Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Les annonces choc de Donald Trump au sujet du conflit en Ukraine
- La réunion d’urgence des ministres des finances de l’UE
- L’augmentation des cas d’infections sexuellement transmissibles
Bonjour Gaspard, commençons ce journal en évoquant les annonces, une nouvelle fois choc, de Donald Trump. Cette fois-ci au sujet de l’Ukraine après son appel au président russe Vladimir Poutine.
Oui, mettant fin à presque 3 ans de coupures des liens entre la Maison-Blanche et le Kremlin Donald Trump a révélé avoir appelé Vladimir Poutine mercredi. Un appel qui a duré près d’une heure 30 et qui intervient possiblement après d’autres contacts restés, eux, confidentiels.
Le président américain, n’a qu’ensuite, appelé le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, beaucoup plus brièvement. Il avait déjà créé l’émoi en affirmant auparavant que l’Ukraine serait, je cite, “peut-être russe un jour”.
Un appel qui inquiète évidemment beaucoup en Ukraine mais suscite aussi beaucoup d’appréhension dans l’Union européenne.
Oui le tropisme russe qu’affiche au moins une partie des équipes de Donald Trump semble s’être confirmé lors de cet appel. Donald Trump semble vouloir négocier directement avec Poutine qu’il a même envisagé de rencontrer prochainement en Arabie Saoudite. Une négociation à laquelle il ne semble pas forcément pressé d’associer Kiev, qui fait pourtant face à cette invasion depuis presque trois ans.
Il semble encore moins souhaiter y associer les Européens qui soutiennent largement Kiev depuis le début du conflit.
Les chefs des diplomaties espagnole, allemande et française se sont d’ailleurs réunis à Paris après ces annonces de Donald Trump pour réaffirmer leur volonté d’être pleinement associés à d’éventuelles négociations. Il semble que, côté américain, on s’apprête à avaliser le contrôle par Moscou des régions actuellement contrôlées par l’armée russe, à l’Est et au Sud du pays.
Et Trump oppose déjà une fin de non-recevoir aux demandes de Kiev d’intégrer l’OTAN.
Oui dans une brève prise de parole face à des journalistes après l’appel, Donald Trump a douché les espoirs de Kiev de rejoindre l’OTAN. Les Ukrainiens demandent depuis longtemps à rejoindre l’alliance, seule garantie de sécurité selon eux face à de potentielles nouvelles volontés expansionnistes de Moscou dans le futur.
Le président américain qui envoie, en parallèle des messages de plus en plus clairs sur sa volonté de “se rembourser” des moyens engagés par Washington pour soutenir l’Ukraine sous la présidence Biden.
Donald Trump multiplie ces dernières semaines des références aux terres rares ukrainiennes sur lesquelles il demande des garanties pour continuer à soutenir Kiev.. Le président ukrainien, n’ayant probablement pas d’autre choix, n’a pu faire autrement que de déclarer qu’il était ouvert à ces demandes.
Toujours en lien avec les multiples déclarations de Donald Trump on continue ce journal en évoquant la réunion d’urgence des ministres des finances de l’UE pour répondre à l'escalade de la guerre commerciale qui se dessine avec les Etats-Unis.
L’objectif de cette rencontre de ce mercredi 12 février est de définir une stratégie pour faire face aux taxes sur les importations décidées par Donald Trump. Le 10 février, Donald Trump a signé un décret imposant des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium.
L’Union européenne affirme ne pas compter se laisser faire.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a en effet affirmé que les 27 prendraient « des contre-mesures fermes et proportionnées » face aux droits de douane américains. L’approche que semble privilégier l’UE devrait donc inclure des droits de douane "réciproques" susceptibles de perturber gravement la relation commerciale transatlantique de 1300 milliards de dollars.
Le Royaume-Uni qui était invité aux discussions a annoncé qu’il ne se joindrait pas à la contre-attaque européenne.
On clôture ce journal en évoquant l’augmentation considérable des infections sexuellement transmissibles en Europe.
C’est ce qu’a déclaré l’ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, dans son rapport annuel. Les cas de gonorrhée ont connu une forte hausse de 31% de 2022 à 2023. Depuis 2014, ils ont même triplé. Les cas de syphilis ont, eux, augmenté de 13% en un an.
Deux facteurs expliquent l’augmentation inquiétante de ces chiffres. A la fois l’intensification du dépistage et les changements de comportements sexuels à risque.
En août 2024, l’Organisation mondiale de la santé avait déjà pointé une baisse alarmante de l’usage des préservatifs chez les adolescents. Seuls 61 % des garçons et 57 % des filles disent avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport. Et, pour empêcher une propagation plus importante des IST à l’avenir, l’ECDC recommande un dépistage régulier pour les personnes sexuellement actives et rappelle que, même si certains symptômes peuvent alerter, une infection peut aussi être asymptomatique.
Et selon le rapport de l’ECDC, les infections sexuellement transmissibles varient selon les pays.
La chlamydia est la plus répandue des trois maladies en Europe et particulièrement dans les pays du nord avec près 37 000 cas recensé en 2023 au Danemark, 32 000 cas en Suède la même année et plus de 17 000 en Finlande, contre huit cent soixante dix détectés en Italie et seulement 40 en Bulgarie.
La gonorrhée a quant à elle touché près de 34 000 personnes en Espagne en 2023 contre 30 personnes en Roumanie. Elle est la deuxième IST la plus répandue en Europe.
Un journal de Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.