Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 20 décembre 2024

© Kremlin.ru - Wikimedia Commons Aujourd'hui en Europe - 20 décembre 2024
© Kremlin.ru - Wikimedia Commons

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

  • Le Royaume-Uni envisage une augmentation de son soutien à l’Ukraine
  • En Biélorussie, un fonctionnaire européen est emprisonné pour avoir insulté le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko 
  • Le conseil européen s’est conclu à Bruxelles le jeudi 19 décembre

Bonjour, on ouvre ce journal en évoquant une décision du Royaume-Uni concernant la guerre en Ukraine.

Bonjour, oui le ministre de la défense anglais John Healey s’est rendu en Ukraine afin de discuter d’une augmentation du soutien britannique à Kiev. Ce soutien supplémentaire incluerait l’envoi de troupes britanniques dans le pays afin d'entraîner les soldats ukrainiens, mais aussi l’envoi de matériel militaire supplémentaire. Les alliés de l’Ukraine sont déjà investis dans la formation de soldats mais en formant des soldats ukrainiens dans leurs propres pays. Depuis 2022, des troupes ukrainiennes s’entraînent ainsi déjà au Royaume-Uni ou encore en France.

Le soutien des alliés à l’Ukraine reste en deçà de ce que demande le président Volodymyr Zelensky pour espérer pouvoir l’emporter face à l’armée russe.

L’Union européenne contribue pour l’instant à hauteur de 47,3 milliards d’euros au soutien militaire à Kiev, notamment avec l’envoi d’armes et de matériel militaire. Cependant, les pays européens et de l’OTAN n’envoient pour le moment pas de troupes en Ukraine, par peur de représailles russes.  Certains pays, comme la France, semblent avoir récemment envisagé cette possibilité. Et ce d’autant plus que les pays membres de l’OTAN devront redoubler de soutien à Kiev si les Etats-Unis se retirent de l’Alliance ou réduisent leur contribution financière à l’Ukraine après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. 

Les pressions pour augmenter le soutien à l’Ukraine se font aussi plus intenses.

Oui, et ce depuis l’escalade russe provoquée par le tir de missile Orechnik sur la ville de Dnipro en Ukraine il y a quelques semaines. Un missile pouvant potentiellement porter des charges nucléaires.

Et alors que les leaders des 27 évoquent un renforcement de leur aide à l’Ukraine Vladimir Poutine a animé ce jeudi 19 son émission de télévision annuelle.  

Dans une prise de parole minutieusement orchestrée, le président russe a répondu à des questions de ses citoyens pour exposer son point de vue sur de nombreux sujets, comme la chute du régime de son allié Bachar al-Assad ou la situation de l’économie russe. Concernant l’Ukraine il a déclaré n’avoir aucun regret quant à l’invasion à grande échelle. Il a juste précisé qu’il aurait dû; je le cite, entamer la guerre “plus tôt”. Il a également ajouté avoir “sauvé la Russie”. 

Et Paul, c’est une déclaration qui questionne.

Oui surtout face à la situation dans laquelle se trouve l’économie russe qui est dans une posture difficile. L’inflation monte en flèche, et les sanctions européennes à l’encontre de Moscou, combinées aux énormes dépenses liées au conflit en Ukraine, affectent l’économie dans le pays. Le budget de défense de Moscou s'élève actuellement à près de 8% du PIB, contre 3,6% avant 2022. Et l’inflation, elle, s’élève cette année à près de 10% dans le pays, un chiffre anormalement haut. Et selon un sondage de l’organisme indépendant Levada, les sujets qui préoccuperait le plus les russes seraient “la fin de la guerre en Ukraine” et la hausse des prix. 

Poursuivons notre journal en évoquant les pressions de Bruxelles pour la libération d’un fonctionnaire européen emprisonné en Biélorussie. 

Oui le service européen pour l’action extérieure le SEAE, l’organe de l’Union européenne chargé des affaires étrangères, a demandé ce jeudi 19 décembre au gouvernement du Bélarus de libérer Mikalai Khilo, membre du personnel de la délégation de l’Union dans le pays. M. Khilo est en détention préventive depuis le 24 avril dernier. Il avait alors été arrêté par les services de renseignement biélorusses devant le siège de la délégation de l’UE à Minsk.

Selon Viasna, une ONG biélorusse de défense des droits humains, Khilo serait accusé d’avoir insulté Alexandre Loukachenko, le président qui gouverne le pays de manière autoritaire depuis 30 ans.

Insulter le Président est considéré un vrai crime dans le pays et est puni par un article spécifique du code pénal biélorusse. Des responsables de l’UE entendus par Politico ont fait savoir que M. Khilo devrait être jugé le 23 décembre et risque une peine de quatre à douze ans. « Nous exhortons les autorités biélorusses à libérer [M. Khilo] immédiatement et sans condition » a déclaré à POLITICO Anitta Hipper, porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Clôturons ce journal avec un bilan du dernier sommet du Conseil européen, qui s’est conclu à Bruxelles ce jeudi 19 décembre.  

Les 27 dirigeants de l’Union européenne se sont réunis ce jeudi 19 décembre à Bruxelles dans cette dernière réunion officielle du Conseil avant le retour du président élu des États-Unis Donald Trump à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain. 

L’ordre du jour du sommet a été très dense, mais le sujet majeur a été précisément le futur retour de M. Trump à la Maison Blanche.  

Les dirigeants ont en effet discuté du rôle des 27 dans le monde et de la façon de se préparer à un soutien plus limité des États-Unis à l’Ukraine mais aussi de la manière de gérer une nouvelle guerre commerciale potentielle entre les États-Unis et la Chine. Ils ont également largement évoqué la situation au Moyen-Orient, notamment en Syrie. 

Un journal de Paul Thorineau et Margot Klein.