaire. En un week-end 9 pays de l’ONU, dont les États-Unis ou encore le Japon, ont également annoncé mettre fin à leur soutien.
En cause, des accusations d’Israël, qui reproche la complicité de plusieurs employés de l’agence onusienne dans l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Oui, dans la foulée l’agence s’est séparée des personnes soupçonnées, avant d’annoncer l’ouverture d’une enquête à leur encontre. Cette démarche n’a en revanche pas empêché les différents États de retirer leurs soutiens. Le chef de la diplomatie de l’État hébreu, Israël Kartz, a quant à lui déclaré vouloir faire purement et simplement cesser toutes les activités de l’agence.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a de son côté demandé aux États de l’ONU de s’assurer du maintien des activités de l’agence sur place, tout en se disant “horrifié” par les accusations.
Environ 6 millions de Palestiniens sont enregistrés par cette agence et peuvent donc potentiellement bénéficier de leur soin. Comment cela va-t-il se passer pour ces personnes ?
L’agence n’arrête pour le moment pas ses opérations, d’autant que certains États comme la Norvège ont annoncé vouloir maintenir leur aide malgré les accusations récentes. L’Italie a quant à elle annoncé par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, vouloir soutenir la population palestinienne tout en assurant la sécurité d’Israël.
Un journal de Joris Schamberger et Ulrich Huygevelde