L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Emmanuel Macron à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine
- Déploiement de la 5G en Europe
- Turquie : pénuries d'énergies sans précédent
Emmanuel Macron à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine
Lundi 7 février, le président français Emmanuel Macron, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, s’est rendu à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et discuter d’une sortie de crise en ce qui concerne l’Ukraine.
Bonjour Thomas, bonjour à tous ! Oui, les présidents russe et français se sont rencontrés lundi à Moscou. Une nouvelle tentative pour désamorcer les tensions autour de l’Ukraine, alors que près de 125 000 soldats russes sont toujours stationnés à la frontière avec Kiev, et que du côté de l’Occident, les Etats-Unis viennent d’annoncer l’envoi de près de 3000 soldats en Pologne. Le Royaume-Uni aussi enverra dans les prochains jours un contingent de 350 soldats.
Lundi, cet échange entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine a duré près de cinq heures. Sur quoi a-t-il porté ?
Après sa discussion avec le dirigeant russe, Emmanuel Macron a déclaré lui avoir proposé de “bâtir des garanties concrètes de sécurité”. En réponse Vladimir Poutine aurait, toujours selon le président français, assuré “vouloir maintenir la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine”, tout en cherchant un “compromis qui pourra satisfaire tout le monde”.
Vladimir Poutine a renouvelé ses vives critiques envers l’OTAN et l’Ukraine.
Oui, la position de la Russie ne change pas : elle reproche à l’OTAN de s’être élargie vers l’Est ces dernières décennies. Vladimir Poutine a dit se sentir “menacé”. Il a regretté que les membres de l’OTAN aient rejeté les demandes russes, notamment l’engagement de ne pas déployer d’armes offensives près des frontières russes. Enfin, dans le conflit l’opposant à Kiev, le président russe a accusé l’Ukraine d’être la seule responsable de l’échec des pourparlers de paix dans le conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russes.
Un dialogue difficile, alors que le président français tente une véritable opération de médiation diplomatique.
Oui, depuis plusieurs jours, il a multiplié les entretiens téléphoniques avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Joe Biden, ou encore le secrétaire général de l'OTAN. Le 26 janvier dernier, c’est à Paris que s’est tenue une rencontre entre les diplomates français, allemands, russes et ukrainiens pour relancer le groupe de discussion Normandie, chargé de trouver une issue au conflit dans le Donbass à l’Est de l’Ukraine. Enfin, mardi 8 février, après sa visite à Moscou, Emmanuel Macron se rend à Kiev, une première visite sur place pour un président français depuis 20 ans.
Déploiement de la 5G en Europe
Continuons ce journal en évoquant le dernier rapport publié par la Cour des comptes européenne. Cette institution chargée de surveiller le bon usage du budget de l’Union européenne a communiqué des recommandations en ce qui concerne le déploiement de la 5G en Europe.
Oui Thomas, un rapport qui encourage pleinement l’installation de réseaux internet 5G en Europe. Selon la Cour, le déploiement de cette nouvelle génération de réseaux mobiles de communication sans fil pourrait entraîner une hausse de 1000 milliards d’euros du PIB de l’UE entre 2021 et 2025, et créer 20 millions d’emplois.
A l’échelle de l’UE, il est prévu d’investir 400 milliards d’euros d’ici à 2025 dans le déploiement des réseaux 5G. Mais la Cour des comptes estime que ce processus ne va pas assez vite.
En effet, alors que l’Union s’est fixée comme objectif d’avoir équipé de 5 G l'ensemble des zones urbaines d’Europe avant 2025, selon les auditeurs du rapport, le nombre de techniciens capables d’exploiter ces réseaux est beaucoup trop faible. Cela rend l’Union vulnérable à l’ingérence d’entreprises d’équipementiers basées en dehors de l’Union européenne, comme le groupe chinois Huawei ou le coréen Samsung.
Selon la responsable de ce rapport de la Cour des comptes Annemie Turtelboom, le manque de coordination des Etats-membres de l’UE est aussi un problème.
Oui, tous les Etats ne sont pas au même stade. Par exemple, seulement 4 Etats n’ont pas atteint les objectifs intermédiaires de 2020, il s’agit de Chypre, la Lituanie, de Malte et du Portugal. Mais de façon plus globale, la conclusion du rapport est sans appel : au rythme actuel, les objectifs de l’UE pour 2030 en matière de réseaux de communication ne seront pas atteints.
Turquie : pénuries d'énergies sans précédent
Terminons cette édition en nous rendant en Turquie. Depuis maintenant près de trois semaines, le pays fait face à des pénuries d’énergies sans précédent, depuis que l’Iran a suspendu ses livraisons de gaz.
Oui, depuis le 20 janvier, l’Iran refuse de livrer du gaz à la Turquie. On parle ici de 20 millions de m3 par jour, une quantité considérable. L’économie du pays, déjà fragilisée par une inflation galopante, a vu sa monnaie, la livre turque, perdre 40% de sa valeur en un an. Beaucoup d’entreprises sont désormais à l’arrêt, faute d’approvisionnement en énergie.
Pourquoi une telle décision de la part de l’Iran ?
Officiellement, il s’agirait, selon l’Iran d’une panne due à des problèmes techniques. Mais le blocage persistant, Botas, l’entreprise publique turque de gaz et de pétrole, affiche désormais une autre lecture de la situation : l’Iran n’aurait tout simplement plus assez de gaz à exporter et doit faire face à une explosion de la demande d’énergie de sa population, en raison de l’hiver. Quoi qu'il en soit, la situation de dépendance énergétique turque est un avantage géopolitique très utile pour l’Iran, qui cherche régulièrement à faire pression pour empêcher le rapprochement diplomatique en cours entre Ankara et Israël.
Comment réagit la Turquie pour l’instant ?
La stratégie d’Ankara semble d’éviter au maximum de couper le gaz des foyers turcs, et d’ajourner le plus possible le paiement de ces coûts supplémentaires de l’énergie. L’enjeu pour le pouvoir est de ménager son électorat alors que les prochaines élections auront lieu dans un an en juin 2023. Mais d’un autre côté, la Turquie ne compte pas renoncer à son approvisionnement en gaz iranien, une ressource qui lui donne également une influence sur ses relations avec l’UE, lorsqu’elle transite par la Turquie à destination de l’Europe.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
Photo : PA Images via Getty Images
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici