L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Tension croissante à la frontière entre la Russie et l'Ukraine
- Violences faites aux femmes : un début d'année désastreux en France
- Bruxelles : vote en faveur du "Digital Service Act"
Tension croissante à la frontière entre la Russie et l'Ukraine
Débutons ce journal en nous intéressant à la situation à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Depuis plusieurs mois maintenant Moscou multiplie les manœuvres militaires aux frontières de l’Europe. Des provocations répétées qui ne semblent pas devoir cesser, malgré les tentatives de dialogue orchestrées par la communauté internationale.
Effectivement, malgré une rencontre le 10 janvier dernier à Genève entre Washington et Moscou, suivie d’une réunion de l’OTAN le 12 janvier en présence de la Russie, les négociations semblent au point mort. Le Kremlin, qui dément toute intention belliqueuse, masse néanmoins plus de 100 000 hommes à la frontière avec l’Ukraine. Une pression continue que Moscou lie à la signature d’un traité garantissant le non-élargissement de l’OTAN, et ce en particulier à l’Ukraine.
Une demande inacceptable aux yeux des Occidentaux, qui accusent Moscou de vouloir placer ses pions en Europe.
Tout à fait Romain, samedi dernier, la ministre des affaires étrangères britanniques Liz Truss a accusé la Russie de chercher à “installer un dirigeant prorusse à Kiev”, dans l’optique d’”occuper” l’Ukraine. La ministre a également rappelé que “toute incursion militaire [...] en Ukraine serait une erreur stratégique massive qui aurait des coûts sévères”.
Quel est le climat en Ukraine face à ces révélations ?
Même si une majorité d’Ukrainiens est encore très sceptique face à cette invasion, ces révélations ont quand même provoqué une certaine onde de choc à Kiev, qui a annoncé dimanche sa volonté de démanteler tout groupe pro-russe dans le pays. "Notre État va continuer sa politique de démantèlement de toute structure oligarchique et politique pouvant œuvrer en vue de la déstabilisation de l'Ukraine”, a déclaré dimanche Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
La tension croissante en Ukraine pousse d’ailleurs la communauté internationale à se préparer au pire.
En effet, Romain, du côté des Européens, les États-major se préparent à une réaction coordonnée au sein de l’OTAN. En Allemagne, les responsables politiques du FDP, le parti libéral conservateur, ont annoncé espérer exporter des armes aux forces ukrainiennes. Une décision finalement rejetée samedi dernier par la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, qui souligne que “les livraisons d’armes ne contribueraient pas actuellement » à désamorcer la crise. Pour rappel, à ce jour seuls les Britanniques et les pays Baltes livrent des armes à l’armée ukrainienne.
Violences faites aux femmes : un début d'année désastreux en France
Continuons ce journal en nous intéressant à présent à la lutte contre les violences faites aux femmes en Europe. En effet, le début de l’année 2022 s’est révélé désastreux en ce domaine. En France notamment les deux premiers jours de l’année ont été marqués par la mort de trois femmes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Une situation qui ne peut plus durer, et contre laquelle certains Etats essayent de faire face.
Oui, en Irlande notamment la ministre de la Justice a promis une “tolérance zéro” à l'égard des violences faites aux femmes. Une décision qui intervient à la suite du meurtre d'Ashling Murphy, une enseignante de 23 ans, le 12 janvier dernier. Une affaire qui a suscité l’indignation de tout le pays. Dans ce cadre, et sous la pression des mouvements féministes, une nouvelle stratégie gouvernementale contre la violence domestique et sexuelle doit être présentée début mars, selon la ministre de la Justice.
Une vague de contestations contre les violences sexistes qui s'observe également dans les rues.
Effectivement, en Grèce notamment plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Athènes vendredi dernier pour dénoncer les viols et agressions sexuelles relayés en ligne par les victimes. Récemment, c’est le cas de Georgia, jeune fille de 24 ans violée lors d’une fête du Nouvel An qui a mis le feu aux poudres. Cependant, malgré ces manifestations, aucune mesure n’a été annoncée par le gouvernement grec dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Et qu’en est-il de la lutte contre les violences sexistes de la part de l’UE ?
Eh bien, le 17 janvier dernier, le groupe Renew a appelé les responsables politiques européens à s’engager concrètement dans ce domaine. Le groupe parlementaire a invité l’exécutif européen à signer le “Pacte Simone Veil”, qui représente un engagement politique des Etats membres à adopter les mesures les plus progressistes notamment en matière de lutte contre les violences sexistes et l’amélioration de la représentation politique des femmes.
Bruxelles : vote en faveur du "Digital Service Act"
Terminons ce journal en nous attardant à Bruxelles, au Parlement européen notamment, où, vendredi dernier, une large majorité de députés a voté en faveur du “Digital Service Act”. Quel est l’objectif de cette nouvelle législation ?
Eh bien pour la première fois les eurodéputés ont approuvé l’établissement d’un marché unique des services numériques. Concrètement, cette nouvelle réglementation vise à mieux protéger les consommateurs et leurs droits en ligne, tout en favorisant l’innovation, la croissance et la compétitivité des entreprises numériques au sein du marché unique européen.
Un paquet législatif très attendu, notamment pour lutter contre les abus de certaines entreprises.
En effet, les eurodéputés ont notamment milité pour l’interdiction des publicités ciblées sur le net. Une demande qui a abouti sur un compromis qui interdit le ciblage des mineurs en ligne. Les membres de la Commission LIBE, ont également réussi à faire adopter plusieurs amendements concernant l’anonymat en ligne. Ces dispositions exigent dorénavant que les plateformes permettent aux utilisateurs d’utiliser des services de manière anonyme.
Autre objectif de la législation sur les services numériques : le contrôle et la surveillance des plateformes en ligne.
Effectivement Romain, la nouvelle législation européenne met dorénavant en place un cadre clair concernant la responsabilité des plateformes quant aux contenus publiés en ligne. Une réglementation qui doit notamment aider à lutter contre les discours haineux propagés sur le net. A ce sujet d’ailleurs, le réseau social twitter a été épinglé jeudi dernier par la justice française concernant sa réponse aux discours de haine. La justice s’est rangée auprès des quatre associations françaises qui avaient assigné l’entreprise en justice en mai dernier, considérant que Twitter n’était pas assez réactif face aux signalements de ce type de discours.
Romain L'Hostis - Juliane Barboni
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