Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron à Washington
- Réunion des représentants de l’Union européenne et des États membres avec le ministre israélien des Affaires étrangères
- La répression contre les journalistes indépendants du pouvoir s’accélère en Azerbaïdjan
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant la rencontre du président français Emmanuel Macron avec le président américain Donald Trump lundi à la Maison-Blanche pour évoquer notamment la guerre en Ukraine.
Oui c’était la première rencontre entre le président américain et un de ses homologues européen depuis son retour à la Maison-Blanche. Une rencontre qui s’inscrit de surcroît après une série de violentes critiques de son équipe sur l’UE, des ingérences américaines dans les élections allemandes et après l’incroyable rapprochement qui semble s’opérer entre Washington et Moscou. Un rapprochement russo-américain qui s’opère au détriment de l’Ukraine qui subit pourtant l’invasion russe depuis quatre ans maintenant.
Et dans ce contexte les deux dirigeants ont-ils pu s’accorder ?
Dans une rencontre apparemment cordiale, malgré les tensions de ces dernières semaines Donald Trump et Emmanuel Macron ont assuré vouloir travailler ensemble en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine. Le président français a cependant insisté sur la nécessité de garanties de sécurité crédibles pour l'Ukraine.« Les Européens sont prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes » pour vérifier que « la paix est bien respectée », a notamment affirmé Emmanuel Macron, en assurant aussi que l’Europe était prête à « renforcer » sa défense.
Dans le même temps plusieurs dirigeants européens étaient à Kiev, pour manifester leur solidarité aux côtés de Volodymyr Zelensky.
Oui alors qu’Emmanuel Macron était à Washington une importante délégation de chefs d’Etat et de gouvernements européens ainsi que la présidente de la commission et du conseil étaient à Kiev pour témoigner de leur soutien à l’Ukraine qui entre dans sa quatrième année de guerre. Ursula von der Leyen a d’ailleurs annoncé une aide supplémentaire de 3,5 milliards d'euros dès le mois de mars pour soutenir l'effort de guerre ukrainien. Les dirigeants européens ont rappelé que, trois ans après le début de l'invasion russe, l'engagement envers le peuple ukrainien restait intact.
Parallèlement, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Oui lundi matin, une première résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a été adoptée à l’Assemblée par 93 voix pour, 18 contre, et 65 abstentions, sur 193 États membres. Les Etats-Unis avaient un peu plus tôt proposé une autre résolution mais sans faire mention de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ni de l’invasion russe.
Cette résolution a ensuite été amendée par l’Assemblée, ajoutant que la Russie a envahi son voisin en violation de la charte des Nations unies.
On poursuit ce journal en revenant sur la réunion des représentants de l’Union européenne et des États membres avec le ministre israélien des Affaires étrangères.
Alors que la phase 2 du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas peine à se lancer, Les Vingt-Sept Etats membres se sont retrouvés à Bruxelles ce 24 février pour un Conseil d’association, en présence du ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, ainsi que de la haute représentante de la diplomatie européenne Kaja Kallas et de la commissaire à la Méditerranée Dubravka Suica.
Les représentants de l’Union européenne ont notamment fait part de leur inquiétude concernant la Cisjordanie. Israël a annoncé dimanche avoir expulsé, avec interdiction de rentrer chez eux, quelque 40 000 Palestiniens de trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, où l’armée mène une vaste opération depuis un mois. Une situation qui pourrait dégénérer alors que dans la bande de Gaza la population survit toujours dans des conditions épouvantables.
Si ces réunions sont rares elles suscitent systématiquement l’indignation des organisations de défense des droits humains.
Les ONG de défense des droits humains appellent à suspendre ce type de réunion. La semaine dernière, Human Rights Watch ou encore Oxfam avaient appelé l’Union européenne à exercer des pressions sur l’Etat israélien pour faire cesser les multiples violations des droits humains.
Alors que la trêve à Gaza menace d’être brisée à tout instant. « Il ne peut y avoir de ‘“business as usual” avec un gouvernement responsable de crimes contre l'humanité, plaidait Claudio Francavilla, directeur associé pour l’UE à Human Rights Watch.
On clôture ce journal en abordant la situation critique pour la liberté de la presse en Azerbaïdjan.
La répression contre les journalistes indépendants du pouvoir s’accélère en Azerbaïdjan en vue d’une purge complète du paysage médiatique national. La dernière agence de presse indépendante du pays vient ainsi de mettre la clé sous la porte, tandis que Bakou ordonne la fermeture des bureaux de la BBC, de Voice of America et de Radio Free Europe.
Vendredi 21 février, un tribunal de Bakou a envoyé le journaliste indépendant azerbaïdjanais Nurlan Gahramanli, 28 ans, pour un mois et demi en détention provisoire.
Connu sous son pseudonyme « Nurlan Libre », le journaliste est accusé de « contrebande » par la justice, qui a déjà utilisé ce prétexte pour faire emprisonner plusieurs dizaines de voix critiques depuis un an. Se sentant menacé, Il avait écrit au journal Le Monde début janvier, pour signaler avoir reçu une offre d’emploi douteuse venant d’un individu se faisant passer pour un journaliste français du quotidien. Il s’agit en réalité de pièges tendus par le régime aux journalistes.
La répression s’étend aussi hors des frontières.
Oui et des journalistes azerbaïdjanais en exil ont été la cible d’agressions répétées. Cinq personnalités critiques ont notamment été assassinées, dont Vidadi Iskenderli en 2024 en France. Bakou semble aussi exercer des pressions sur la Géorgie, dans le but d’obtenir l’extradition de réfugiés dans ce pays voisin, dont le gouvernement glisse rapidement vers l’autocratie.
Un journal de Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.