L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Tensions entre la Biélorussie et les Européens : l'ambassadeur de la France quitte Minsk
- Accord entre l'UE et le Qatar visant à libéraliser les vols entre les aéroports
- En Grèce, arrestation d'activistes manifestant contre les prochains JO de Pékin 2022
Tensions entre la Biélorussie et les Européens : l'ambassadeur de la France quitte Minsk
Nouvel épisode de tensions entre la Biélorussie et les Européens. Dimanche 17 octobre, l’ambassadeur de la France à Minsk a reçu un ultimatum par les autorités biélorusses et a donc quitté le pays. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision de la Biélorussie ?
Aucune raison officielle n’a été donnée par le ministère biélorusse des affaires étrangères, mais on peut néanmoins y voir une preuve supplémentaire de la dégradation continue des relations entre Minsk et les chancelleries européennes. La France, comme d’autres pays de l’UE, ne reconnaît pas les résultats des élections présidentielles d'août 2020 qui ont donné Alexandre Loukachenko vainqueur. Sa réélection frauduleuse a d’ailleurs suscité pendant plusieurs mois des manifestations massives et un mouvement de résistance inédit dans ce pays.
Cette résistance est aujourd’hui très durement réprimée. Tous les leaders de l’opposition sont en prison ou en exil, et des dizaines de médias et d’ONG ont été fermés par les autorités biélorusses.
En réaction à cette répression systématique et violente, le régime biélorussie fait déjà l’objet de sanctions de la part de l’UE et des Etats-Unis depuis le mois de juin. Mais Alexandre Loukachenko semble dans une logique de fuite en avant et accuse au contraire les Occidentaux de provoquer ces manifestations.
Depuis le printemps de cette année, Minsk a déjà expulsé d’autres diplomates occidentaux.
Oui en mars 2021, Minsk a déjà expulsé tout le personnel de l’ambassade de Lettonie après que le pays balte ait arboré le drapeau de l’opposition biélorusse lors du championnat du monde de hockey sur glace. Puis, en août, alors que les Etats-Unis devaient nommer leur première ambassadrice en Biélorussie depuis 2008, le gouvernement de Loukachenko a refusé cette nomination.
Les 27 Etats de l'Union accusent désormais la Biélorussie d’organiser l’afflux de migrants sans papiers vers la Pologne et les pays baltes.
Oui et en réponse à cette situation le Parlement Polonais, par exemple, a prolongé le 1er octobre l’état d’urgence à sa frontière pour 2 mois, et une nouvelle enveloppe budgétaire de 366 millions d’euros va permettre de “consolider” sa frontière avec le Belarus, autrement dit pour ériger des vraies barrières physiques.
Enfin, plusieurs Etats de l’UE dénoncent ici une “guerre hybride” menée par la Biélorursie, qui utiliserait même des avions pour envoyer des migrants sans papiers en Lituanie.
Lundi, les ministres des affaires étrangères de l’UE se sont retrouvés à Luxembourg pour une réunion du Conseil de l’UE. L’imposition de nouvelles sanctions à la Biélorussie a été débattue.
Effectivement, le ministre letton des Affaires étrangères Edgars Rinkevics a réclamé lundi des sanctions ciblées contre la compagnie aérienne biélorusse Belavia. Aujourd’hui, cette compagnie est déjà interdite de survol dans l'UE, mais elle continue de louer des appareils à des compagnies irlandaises notamment. Le chef de la diplomatie lettone a donc appelé ses homologues à “imposer des sanctions plus strictes”. Une idée déjà soutenue par l’Allemagne, l’Autriche, ainsi que par le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell. Reste encore à convaincre une Irlande prudente de renoncer à ses contrats de location d’avions.
Accord entre l'UE et le Qatar visant à libéraliser les vols entre les aéroports
Restons dans le secteur aérien, en évoquant maintenant le nouvel accord passé lundi 18 octobre entre l’UE et le Qatar, et qui vise à libéraliser les vols entre les aéroports européens et ceux du Qatar.
Oui Thomas, avec 6,3 millions de passagers transportés en moyenne par an depuis ou vers l’UE, le Qatar est un partenaire important de l’Union dans le domaine du transport aérien. Mais pour y parvenir, le Qatar a dû passer 26 accords bilatéraux avec les Etats européens. Désormais, il n’y aura plus qu’un seul accord en vigueur, liant l'UE et le Qatar. La Commission européenne négociait ce texte depuis mars 2019. L’accord doit encore être ratifié, mais il peut déjà s’appliquer provisoirement.
Ces accords de nouvelle génération existent aussi entre l'UE et d’autres pays comme les USA, le Canada, ou les pays des Balkans occidentaux.
Tout à fait ! Ces textes sont appelés des accords “ciel ouvert”. Les partenaires s’engagent à respecter une concurrence équitable, et de nouvelles clauses les obligent à respecter des normes sociales et environnementales. En échange, la commissaire européenne à la mobilité et au transport Adina Valean a souligné que “ces accords apportent plus de choix et des standards plus élevés pour les passagers et les travailleurs de l’aviation”, car désormais les compagnies aériennes européennes et, dans ce cas précis, qataris pourront établir des vols directs entre n’importe quel aéroport européen et le Qatar.
En Grèce, arrestation d'activistes manifestant contre les prochains JO de Pékin 2022
Dirigeons-nous, pour terminer, vers la Grèce où des activistes ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient pour protester contre les prochains Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront à Pékin en février 2022.
Oui Thomas, en même temps qu’une cérémonie avait lieu à Olympie pour marquer le début du voyage de la flamme olympique vers Pékin, trois personnes ont été arrêtées à Athènes alors qu’elles tentaient d’accrocher une banderole sur le site de l’Acropole pour appeler au boycott de ces prochains JO de Pékin. Elles ont officiellement été arrêtées pour avoir “enfreint la loi sur la protection des sites archéologiques”.
Mais l’affaire a pris une ampleur géopolitique lorsque lors de l’incident, une manifestante d’origine tibétaine a brandi un drapeau du Tibet, et un autre activiste venant de Hong Kong a affiché une banderole “Free Hong Kong”.
Oui, le groupe activiste Students for a free Tibet en a alors profité pour demander au Comité International Olympique d’annuler les jeux en raison de la répression par le gouvernement chinois de la résistance hongkongaise ou encore de l’occupation militaire du Tibet. Enfin, d’autres ONG ont “appelé les autorités grecques à résister à toute pression éventuelle du gouvernement chinois qui pourrait réclamer leur extradition”.
La Chine a investi massivement en Grèce depuis la crise financière de 2008, ce qui fait, qu’aujourd’hui, la Grèce est dépendante de ses bonnes relations avec Pékin.
En effet, une situation devenue problématique lorsqu’Athènes a par exemple posé son veto, en 2017, pour empêcher l’UE de condamner la Chine au Conseil des droits de l’Homme à l’ONU. La décision prochaine de la Grèce au sujet de ces manifestants promet d’être suivie avec attention.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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© Valerie Hukalo via Flickr