Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 7 Juin

Aujourd'hui en Europe - Lundi 7 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Roumanie : une loi relative à la fermeture des mines de charbon.
  • Grèce : une série de meurtres suscite de fortes réactions.
  • Hongrie : 10.000 manifestants dénonçant le projet de construction d'une université chinoise à Budapest.

Roumanie : une loi relative à la fermeture des mines de charbon.

Dans le processus de relance européen, c’est maintenant au tour de la Roumanie de décliner dans son plan de relance national le mécanisme européen “Next Generation EU” et ses 750 milliards d’euros . Publié le 3 juin, ce document prévoit notamment que l'économie roumaine sorte de l'énergie du charbon d'ici à 2032. 

Oui, selon ce document, la Roumanie devrait adopter d’ici à 2022 une loi relative à la fermeture de ses mines de charbon, pour sortir d’une dépendance à cette source d’énergie avant 2032. Avec une enveloppe budgétaire de 1,62 milliard d’euros, le gouvernement prévoit déjà de réformer la législation encadrant le marché de l’électricité, pour par exemple décarboner le secteur du chauffage. Le plan de relance roumain consiste d’un autre côté à augmenter la part du renouvelable dans le mix énergétique du pays, grâce à des investissements dans l’éolien terrestre et marin. Enfin, pour soutenir les conséquences négatives pour les emplois du secteur du charbon, la Roumanie a évoqué la possibilité d’utiliser le Fonds européen pour une transition juste.

Lors d’une déclaration la semaine dernière, le ministre roumain de l’Énergie Virgil Popescu, a évoqué une réorganisation énergétique du pays qui sera importante, mais qui s’inscrit dans une évolution qui a déjà débuté depuis longtemps.

Oui, depuis les années 1990 la Roumanie a de moins en moins recours au charbon, et lui préfère l’énergie nucléaire ou le gaz naturel. Une évolution qui là aussi a été stimulée par l’action de l’UE, avec la mise en place du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (SEQE-UE) ou “marché carbone”, et les coûts supplémentaires qu’il a introduit pour les sociétés toujours dépendantes du charbon. 

L’ONG environnementaliste Greenpeace a regretté que la date fixée pour la sortie de la Roumanie du charbon ne soit pas fixée strictement à 2030 comme le veulent le Pacte vert européen ou l’Accord de Paris sur le climat. 

Oui, c’est vrai, néanmoins cette échéance fixée à 2032, devrait permettre à la Roumanie de sortir du charbon avant la Pologne, la République tchèque ou l’Allemagne, qui sont les pays les plus grands consommateurs de charbon en Europe. 

Grèce : une série de meurtres suscite de fortes réactions.

Dirigeons-nous vers la Grèce, où une série de meurtres apparemment commandités suscite de fortes réactions. 

Oui Thomas, le 2 juin deux personnes ont été retrouvées mortes dans la capitale grecque. Depuis avril 2021, ce sont pas moins de 5 personnes qui ont été assassinées dans des crimes reliés aux milieux de la mafia. Le ministre en charge de la Protection civile Michalis Chrissochoïdis avait promis de faire revenir “l’ordre et la sécurité” depuis 2019, et le Premier ministre a confirmé cette volonté “d’éradiquer d’urgence le crime organisé”. 

Mais d’après les médias grecs, malgré un plan d’action actuellement en discussion, le gouvernement éprouverait des difficultés à empêcher la création de nouveaux groupes mafieux, et avec eux les règlements de compte qui se multiplient. 

Des réseaux mafieux qui, selon la presse, auraient déjà réussi à prendre pied dans de nombreux secteurs de l’économie. Une situation plausible à en juger par les récentes attaques qui ont touché des journalistes grecs. 

Oui, en avril de cette année, après le meurtre du journaliste d’investigation Giorgos Karaïvaz, ses collègues ont publié un communiqué dans lequel ils dénoncent un acte commis pour “le réduire au silence et l’empêcher d’écrire ses articles”. Le même mois, un autre journaliste nommé Kostas Vaxevanis a déclaré que son journal Documento “a été pris pour cible d’une manière sans précédent par le gouvernement grec et l’élite économique”, et il a affirmé que sa tête avait été mise à prix par l’animateur de télévision Menios Fourthiotis, lequel a alors été arrêté. 

Kostas Vaxevanis s’était fait connaître en publiant des articles anti-corruption très critiques notamment envers le premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Une situation des médias grecs qui “se détériore rapidemment” selon un récent rapport de l’organisation Reporters sans frontières.

D’après l’ONG, le média Documento a par exemple été exclu d’un plan de financement de 20 millions d’euros mis en place par le gouvernement pendant la pandémie de Covid-19, lequel en a donc profité pour renforcer seulement ceux qui le soutiennent. Ayant reçu plusieurs menaces de mort, Kostas Vaxevanis est actuellement sous protection policière. Une protection qui est loin de le rassurer, car celui-ci a récemment accusé plusieurs hauts responsables de la police de faire partie de la mafia grecque. 

En réaction à cette violence croissante en Grèce, la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova a lancé depuis fin avril une consultation ouverte sur la garantie de la sécurité des journalistes dans l’Union européenne, mais on est encore au début d’une réaction européenne.

Hongrie : 10.000 manifestants dénonçant le projet de construction d'une université chinoise à Budapest.

Terminons ce journal en revenant sur les importantes manifestations qui se sont déroulées ce week-end en Hongrie contre le projet de construction d’une université chinoise à Budapest. 

Oui Thomas, environ 10 000 manifestants ont dénoncé, ce samedi, le partenariat entre le gouvernement hongrois et l'Université Fudan de Shanghaï pour construire d’ici 2024 un campus destiné à accueillir 6000 étudiants, et qui serait le premier campus d’une université chinoise en Europe. Un projet très critiqué, beaucoup affirmant qu’il est intégralement au bénéfice de la Chine et intégralement financé par Budapest. Le gouvernement de Viktor Orban a déclaré que cette manifestation "n'a pas de sens” étant donné que “la décision finale concernant ce projet n’aura lieu qu’en 2022", même s’il ne cache pas son soutien au projet, et qu’un prêt aurait déjà été contracté auprès de Pékin pour financer les 1,5 milliard d’euros du projet. 

Les manifestants s’opposent aussi à un projet qui serait révélateur de la politique pro-chinoise du Premier ministre Viktor Orban.

Oui, parmi eux, le maire écologiste de Budapest Gergely Karacsony, qui se présentera contre Viktor Orban aux élections législatives de 2022, déclare vouloir “arrêter le projet Fudan”, pour bâtir à la place une résidence pour les étudiants hongrois. Mercredi 2 juin, il a décidé de rebaptiser certaines rues autour du site de construction avec des noms lourds de sens comme "rue du Dalaï Lama", "rue des martyrs ouïghour".

Romain L'Hostis- Thomas Kox

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© Photo de Анатолий Стафичук de Pixabay