Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 01 mars

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 01 mars

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Le nouveau compromis signé entre Bruxelles et Londres pour le protocole Irlande du Nord

-  Le rapprochement entre le Kosovo et la Serbie

- L'état de droit en Grèce après le scandale du "Watergate grec"

Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité européenne en revenant sur le compromis trouvé après plusieurs années de désaccords entre Londres et Bruxelles au sujet de la question de la frontière nord-irlandaise.

En effet le Brexit du 31 décembre 2020 a fait planer la menace d’un retour des tensions en Irlande du nord. Beaucoup craignaient alors que le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne n'entraîne le retour des postes frontières entre le nord et le sud de l’île. L’UE et le Royaume-Uni ont immédiatement tenté de rassurer les Irlandais en promettant de ne pas toucher à l’accord du vendredi saint de 1998 qui avait mis fin à des décennies de violence. Il était donc essentiel de trouver un compromis pour éviter le retour de poste frontières qui aurait rappelé les heures sombres de l’île tout en trouvant une solution pour le contrôle des marchandises, le Royaume-Uni n’étant désormais plus dans le marché commun.

Londres et Bruxelles s'étaient accordés pour réaliser les contrôles des marchandises en mer d’Irlande.

Exactement laissant l’Irlande du nord de facto dans l’espace économique européen. Un choix crispant pour les nord irlandais les plus favorables à Londres voyant un premier pas vers un rattachement de l’Irlande du Nord avec la République.. Entraînant notamment un blocage du gouvernement régional nord-Irlandais.

Ce protocole vient donc d’être révisé, prévoyant notamment un allègement du protocole douanier.

Tout à fait, le nouvel accord signé le 27 février par le premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen allège ainsi drastiquement les contrôles douaniers imposés jusqu’ici. Ce compromis doit permettre "des échanges commerciaux fluides au sein du Royaume-Uni" a indiqué Rishi Sunak. Le gouvernement Britannique souhaite impérativement alléger une bureaucratie jugée trop lourde. Concrètement, les produits arrivant de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord pour y rester ne seront plus soumis aux mêmes contrôles que ceux voués à être ensuite exportés vers la République d’Irlande, c’est-à-dire vers l’Union Européenne. Cela vaudra pour les échanges commerciaux comme pour l’envoi de colis par des particuliers.

L’Irlande du nord laisse un pied au sein de l’UE.

En quelque sorte oui l’Irlande du nord reste en effet soumise au respect de certaines normes européennes même si ce nouveau cadre crée un mécanisme d’urgence permettant à 30 députés nord-irlandais de s'opposer à l’application d’une nouvelle loi européenne sur les biens et marchandises. Néanmoins la Cour de justice européenne conserve "le dernier mot" en ce qui concerne les règles régissant le marché unique. 

Le gouvernement Britannique insiste sur le fait que "moins de 3 %" des lois européennes continueront à s’appliquer en Irlande du Nord.

Continuons ce journal en nous orientant du côté des Balkans occidentaux. En ce début de semaine, la Serbie et le Kosovo ont approuvé tacitement, une proposition de l’UE visant à normaliser leurs relations.

Oui Félix, néanmoins aucune signature n’ayant encore été apposée au document. Ce rapprochement entre les deux États a été rendu possible grâce au travail de l’UE qui sert d’intermédiaire dans les discussions.

Le Kosovo indépendant depuis 2008 a des relations extrêmement tendues avec son voisin la Serbie, qui ne reconnaît pas son existence. Durant l'été, une escalade entre les deux pays avait laissé présager le pire. Pour Belgrade, le Kosovo est une province autonome qui a déclaré son indépendance illégalement au vu du droit international. En mars 2020, plus de 100 États ont reconnu l’indépendance du Kosovo.  

Le document négocié par l’UE présente 11 points majeurs.

L’essentiel est bien de ne pas remettre en cause la reconnaissance du statut de l’autre partie; que personne ne recourt à la violence pour résoudre un différend; une demande essentielle du Kosovo. 

Belgrade qui ne reconnaîtra pas le Kosovo en tant qu’État indépendant accepte cependant de reconnaître les documents officiels émis par Pristina et accepte de ne pas bloquer l’adhésion du Kosovo à toute organisation internationale, y compris l’UE.

Certains points restent sujet à de fortes distorsions.

Oui c’est notamment le cas pour l’établissement d’associations de municipalités à majorité serbe. Si le Kosovo est majoritairement peuplé d’albanais, une minorité de 15% de serbe y réside, dans le nord du pays. Le plan vise à « garantir un niveau approprié de gestion autonome pour la communauté serbe du Kosovo et la capacité de fournir des services dans des domaines spécifiques, y compris la possibilité d’un soutien financier par la Serbie ». Priština y voit là un grand risque, notamment celui de la formation d’une enclave dissidente qui porterait atteinte à sa souveraineté et constituerait une violation de sa Constitution.

Terminons enfin ce journal en nous tournant du côté d’Athènes. La commission européenne se dit inquiète de l’état de droit dans le pays, après l’affaire désormais qualifiée de « Watergate grec ».

Pour rappeler les faits, durant l’été 2022, Nikos Androulakis, chef du parti socialiste, a accusé le gouvernement de l'avoir espionné en révélant que son téléphone portable avait été la cible du logiciel de surveillance Predator, En novembre, une nouvelle liste de personnalités qui auraient été mises sur écoute a été révélée par l'hebdomadaire national Documento. Parmi eux, des journalistes, d'importants hommes d'affaires. Mais également d'actuels ministres de Nouvelle Démocratie (PPE) et leurs épouses, comme celui des Affaires étrangères ou l'ex-Premier ministre Antonis Samaras. L’actuel premier ministre Kyriákos Mitsotákis a démenti avoir mis sur écoute certains de ses ministres. Il a aussi affirmé que l'État grec n'avait "jamais acheté ou utilisé" le logiciel Predator.

Le gouvernement ainsi que certains magistrats essaient d’étouffer l’affaire.

Les partis d’opposition ont averti l’Union que le gouvernement faisait pression sur la justice pour que le scandale soit étouffé, d’où le retard pris par l’enquête. En décembre, le procureur de la cour suprême de Grèce aurait de son côté tenté de bloquer le contrôle de l’affaire par l’autorité hellénique pour la sécurité des communications et la protection de la vie privée en disant qu’il était illégal.

Merci à tous·tes pour votre attention.