Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le New York times demande à la justice de forcer la commission à publier les SMS échangés avec Pfizer
- 5000 cas d’abus sexuels dans l’Église portugaise
- Rapprochement Rishi Sunak/UE
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura ! Commençons ce tour de l’actualité européenne en évoquant l’affaire dite “des SMS”, entre Ursula Von der Leyen et le PDG de Pfizer. Un scandale lié à l’achat de vaccins contre la Covid qui a éclaté en avril 2021.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Raphaël, oui souvenez-vous, cette affaire avait fait grand bruit au printemps 2021 après qu’un article du New York Times ait rapporté l’existence d’échanges privés entre la présidente de la commission et le patron de Pfizer, Albert Bourla. Ces SMS envoyés dans le cadre des négociations sur un contrat d’achat de vaccins contre la covid posent alors question. Quand un journaliste allemand a demandé à la Commission européenne l’accès à ces discussions, l'exécutif européen a alors fourni plusieurs documents dont des e-mails et des communiqués, mais aucun SMS, expliquant qu’ils ne les avaient “pas identifiés”. Les coulisses des discussions autour des contrats passés avec les laboratoires sont donc restées confidentielles, alors que plus de la moitié des 4,2 milliards de doses en circulation en Europe ont été fournies par Pfizer, pour un montant d’un milliard d’euros.
Une affaire qui refait surface alors que le New York Times a saisi la justice pour exiger la publication de ces conversations le 25 janvier dernier.
Oui, c’est en tout cas ce qu'annonçait lundi le journal Politico. Pour le New York Times, en plus d’être un cas probable d’ingérence, ces échanges pourraient contenir des informations sur les accords conclus par l’Union européenne. La Commission est donc, d’après le New York Times à l’origine de l’enquête, légalement tenue de divulguer ces messages.
Et la commission estime que les SMS ne relèvent pas de son devoir de transparence.
Oui exactement, et elle affirme surtout qu’elle ne peut de toute façon pas les récupérer, que les SMS ne sont pas voués aux mêmes règles de transparence et qu’ils n’ont donc pas été conservés. Ces déclarations de la Commission ont donné lieu à une plainte de la médiatrice européenne Emily O’Reilly en janvier 2022, qui a rappelé l’exécutif européen à l’ordre et demandé à la Commission de retrouver ces messages. Une recherche qui n’a, d’après la commissaire à la transparence “donné aucun résultat”. Un “signal d’alarme” qui pourrait s’apparenter à un véritable signe de culpabilité d’après la médiatrice européenne qui pointait en juillet 2022 le “manque de volonté” de la commission de retrouver ces SMS.
Prenons maintenant la direction du Portugal où la publication du rapport d’enquête sur les abus sexuels au sein de l’église suscite un émoi considérable.
En effet, l’Église portugaise avait lancé, fin 2021, une commission d’enquête sur les abus sexuels commis sur des mineurs par des membres du clergé. Cette semaine, cette même commission d’enquête présentait ses conclusions lors d’une conférence de presse à Lisbonne. Un chiffre en ressort, au moins 4815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’église portugaise depuis 1950. Un chiffre “absolument minimal” d’après le coordinateur de la commission, le rapport estimant le nombre bien supérieur dans les faits.
Un rapport qui remet en question le délai de prescription des délits d’abus sexuels.
En effet, sur les 500 témoignages recueillis lors de l’enquête seuls 25 n’étaient pas prescrits et ont ainsi pu être transmis au ministère public portugais pour une enquête. Dans la grande majorité des cas, les abus sexuels des victimes ne pourront pas être jugés puisqu’actuellement, les victimes mineures ont jusqu’à leur 22 ans pour porter plainte et ainsi déclencher une procédure pénale. La commission d’enquête propose donc dans son rapport d’étendre l’âge de prescription à 30 ans afin de laisser plus de temps aux victimes pour verbaliser leur agression.
Et partout en Europe, l’Église catholique est confrontée à une vague de scandales ces dernières années.
Oui partout en Europe, et notamment en France et en Allemagne. En juin dernier, une enquête menée par l’Université de Münster avait révélé que 610 enfants avaient été victimes d'abus sexuels commis par des religieux dans le diocèse de la ville en 75 ans. Un chiffre encore une fois sous-estimé, le nombre réel de victimes atteignant, d’après le rapport, les 6 000. 196 ecclésiastiques avaient alors été mis en cause à Münster, ce qui avait amené à révéler des scandales similaires dans plusieurs autres diocèses allemands, notamment à Cologne.
Terminons ce journal au Royaume-Uni. Sur fond de crise économique et de guerre en Ukraine, le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak semble se résoudre à jouer la carte du rapprochement avec l’Union européenne.
Oui, Rishi Sunak élabore en privé des plans pour reconstruire des liens avec l’UE. C’est en tout cas ce qu’annonçait l’agence de presse américaine Bloomberg le 11 février dernier après s’être entretenu avec plusieurs diplomates, ministres et hauts-fonctionnaires britanniques.
En plus de travailler à améliorer les relations avec la France, notamment en s’affichant aux côtés d’Emmanuel Macron ces dernières semaines, c’est sur le plan de la défense que Rishi Sunak compte se coordonner avec les 27. Un accord juridique permettant à l’armée britannique d’intégrer les opérations militaires de l’UE serait à l’étude. Un projet qui risque néanmoins d'être rejeté par les eurosceptiques purs et durs du parti conservateur au pouvoir alors même que le soutien de la population britannique au Brexit n’a jamais été aussi faible.
Une position ambiguë alors que Rishi Sunak continue de défendre je cite “l’immense opportunité” du Brexit.
Oui, rapprochement ne veut tout de même pas dire retour en arrière sur le Brexit. Trois ans après l’annonce du retrait du Royaume Uni de l’Union, Rishi Sunak dit vouloir mettre en place une relation plus stable avec l’UE sans pour autant en faire partie. L’idée est, d’après un haut fonctionnaire britannique, de revoir la relation au continent pour coller à la réalité des nouveaux enjeux économiques à venir.
Merci à tous·tes pour votre attention.