L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Les "Afghan women days" au Parlement européen
- Emily O'Reilly, la Médiatrice européenne, épingle la Commission européenne
- La Bulgarie prête à mettre fin à la corruption, un fléau dans ce pays
Les "Afghan women days" au Parlement européen
En ce début de semaine, le Parlement européen se prépare à accueillir une série d’événements mardi et mercredi, pour attirer l’attention sur la situation actuelle des femmes en Afghanistan.
Oui ces “Afghan women days”, ces journées de la femme afghane auront lieu mardi et mercredi à Bruxelles à l’initiative des eurodéputés. Des témoignages de jeunes afghanes et différents débats avec des membres de la société civile sont prévus, notamment pour réfléchir à la meilleure façon de soutenir les activistes afghanes en exil ou les anciennes parlementaires femmes.
Ces journées doivent rendre plus visibles cet enjeu des droits des femmes en Afghanistan, alors qu’une conférence de haut niveau doit justement débuter le 1er février.
L’événement inclura la présence de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, celle de nombreux députés européens, mais également certaines afghanes, notamment celles qui étaient finalistes pour l’édition 2021 du prix Sakharov, cette distinction remise par le Parlement européen à ceux qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Récemment c’est l’ONU qui a également alerté sur les violations des droits des femmes en Afghanistan.
En effet, le 18 janvier dernier, la Haute-commissaire de l’ONU aux droits humains Michelle Bachelet a appelé le Conseil de sécurité à “s’assurer que les auteurs de violations et d’abus” contre les femmes et les enfants en Afghanistan “rendent des comptes”. Elle a aussi demandé à la Communauté internationale de “créer des voies sûres et des programmes de réinstallation pour les afghanes défenseures des droits humains”, lesquelles sont de plus en plus persécutées depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en août 2021.
Emily O'Reilly, la Médiatrice européenne, épingle la Commission européenne
Restons auprès des institutions européennes pour évoquer le travail de la médiatrice européenne, cette institution chargée de protéger les intérêts des citoyens de l’UE face à l’administration européenne.
Tout à fait ! Ce poste est actuellement occupé par l’irlandaise Emily O’Reilly et son rôle est, comme vous l’avez dit, d’enquêter sur les cas de “mauvais traitement, discrimination, ou mauvaise administration” de la part des institutions de l’UE. Elle peut agir à la suite de plaintes déposées, mais depuis 2021 elle peut aussi lancer des enquêtes de sa propre initiative.
Et justement, vendredi dernier la Médiatrice européenne a accusé la Commission européenne de “mauvaise administration et d’un manque de transparence”.
Oui, l’affaire a débuté en avril 2021, lorsque malgré la demande du New York Times, la Commission aurait refusé de partager à la presse le contenu de SMS échangés entre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le directeur général de l’entreprise pharmaceutique Pfizer, Albert Bourlan, alors que les deux entités étaient engagées dans des négociations d’achat de vaccins contre le Covid-19. Des contrats passés avec les laboratoires qui restent encore flous : certains eurodéputés ont critiqué le fait que les prix de l’achat de ces vaccins soient toujours confidentiels.
Là où la Commission juge que ces SMS “ne contiennent pas d’informations importantes”, Emily O’Reilly considère en revanche cette situation comme une violation des règles de transparence de l’UE.
Effectivement, et c’est pourquoi, conformément à ses prérogatives, elle a demandé que le cabinet d’Ursula von der Leyen procède à “une recherche plus approfondie” afin de retrouver ces messages et en révéler le contenu. La Commission a affirmé n’avoir gardé aucune trace de ces documents, des SMS qui, toujours selon l’exécutif européen, ne seraient pas soumis aux règles sur la transparence des institutions européennes. Bien que ces règles ont été adoptées en 2001, Emily O’Reilly a rejeté l’argument de la Commission en rappelant que tous “les moyens modernes de communication” sont concernés par les règles de transparence, “lorsqu’ils concernent le travail de l’institution”.
La Bulgarie prête à mettre fin à la corruption, un fléau dans ce pays
Terminons ce journal en nous rendant en Bulgarie pour nous pencher sur le problème de la corruption, fortement ancrée dans ce pays d’Europe de l’Est. Le nouveau premier ministre Kiril Petkov semble déterminé à mettre à exécution son programme pour lutter contre ce fléau.
Oui, celui qui a été nommé premier ministre le 13 décembre 2021 avait promis “d’éradiquer la corruption en 4 ans”. Et il semble bien décidé à faire bouger les choses. Le jeudi 27 janvier, devant le Parlement européen à Bruxelles, il vient ainsi de révéler que la corruption omniprésente en Bulgarie reposerait en fait seulement sur les agissements de 20 personnes.
Il a fait ses révélations devant le groupe de surveillance de l’Etat de droit et des droits fondamentaux au sein du Parlement européen.
Ce groupe interne au Parlement a déjà joué un rôle important dans d’autres affaires de corruption, notamment en Slovaquie et à Malte. L’eurodéputée bulgare Elena Yoncheva était présente lors des discussions. Elle a déclaré attendre beaucoup du nouveau gouvernement de Kiril Petkov, tellement il est difficile pour le reste de l’Union, selon elle, de comprendre l’ampleur de la corruption en Bulgarie.
Le 13 janvier le gouvernement bulgare a notamment adopté un projet de loi pour mettre fin à la pratique des "passeports dorés", ce mécanisme qui permet aux riches non-européens d'acheter un passeport dit “de complaisance”, pour ainsi obtenir une nationalité de l'UE, ici bulgare. Mais malgré ce progrès, le nouveau premier ministre bulgare a alerté jeudi dernier le reste de l’Union sur l’immense chantier qui l’attend.
Oui, selon Kiril Petkov, la situation de l’Etat de droit se serait fortement dégradée ces derniers mois en Bulgarie. Le premier ministre demande donc que le mécanisme de l’Etat de droit de l’UE soit appliqué au plus vite. Cet instrument promis par l’UE lors de l’adoption en décembre 2020 de son budget pluriannuel et de son plan de relance NextGeneration EU devra aider ou contraindre chaque Etat-membre de l’UE à respecter l’Etat de droit, sous peine de voir suspendus les fonds qui lui sont dus.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
Source: EC - Audiovisual Service
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Photo European Parliament