Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Les défis persistants auxquels fait face l'Union européenne en matière de défense
- Le récent rapport de l'UNESCO selon lequel 341 sites culturels ont été endommagés en Ukraine
- Les nouvelles règles de l’UE visant à protéger les enfants des substances chimiques nocives présentes dans les jouets
Ouvrons ce journal en évoquant les défis persistants auxquels fait face l'Union européenne en matière de défense.
Oui, de nouvelles déclarations de Donald Trump ont à nouveau créé la stupeur. Lors d'un rassemblement en Caroline du Sud, l’ancien président américain n’a pas hésité à affirmer qu’il, je cite, “encouragerait la Russie” à faire ce qu’elle voudrait avec les pays qui ne participent pas assez, selon lui, aux financement de l’Otan. L'ancien président américain a promis de ne pas fournir d'aide en cas d'attaque aux pays de l'OTAN n'atteignant pas le seuil de 2 % de leur budget consacré aux dépenses militaires, visant notamment de nombreux États membres de l'UE.
Bien que la plupart des membres de l'OTAN aient pris l'engagement d'augmenter leurs dépenses de défense à la suite de la guerre en Ukraine, seuls sept des trente alliés ont effectivement alloué 2 % de leur PIB à la défense en 2022.
Oui actuellement, seuls cinq pays de l'UE dépassent ce seuil. D'après les estimations de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, présentées le mercredi 14 février, 18 des 31 pays membres de l'OTAN devraient atteindre l'objectif de consacrer 2 % de leur PIB à la défense d'ici 2024.
Malgré l'allocation annuelle de 240 milliards d'euros aux dépenses militaires par les pays de l'UE, le défi persiste : chaque État gère ses dépenses de manière indépendante, sans réelle coordination effective avec les autres.
En 2022, moins de 20 % des fonds destinés à l'achat d'équipements de défense ont été alloués à des projets communs au niveau européen, bien en deçà du seuil convenu de 35 %. Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a d’ailleurs avancé en janvier une proposition visant à instaurer un fonds de 100 milliards d'euros afin de favoriser la production au sein de l'industrie de la défense de l'UE et de renforcer la collaboration entre les États membres.
Pour faire face à la dépendance continue des pays européens vis-à-vis des États-Unis, l’UE cherche à renforcer ses capacités de défense.
Des avancées significatives ont été réalisées dans l'harmonisation de la production militaire, avec notamment le déploiement du Fonds européen de défense doté d’un budget de près de 800 milliards d’euros. Plus notable encore, l’allocation de 500 millions d'euros pour soutenir l'industrie militaire des États membres ; l'utilisation par l’UE de son budget pour financer la production d'armements constituant une première dans l’histoire.
Le débat sur la nécessité pour l'UE de posséder ses propres capacités nucléaires a même été relancé par le président du groupe PPE au Parlement européen.
Oui, la proposition d'"européaniser" les armes nucléaires françaises est sur la table, mais le processus serait particulièrement complexe en raison du traité de non-prolifération des armes nucléaires signé par tous les pays membres ; traité impliquant l'engagement de ne pas développer, posséder ni favoriser la prolifération des armes nucléaires.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant le récent rapport de l'UNESCO selon lequel 341 sites culturels ont été endommagés en Ukraine deux ans après le début de la guerre avec la Russie.
Des images satellitaires ont été utilisées pour évaluer les dégâts, qui se chiffrent à 3,3 milliards d'euros. Ces chiffres ont augmenté depuis avril 2023, où 248 monuments endommagés étaient déjà recensés avec des pertes estimées à 2,4 milliards d'euros.
L'Unesco, opérant pour la première fois pendant un conflit actif plutôt qu'après, déploie des efforts considérables pour évaluer et préserver le patrimoine culturel ukrainien en temps réel.
Chiara Dezzi Bardeschi, directrice du bureau de l'Unesco à Kiev, souligne la difficulté de quantifier les pertes, avec des inventaires parfois partiels, voire non numérisés, dans de nombreux musées. Les interventions se heurtent également à d’autres défis, tels que le trafic illicite prospérant dans le chaos.
Outre les sites patrimoniaux, l'UNESCO souligne la nécessité de soutenir les artistes et les industries culturelles.
Pour revitaliser le tissu culturel ukrainien, l'UNESCO estime qu'un budget de 9 milliards de dollars sur dix ans serait nécessaire. Cependant, les fonds collectés jusqu'à présent, bien que dépassant les 66 millions de dollars, ne couvrent qu'une fraction des besoins. Si le Japon a récemment annoncé une enveloppe de 15 millions de dollars, le soutien des pays occidentaux diminue, et l'attention médiatique s'est détournée vers d'autres conflits.
Terminons ce journal en évoquant les nouvelles règles de l’UE visant à protéger les enfants des substances chimiques nocives présentes dans les jouets.
Le Parlement européen a en effet adopté, le mardi 13 février, de nouvelles règles visant à réduire la vente de jouets dangereux dans l'UE, en mettant un accent particulier sur le commerce en ligne. Les règles révisées interdisent notamment la présence dans les jouets de substances cancérigènes, ainsi que les perturbateurs endocriniens, qui influencent l’action des hormones dans l’organisme des enfants et peuvent avoir de graves répercussions sur leur santé.
Toutefois, des préoccupations persistent quant à une possible réduction des ambitions de l'UE face à la pression de l'industrie chimique.
Oui, selon une évaluation d’impact de la Commission datée de janvier 2023, l’UE est en train de réduire ses ambitions pour atteindre entre 1 % et 50 % des produits chimiques, ce qui représente une baisse significative par rapport à ses objectifs premiers. La décision finale doit être approuvée prochainement en plénière par les eurodéputés, que les ONG exhortent à faire preuve de vigilance afin d’assurer une protection adéquate de la santé des enfants.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.