L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Avion détourné en Biélorussie : un opposant politique et sa femme arrêtés.
- Les nouvelles règles de la PAC bientôt fixées.
- La République Tchèque obtient l'arrêt d'une mine de charbon en Pologne.
Avion détourné en Biélorussie : l’opposant biélorusse Roman Protassevitch arrêté.
Démarrons ce journal en revenant sur un incident qui a provoqué la stupéfaction et une indignation générale en Europe. Dimanche après-midi, un avion de ligne qui reliait la Grèce à la Lituanie a été dérouté par les autorités biélorusses vers la capitale Minsk, où un opposant et sa femme ont été arrêtés.
Oui, prétextant une alerte à la bombe, le Boeing 737 de la compagnie aérienne Ryanair a été dérouté vers Minsk par les autorités biélorusses alors qu’il survolait l’espace aérien du pays, il a été escorté par un avion de chasse de l’armée avec à son bord plus de 170 passagers dont des ressortissants français.
L’avion est reparti après sept heures d’escale forcée et a rejoint la capitale lituanienne en début de soirée dimanche, accueilli par la Première ministre en personne, Ingrida Simonyte, et plusieurs dizaines de militants de l’opposition biélorusse.
Six passagers ne sont pas remontés dans l’avion lors de l’escale forcée à Minsk.
En effet, l’opposant biélorusse Roman Protassevitch et sa femme Sofia Sapega ont été arrêtés sur le tarmac de l’aéroport et, selon le dirigeant de la compagnie aérienne irlandaise Michael O’Leary, quatre agents des services de sécurité biélorusses ont également été débarqués. Le militant et journaliste arrêté de 26 ans travaillait pour le très suivi média d’opposition Nexta qui a joué un rôle central de relais lors des manifestations populaires qui ont secoué le pays après la réélection truquée de son dirigeant Alexandre Loukachenko à l’été 2020.
Selon Svetlana Tikhanovskaïa, l’opposante numéro un au régime biélorusse en exil en Lituanie, Roman Protassevitch risque la peine de mort. En novembre dernier les services de sécurité biélorusses l’avaient placé sur la liste des « individus impliqués dans des activités terroristes ».
Ce détournement d’un avion par un pays, a entraîné de très vives réactions en Europe où le président biélorusse est déjà mis à l’index depuis longtemps ?
Oui, dans la soirée de dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu je cite « qu’il faudra assumer toutes les conséquences de violations des règles internationales du transport aérien ». Tandis que le président de Conseil Charles Michel, représentant les États membres, ainsi que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell ont réclamé une enquête de l’Organisation de l’aviation civile internationale.
L’Irlande a dénoncé lundi un acte de « piraterie » et la Pologne un « acte de terrorisme d’Etat ». La France a quant à elle suggéré lundi une « interdiction de l’espace aérien » biélorusse. De son côté, niant l’évidence Minsk a rejeté des « accusations sans fondement » de la part des dirigeants européens, affirmant avoir agi « en conformité avec les règles internationales », et justifiant son intervention par l'alerte à la bombe.
Cet incident intervient alors qu’un sommet européen s’est ouvert lundi.
Oui, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 sont réunis lundi et mardi à Bruxelles pour discuter de plusieurs thèmes dont la pandémie et les mesures permettant d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’UE. Mais le détournement de l’avion par le régime de Loukachenko a quelque peu chamboulé l’agenda des débats. Les 27 ont rapidement décidé dès lundi soir d’interdire le survol de l'espace aérien de l'UE par les compagnies aériennes biélorusses ainsi que l'accès aux aéroports de l'UE pour les vols opérés par les compagnies du pays.
Les 27 ont également invité l'Organisation de l'aviation civile internationale à enquêter d'urgence sur je cite « cet incident sans précédent et inadmissible ». Ils envisagent aussi « d'élargir dès que possible la liste des responsables et entités » biélorusses visés par des sanctions européennes et exigent la libération de Roman Pratassevitch et sa compagne Sofia Sapega.
Les nouvelles règles de la PAC bientôt fixées.
Autre discussion importante au niveau européen, le Parlement, la Commission et les États membres se réunissent à partir de ce mardi pour fixer les nouvelles règles de la PAC, la Politique agricole commune.
Tout à fait, et les discussions progressent à petit pas depuis plusieurs mois sur le premier poste budgétaire de l’Union européenne. Le Portugal, qui assure la présidence de l’UE jusqu’en juin, a affiché son ambition de clôturer le dossier. Les négociations porteront sur les détails des aides accordées aux agriculteurs de 2023 à 2027. Notamment le montant des nouveaux éco-régimes et ses conditions d’accès.
Ces aides directement payées par les États membres doivent récompenser des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement mais sa part au budget de la PAC et ses critères d'obtention ne sont pas encore pleinement définis. L’UE souhaite aussi accentuer la traçabilité des aides versées par la PAC qui ont été l’objet à plusieurs reprises, dans le passé, de détournements.
La République Tchèque obtient l'arrêt d'une mine de charbon en Pologne.
Thomas Kox - Armand Duthil Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici Photo : Javier Pedreira, CC BY-NC-SA 2.0, via Flickr