Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 28 avril

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 28 avril

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Vladimir Poutine plus que jamais à l'offensive
  • L'institut international de la presse met en garde sur la liberté et l'indépendance des médias
  • 149e session plénière du Comité européen des Régions

Vladimir Poutine plus que jamais à l'offensive

Commençons ce journal en faisant un point sur la situation en Ukraine qui a connu de nouveaux développements marqués par un discours de plus en plus belliqueux de la part de Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine a tenu des propos particulièrement véhéments hier devant les deux chambres du Parlement russe réunies à Saint-Pétersbourg. 

Alors que ses armées sont à la peine dans le Donbass, le président russe a tenu un discours particulièrement offensif. Un discours dans lequel il a notamment affirmé qu’il irait, je le cite, jusqu’au bout de ses objectifs et ce quel qu’en soit le coût. Il a également brandi, lors de cette prise de parole, la menace à peine voilée d’utiliser d’autres armes, sans préciser lesquelles.

Une prise de parole destinée aux Occidentaux ?

Oui, nul doute que cette prise de parole s’adressait d’abord et avant tout aux Occidentaux qui ne cessent d’amplifier leurs livraisons d’armes à l’Ukraine et qui commencent aussi à lui fournir des armes lourdes, notamment des chars. Des équipements qui contribuent à la résistance inattendue que l’Ukraine oppose, depuis plus de 2 mois, aux forces russes.

Au-delà des discours, Vladimir Poutine a aussi montré, ces derniers jours, qu’il était toujours à l’offensive, avec une possible nouvelle cible : la Moldavie.

Oui, la Moldavie est actuellement l’objet de toutes les attentions tant la situation de ce petit pays, coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, paraît précaire. Le pays est d’ailleurs depuis longtemps présenté comme une possible prochaine cible de Vladimir Poutine. Peuplé d’à peine 3 millions d'habitants, le pays fait face à la sécession de sa province orientale de Transnistrie dont les autorités séparatistes accueillent depuis des décennies, une base russe. Une base russe qui pourrait selon beaucoup d’observateurs servir au lancement d’une opération militaire. Avec son armée de seulement 6000 hommes, la Moldavie ne pourrait probablement pas opposer de véritable résistance armée à une attaque russe.

Sur fond de ces menaces d’extension du conflit, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a récemment brandi  la menace d’une guerre mondiale, la confrontation avec l’Occident a encore gagné en âpreté avec la décision, annoncée par Moscou, de ne plus livrer de gaz à la Pologne et à la Bulgarie

Oui, alors que le débat fait rage au sein de l’Union européenne sur la question de suspendre ou non les approvisionnements en provenance de Russie pour la priver de sa plus grande source de devises, la décision que vient de prendre Moscou et qui suspend avec effet immédiat les livraisons à Varsovie et à Sofia devrait sans nul doute hâter le processus. La commission européenne a immédiatement annoncé qu’elle viendrait à la rescousse de ses deux États membres visés par ces coupures de gaz mais nul doute que cette rupture d’approvisionnement ne sera pas sans conséquences, notamment en Bulgarie, dépendante à 100 % de la Russie pour ses approvisionnements en gaz.

L'institut international de la presse met en garde sur la liberté et l'indépendance des médias

Continuons ce journal en abordant le dernier rapport de l’institut international de la presse, publié le 26 avril dernier, qui alerte sur l'état de la liberté de la presse dans les quatre pays du groupe de Visegrad : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la République tchèque. Quelles sont les conclusions de ce rapport ? 

Selon les résultats de l’enquête, 52% des personnes interrogées dans la région se disent préoccupées par l’état actuel de la liberté des médias dans leur pays. Ce chiffre atteint même 63% en Pologne. En outre, 59 % des personnes interrogées estiment que l'Union européenne devrait avoir plus de pouvoir pour garantir l'indépendance des médias. 

Un manque d’indépendance, qui sert le pouvoir en place. 

En effet, sans surprise l’enquête réalisée en février, montre que 34 % seulement des partisans du parti polonais au pouvoir, Droit et Justice (PiS), se disent préoccupés, contre 90 % des partisans de l'opposition. Les résultats pour la Hongrie montrent des disparités similaires en termes d'affiliation politique. 

À ce sujet, la vice-présidente de la Commission, Věra Jourová, devrait proposer aujourd'hui une nouvelle directive visant à protéger les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme contre les poursuites abusives.

Oui, ces poursuites nommées “SLAPP” en anglais, sont une forme de harcèlement juridique qui limite fortement l’indépendance et la liberté de la presse. Cette initiative de la Commission permet aux tribunaux nationaux de rejeter, en totalité ou en partie, les procédures judiciaires manifestement infondées, à l’encontre de journalistes ou d’activistes. 

Une nouvelle directive pour tenter d’enrayer les attaques répétées contre la liberté de la presse en Europe. 

Effectivement, l'indépendance des médias fait face à de plus en plus d’obstacles au sein des Etats membres. En Grèce dernièrement, les ONG confirment cette dégradation de façon unanime et  selon la responsable UE de Reporters sans Frontières “La situation de la liberté de la presse en Grèce devient comparable à celle de la Hongrie”. En décembre déjà la commissaire européenne Vera Jourova considérait que la Grèce faisait partie des pays de l’UE considérés comme “problématiques” en matière de liberté de la presse.

149e session plénière du Comité européen des Régions

Terminons ce journal en nous intéressant au travail du Comité des Régions. Cette semaine se déroule la 149ème session plénière de cette institution consultative de l’Union européenne. À l’ordre du jour forcément, la guerre en Ukraine et la question de l’énergie au sein des Etats membres. 

Effectivement Laura, hier, les maires de Kiev, Lviv, Marioupol et Melitopol, ainsi que le président du conseil du district de Kharkiv se sont entretenus avec les membres du Comité, au sujet de la réaction humanitaire des collectivités locales de l’Union européenne. Des interventions suivies d’une résolution adoptée par les élus, appelant à la libération immédiate des maires ukrainiens qui ont été enlevés, et à la mise au point d’outils à mettre à la disposition des autorités locales pour les aider à accueillir les réfugiés.

Autre thème majeur de la plénière : la crise énergétique actuelle déclenchée par l’invasion de l’Ukraine. 

Oui, cette session plénière est l’occasion pour les membres du Comité d’adopter un ensemble de recommandations sur l’énergie et le pacte vert visant à ce que l'Union européenne se libère de sa dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russe. Le Comité a également adopté une résolution sur l’action européenne «REPowerEU» soulignant que la seule stratégie possible de sécurité énergétique à l’épreuve du temps est la souveraineté énergétique.

Juliane Barboni - Laura Léger

Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici