Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Programme du jour :
- La visite d'Ursula von der Leyen à Kyiv
- La sortie de la Russie du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires
- Les manifestations anti-Netanyahou à Tel Aviv
Ouvrons ce journal en évoquant la visite d’Ursula von der Leyen à Kyiv le samedi 4 novembre.
Oui, ce week-end la présidente de la commission se rendait en Ukraine pour son 6ème voyage sur place depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Au programme, des discussions sur l’ouverture prochaine des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Ce sujet a notamment fait l'objet d’un discours devant la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien, lors duquel elle a salué les progrès de Kyiv qui a lancé toute une série de réformes malgré la guerre qui continue de faire rage.
Ce déplacement a lieu seulement quelques jours avant la publication le 8 novembre du rapport que rendra la Commission sur les progrès réalisés par plusieurs pays candidats dont la Moldavie et l’Ukraine. Dans ce rapport, la Commission se prononcera sur l’ouverture officielle des négociations d’adhésion. Tout indique que le rapport de la commission devrait être positif mais la décision finale sera prise par les chefs d’Etats et de gouvernements des 27 lors de la réunion du Conseil européen du 14 décembre.
L’élargissement de l’Union qui est un des grands sujets de discussion des 27 depuis plusieurs mois.
Oui et dans cette perspective beaucoup appellent à une réforme des règles de l’UE et notamment la fin de l’unanimité qui régit encore une grande partie des prises de décisions. La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a d’ailleurs appelé la semaine dernière à une restriction des votes à l’unanimité pour réduire les possibilités de blocages dans une Europe élargie.
Et une possible adhésion future de l’Ukraine poserait beaucoup de questions d’ordre économique.
Oui, en intégrant l’Union, l’Ukraine en deviendrait instantanément le 5e pays le plus peuplé mais également le plus pauvre. Cela aurait des répercussions sur tous les États membres, et provoque l’inquiétude chez plusieurs observateurs. Gabriela Baczynska, journaliste de l’agence Reuters pointe notamment le fait que de très larges pans des aides européennes au développement seraient attribués à l’Ukraine, au détriment d’autres États.
De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba s’est dit optimiste quant à l'ouverture prochaine des négociations pour Kyiv. Il estime également que l’adhésion de son pays renforcerait l’Union. Il souhaite néanmoins que les 27 trouvent un juste milieu entre la mise en place des réformes nécessaires pour accueillir les pays candidats et leur adhésion rapide. Il redoute ainsi que ces exigences de réformes ne soient utilisées comme moyen de retarder l’intégration de son pays à l’Union européenne.
Continuons ce journal, toujours en Europe de l’est, en Russie, où Vladimir Poutine a décidé de sortir son pays du traité interdisant les essais nucléaires.
Une nouvelle que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a considéré comme “un grand pas dans la mauvaise direction”. En 2000 la Russie avait signé le Traité d'Interdiction complète des essais nucléaires. Un traité qui était jusque-là respecté, mais qui n’était jamais officiellement entré en vigueur, car seules 3 des 9 puissances nucléaires l’ont ratifié à ce jour.
En revanche, malgré la sortie du traité, le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a tenu à rassurer en disant que la Russie continuerait à respecter le “moratoire sur les essais nucléaires”.
Et quelles sont les conséquences de la sortie du traité ?
Concrètement, il n’y a pas de conséquences immédiates à tirer de cet acte de la Russie. Cela montre seulement la détermination du président Vladimir Poutine à montrer que l’arme atomique est pour lui une option envisageable. On se souvient de sa déclaration de septembre 2022 dans laquelle il avertissait que la Russie “utiliserait tous les moyens à sa disposition” si “son intégrité territoriale était menacée”.
La Russie a également annoncé ce week-end avoir testé avec succès un missile balistique intercontinental, pouvant être équipé d’ogives nucléaires.
Néanmoins, la Chine, principal allié de Moscou, verrait probablement d’un très mauvais œil la reprise des essais nucléaires sans raison apparente. Il faut savoir que depuis le début du XXIe siècle, aucun pays à l’exception de la Corée du Nord, n’a réalisé de tels essais.
Et concluons ce journal en revenant sur les protestations anti-Netanyahou qui ont eu lieu ce week-end à Tel Aviv.
Oui, ce samedi, aux abords de la résidence de Benyamin Netanyahou, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis pour demander à ce que le premier ministre soit envoyé en prison. Cela témoigne de la colère qui monte de plus en plus en Israël vis-à-vis du chef du gouvernement. Ce week-end également, la chaîne de télévision israélienne Channel 13 publiait un sondage révélant que 76% des Israéliens souhaitent le départ du controversé premier ministre israélien.
Une grande partie des contestataires tiennent le premier ministre pour responsable de l’attaque surprise du Hamas il y a quelques semaines.
Et les protestations ne concernent pas qu’Israël. En Europe aussi de nombreuses manifestations ont également eu lieu ce week-end.
Oui, à Paris plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient pour demander un cessez-le-feu à Gaza. La France connaît une situation particulièrement tendue depuis le début du conflit. Le pays accueillant à la fois la plus grande communauté juive et la plus grande communauté musulmane d’Europe.
Des manifestations similaires ont également eu lieu à Berlin, Londres ou même à Ankara. En dehors de l’Europe également, les marches pour la paix se font de plus en plus nombreuses, notamment aux États-Unis ou en Indonésie, le pays avec la plus forte population musulmane du monde.
Des manifestants qui dénoncent la situation à Gaza où les civils font face à de très intenses bombardements de l’armée israélienne.
Oui, selon le ministère palestinien de la santé, le bilan serait passé à 9770 morts et plus de 24000 blessés. Le patron de l’Organisation Mondiale de la Santé a appelé au cessez-le-feu, de même que Martin Griffiths, secrétaire adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU. La France quant à elle, a appelé ce week-end, par la voix de sa ministre des affaires étrangères Catherine Colonna, à une “trêve humanitaire immédiate”. Des appels vain pour le moment.
Un journal de Joris Schamberger et Paul Thorineau.