Guerre du Haut-Karabakh, signature d'un accord de paix entre Azerbaïdjan et Arménie, en présence de Vladimir Poutine ; l'idée d'un certificat de vaccination prend de l'ampleur en Europe ; début de la 13ème conférence spatiale européenne.
Intéressons-nous pour ouvrir ce journal au conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Un conflit pour le contrôle de la province du Karabakh.
Gelée depuis des années, cette guerre pendant longtemps larvée, avait démarrée en septembre dernier et, au terme d’âpres combats, l’Azerbaïdjan a récupéré une partie du territoire du Karabakh.
La Turquie et la Russie ont joué un rôle central dans ce conflit mais c’est le seul Vladimir Poutine qui réunissait le 12 janvier à Moscou, les deux principaux protagonistes du conflit : le président azerbaidjanais Ilham Aliev et le premier ministre arménien Nikol Pachinian. Pouvez-nous en dire un peu plus ?
La rencontre s’est tenue lundi dernier entre les trois chefs d’Etats et a débouché sur la signature d’une déclaration commune. Elle intervient deux mois après l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux pays le 9 novembre 2020 que la Russie avait imposé alors que l’armée arménienne était débordée de toutes parts et que toute la région du Karabakh risquait de tomber sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.
En imposant cette paix, la Russie cherchait également à stopper le rôle grandissant de la Turquie dans ce conflit. Car il est clair qu’en soutenant activement Bakou, Ankara a largement contribué au succès de l’offensive azerbaïdjanaise.
Les discussions, on l’imagine polaires, au cours desquelles les protagonistes azerbaïdjanais et arménien ne se sont pas serré la main se sont concentrées sur l’aménagement d’infrastructures permettant de faciliter les flux de marchandises et de personnes.
Le premier ministre arménien a déploré que la question des échanges de prisonniers et du statut de la région du Haut Karabakh n’a pas été résolue.
La Russie semble seule à la manœuvre dans ces négociations alors qu’elle avait été longtemps attentiste lors de la courte guerre de l’automne ?
En effet, Moscou semble désormais seul à la manœuvre et on observe l’absence de plusieurs pays dans ces discussions, comme la Turquie, un allié majeur de l'azerbaïdjan ou encore le groupe de Minsk, créé dans les années 1990 pour tenter de résoudre ce conflit, un groupe co-présidé par la France et les Etats-Unis mais qui peine à peser sur l’issue du conflit.
L’Union européenne, à travers son chef de la diplomatie Josep Borrell, avait fait part de son ambition de jouer un rôle dans la résolution du conflit mais force est de constater son poids très relatif. L’implication de l’Union s’est surtout focalisée sur un soutien humanitaire notamment du matériel médical, des colis alimentaires et d’autres formes d’aide d’urgence.
Rappelons que les six semaines de combats avaient causé la mort de près de 6000 personnes.
Restons en Europe où le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s’est adressé à la Commission européenne en affirmant qu’il était urgent de se pencher sur l’introduction d’un éventuel certificat de vaccination pour faciliter la libre circulation des personnes vaccinées. Quels sont les risques associés à cette démarche ?
Oui c’est une initiative qui commence à être discutée. Plusieurs pays tels que la Belgique, l’Espagne et l’Estonie y sont favorables ainsi que certaines entreprises, notamment les compagnies aériennes.
Aujourd’hui pour la plupart des voyages en avion un test PCR est demandé, ce qui freine largement le trafic des compagnies aériennes.
Les partisans de cette idée s’appuient sur l’existence du « carnet jaune », le certificat de vaccination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui doit être présenté à l’entrée de plusieurs pays d’Afrique. On évoque aussi la mise en place d’un « certificat d’immunité », qui concernerait les personnes déjà touchées par la Covid-19.
Mais bien évidemment, ce passeport vaccinal pose la question du respect de la vie privée. Selon ses opposants, elle menacerait aussi les droits et les libertés de chacun en établissant une distinction fondée sur leur situation sanitaire. Le Contrôleur européen de la protection des données s’est dit alarmé par cette proposition.
Restons à Bruxelles, où la 13e conférence spatiale européenne a débuté le 12 janvier. Quels sont les défis européens de la politique spatiale actuelle ?
La fin d’année 2020 a été marquée par une mission spatiale chinoise sur la Lune et la reprise des vols habités par SpaceX, fondé par le milliardaire américain Elon Musk. Ces initiatives semblent appeler la Commission à renforcer sa politique spatiale.
Entre 2021 et 2027, l’Europe devrait consacrer 13,2 milliards d’euros pour son secteur spatial. Un des projets phare confirmé lors de cette conférence est le plan de la commission pour créer un réseau de satellites permettant d'offrir un accès internet haut débit aux régions dépourvues de connexion sur le continent.
Le commissaire Thierry Breton qui a en charge la politique spatiale européenne au sein de la commission européenne a affiché une grande ambition dans le développement dans son secteur spatial européen mais il reste des questions en suspens ?
Oui en effet, l’UE vise à devenir un acteur spatial de premier plan, en lien avec l’ESA, l’agence spatiale européenne qui, je le rappelle, est une entité distincte de l’Union européenne.
L’un des défis majeurs qui attend Josef Aschbacher, Autrichien, qui va succéder le 1er juillet 2021 à Jan Wörner à la tête de l’agence spatiale européenne sera d’approfondir l’articulation entre l’UE et l’ESA. Il devra aussi gérer les conséquences du Brexit qui vient compliquer le secteur spatial européen.
En raison de sa sortie de l’Union, Londres ne peut par exemple plus profiter du système de positionnement par satellite Galileo mais l’accord de sortie prévoit son maintien dans le programme Copernicus d’observation de la terre.
Image : torstensimon