L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'Europe, prête à imposer de nouvelles sanctions à la Russie
- Viktor Orban jouait ce dimanche son quatrième mandat aux élections législatives
- Brexit : report des contrôles douaniers aux frontières
L'Europe, prête à imposer de nouvelles sanctions à la Russie
Commençons ce journal en faisant le point sur la situation aujourd’hui en Ukraine, plus d’un mois et demi après le début de l’invasion russe dans le pays. Ce week-end, l’Europe s’est dit prête à imposer de nouvelles sanctions à la Russie après l’annonce de massacres et de viols de civils dans les villes reprises par les ukrainiens.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Juliane ! Alors que la Russie concentre son offensive sur l'est et au sud du pays, les forces ukrainiennes ont dénoncé ces derniers jours de nombreux crimes de guerre, comme des massacres ou des viols, dans les villes et villages repris aux mains des Russes. Dans une photo publiée par la première vice-ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, on peut voir des victimes, découvertes face contre terre, les mains liées et abattues d’une balle derrière la tête dans le village de Motyzhyn. Plusieurs cas de massacres et de viols de femmes ont également été déplorés à Boutcha, dans la banlieue de Kiev. C’est dans ce contexte que Charles Michel, président du Conseil Européen annonçait ce dimanche sur Twitter l’arrivée de “nouvelles sanctions et d’un soutien renforcé de l’UE” à l’Ukraine.
Des mesures qui peinent pourtant à se mettre en place, Laura.
Oui Juliane. Même si la Pologne et les pays baltes ont déjà mis au point une nouvelle série de mesures qui cherchent à paralyser le régime russes, les dirigeants européens, eux, restent divisés, notamment sur la portée punitive des mesures liées au gaz. La révélation de ces crimes de guerre semble pourtant accélérer les choses puisque de son côté, la ministre allemande des affaires étrangères annonçait ce week-end vouloir “renforcer les sanctions contre la Russie et soutenir encore plus l'Ukraine dans sa défense”, tout comme le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves le Drian, qui déclarait quant à lui vouloir “maintenir et renforcer” les pressions sur la Russie.
De son côté, Poutine signait jeudi dernier un décret imposant aux acheteurs étrangers “inamicaux” de payer les livraisons de gaz naturel en roubles.
En effet Juliane, jeudi dernier, Vladimir Poutine annonçait que le paiement de gaz russe allait dorénavant devoir se faire en roubles, et sur un compte de la banque Gazprom. C’est en tout cas l’objet du décret signé jeudi dernier, et entré en vigueur dès vendredi. Une injonction que d’importants acheteurs, comme l'Allemagne et la France, rejettent catégoriquement. Alors que le décret annonce la suspension des contrats pour les acheteurs étrangers qui ne respecteraient pas ces règles, les Français, eux, envisagent de continuer à payer en euros, et laisser à la banque russe le soin de convertir en roubles. Cette mesure, qui permet de contourner les règles en vigueur, semble pourtant favorable au régime russe qui voit déjà le cours du rouble remonter en flèche depuis quelques jours.
Viktor Orban jouait ce dimanche son quatrième mandat aux élections législatives
Continuons ce journal en allant cette fois-ci du côté de la Hongrie, où Viktor Orban, premier ministre en place depuis 12 ans, jouait ce dimanche son quatrième mandat aux élections législatives.
Oui Juliane, les hongrois ont dû voter ce dimanche pour des élections législatives déterminantes pour Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans. Pour cette course électorale, très importante pour le pays, les six principaux partis d’opposition ont décidé de faire front commun en choisissant un candidat pour tous les représenter et faire tomber Orban et son parti, le Fidesz.
Une campagne difficile pour l’opposition, Laura.
En effet. Le candidat de l’opposition, Peter Marki-Zay, a dû mener sa campagne dans la rue, car les panneaux d’affichage, la plupart des médias, la télévision et la radio d’État sont tous sous le contrôle de Viktor Orban. Pour pallier aux éventuelles fraudes, déjà observées dans le pays, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’OSCE, a dû envoyer une équipe complète de 200 personnes pour surveiller les élections, fait inédit dans le contexte d’un État membre de l’Union européenne.
Sorti victorieux des élections ce dimanche, Orban a vu son statut se consolider en partie grâce à la guerre en Ukraine.
Oui. La machine médiatique hongroise n’a cessé de vanter la politique d’Orban face à ce conflit, et notamment son refus de s’y engager. Son opposition à toute livraison d’armes à l’Ukraine et son veto à toutes sanctions pour je cite “maintenir la paix” semble avoir convaincu une majorité d’électeurs. Selon les résultats, son parti a recueilli 53,19% des voix, contre 39,95% pour l’opposition. Une victoire bien supérieure à ce que lui prédisaient tous les sondages. “Une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles” s’est d’ailleurs amusé, triomphateur, Viktor Orban lors de son discours dimanche soir.
Brexit : report des contrôles douaniers aux frontières
Terminons ce journal en évoquant cette fois-ci le Brexit et le report des contrôles douaniers aux frontières en raison de la guerre en Ukraine.
Effectivement Juliane. Alors que l’UE a mis en place ces barrières douanières dès janvier 2021 et la fin de la période de transition post-brexit, le Royaume-Uni, lui, a déjà retardé la mesure à 4 reprises. Cette fois la raison invoquée est la guerre en Ukraine, qui entraînerait déjà des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement arrivant au Royaume Uni. C’est donc sur cette base que le récemment nommé ministre des Opportunités du Brexit, a décidé de repousser, une nouvelle fois, la mise en place des contrôles de marchandises en provenance d’Irlande et d’Europe. Son porte parole expliquait, je cite, qu’« à une période où l’inflation est élevée et est même en hausse et où les chaînes d’approvisionnement sont en difficulté, nous ne devrions pas introduire des contrôles pesants qui nous imposeront des coûts à nous-mêmes, aux entreprises et aux consommateurs ».
Retardés pour la quatrième fois, qu’est-ce que ces contrôles impliquent réellement pour l’île ?
Ces contrôles douaniers supposent la vérification de plusieurs certificats sanitaires sur des marchandises alimentaires ou phytosanitaires. Concernant les inspections physiques, plusieurs produits sont concernés : les marchandises liées aux animaux, aux plantes ou à la santé publique. Censé entrer en vigueur dès juillet, le projet promis par Boris Johnson de “frontière la plus efficace du monde d’ici 2025” semble donc fortement remis en question.
Laura Léger - Juliane Barboni
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