L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Elections allemandes : les écologistes et la gauche prennent l'avantage
- Le Pacte Vert européen : un objectif qui ne réjouit pas tout le monde
- Le Pape François s'exprime au sujet des abus sexuels au sein de l'Eglise
- Hausse du coût de l'immobilier en Europe
Elections allemandes : les écologistes et la gauche prennent l'avantage
Commençons ce journal en évoquant les prochaines élections législatives en Allemagne qui auront lieu le 26 septembre, et qui sonnent la fin de l’ère Merkel. Les écologistes et la gauche semblent prendre l’avantage dans les derniers sondages face à la CDU dont le candidat est à la peine.
En effet, Armin Laschet, considéré comme l’héritier de la Chancelière, a pendant plusieurs mois représenté le choix de la continuité dans une Allemagne dirigée par Angela Merkel durant plus de 16 ans. Cependant, il peine aujourd’hui à s’imposer dans une campagne dans laquelle il a multiplié les impairs.
A moins d’une semaine des élections fédérales, le parti social-démocrate, le SPD, et son candidat Olaf Scholz ont pris la tête des sondages devant la candidate écologiste Annalena Baerbock. Une avance confortée semble-t-il par le dernier débat télévisé du dimanche 19 septembre où Olaf Scholz s’est imposé face aux deux autres candidats. Ce dernier, vice-chancelier et ministre fédéral des Finances a rassuré les électeurs encore indécis en mettant en avant son expérience au sein du gouvernement et de son positionnement politique plutôt modéré.
Olaf Scholz accède donc au statut de favori, ce qui n’était pourtant pas gagné d’avance. Son adversaire principal Armin Laschet avait à de nombreuses reprises mis en garde contre une coalition entre le SPD, les Verts et la gauche radicale, tentant de faire de cette hypothèse un repoussoir pour ses électeurs.
En effet, on aurait pu s’attendre à ce que la perspective d’une nouvelle coalition de ce type refroidisse les électeurs, cependant les mises en garde alarmistes de Laschet semblent pour l’instant avoir rencontré peu d’échos auprès des électeurs allemands.
On a effectivement assisté à une montée graduelle des intentions de vote en faveur des Verts tout au long de cette campagne, une tendance qui trahit sans doute les nouvelles préoccupations de l’électorat allemand.
C’est certain. Après les inondations meurtrières de juin dernier dans le pays, la question du changement climatique est devenue incontournable dans le discours politique. A une semaine de l'élection, la candidate des Verts, Annalena Baerbock rassemble selon les sondages 20% des intentions de vote. Une position qui devrait assurer à son parti une place dans la prochaine coalition de gouvernement.
Le Pacte Vert européen : un objectif qui ne réjouit pas tout le monde
Évoquons maintenant les efforts de l’UE dans le cadre de sa transition écologique, alors que les ministres de l’Union en charge de l’énergie se réunissent le 22 septembre pour discuter du paquet “Ajustement à l’objectif 55”. Que devrait-il y avoir dans ce plan ?
Avec l’adoption de la très ambitieuse “loi européenne sur le climat” le 22 avril dernier, et dans le cadre du pacte vert pour l'Europe, l'UE s’est engagée à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Pour ce faire, elle s’engage à réduire ses émissions d’au moins 55% d’ici à 2030. C’est dans cet objectif que Bruxelles met en place ce qu’on appelle, en jargon européen, le paquet “Ajustement à l’objectif 55”. Ce projet réunit un ensemble de propositions visant à réviser et à actualiser la législation de l’UE ainsi qu’à mettre en place de nouvelles initiatives pour parvenir à la neutralité climatique.
Un objectif ambitieux qui ne réjouit pas tout le monde.
En effet, plusieurs Etats membres ont fait entendre leurs voix en réaction au pacte vert européen. La promesse d’abandonner à terme les énergies fossiles, fait grincer des dents certains pays de l’est, très dépendants de ces dernières. La Pologne, la Hongrie et la République Tchèque ont d’ores et déjà exprimé leur opposition au projet de “l’Ajustement à l’objectif 55”.
Le Pape François s'exprime au sujet des abus sexuels au sein de l'Eglise
Continuons ce journal en Pologne, alors que le Pape François s’est exprimé dimanche dernier, au sujet des abus sexuels perpétrés au sein de l’Eglise catholique d’Europe centrale et de l’Est. Une conférence épiscopale à ce sujet est organisée en ce moment même, du 19 au 22 septembre à Varsovie, réunissant les évêques de 20 pays d’Europe centrale et orientale.
Le Pape François s’est montré clair. Dans une vidéo diffusée aux membres du clergé, il demande à l’Eglise de prendre des “mesures concrètes de réforme” afin de prévenir les abus sexuels sur des mineurs. En effet, l’Eglise polonaise est secouée depuis des années par une série de scandales de violences sexuelles, dans un pays où la religion catholique continue d’exercer une forte influence dans la vie politique et sociale. La conférence sera également l'occasion pour des experts dans la protection des mineurs ainsi que des victimes d’offrir leur témoignage à l’assemblée.
C’est un message sans équivoque qu’adresse le Pape François au clergé, alors qu’il a déjà à plusieurs reprises condamné les crimes sexuels commis sur des enfants par l’Eglise catholique.
Tout à fait. En décembre 2019 déjà il avait aboli le secret pontifical couvrant les procédures de l’Eglise en matière de pédocriminalité, permettant aux victimes de non seulement suivre le déroulement de la procédure ecclésiastique mais également d’être informées de l’issue du procès. Une avancée essentielle afin de rendre justice aux victimes de violences sexuelles.
Hausse du coût de l'immobilier en Europe
Terminons ce journal en abordant la question du logement en Europe. Le coût de l’immobilier ne cesse d’augmenter, notamment dans les capitales, ce qui fragilise les populations les plus à risque.
C’est vrai. Depuis la crise sanitaire, les prix de l’immobilier résidentiel dans la zone euro ont augmenté de 6,2% au premier trimestre. C’est la hausse la plus élevée depuis-mi-2007 selon la Banque centrale européenne. Ce sont notamment les jeunes qui en paient le prix puisqu'un tiers d’entre eux sont en situation de pauvreté selon le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre. Et le Covid-19 y est pour quelque chose. Durant la pandémie, les confinements ont stoppé les constructions et des difficultés d'approvisionnement continuent de retarder les chantiers.
Une situation de plus en plus intenable pour les locataires.
Effectivement, pour certains experts comme Barbara Steenbergen, membre du comité exécutif de l’Union internationale des locataires, on peut craindre “une [véritable] crise sociale” et déjà certaines capitales sont le théâtre de manifestations dénonçant la spéculation immobilière. C’était notamment le cas à Berlin le 11 septembre dernier.
Une situation qui rappelle les retombées de la crise économique de 2008 et les difficultés de l’UE à mettre en place une coordination des politiques sociales au sein de ses États Membres.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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Photo par Gary Bembridge