Etats-Unis, les élections présidentielle avaient lieu ce mardi, mais plusieurs jours pourraient être nécessaires pour connaitre le vainqueur ; Vienne, retour sur l'attaque terroriste qui a frappé la ville lundi soir ; en Europe, la seconde vague COVID pousse les Etats à prendre de nouvelles mesures.
Pour cette édition, intéressons-nous évidemment à l’élection présidentielle américaine. Donald Trump, président sortant républicain, affronte Joe Biden, du camp démocrate. Le vote a débuté ce mardi mais disons-le tout de suite, plusieurs jours pourraient être nécessaire pour connaître le résultat final, notamment en raison des mesures sanitaires, n’est-ce pas ?
Tout à fait, cette élection est un peu particulière car la procédure a dû être adaptée à la situation sanitaire. De nombreuses personnes ont voté par voie postale en amont de l’élection. Néanmoins, les votes postaux nécessitent une procédure de vérification plus lourde et chronophage. De plus, les Etats du Wisconsin et de la Pennsylvanie n’autorisent pas le comptage des votes postaux avant le jour de l’élection. Il est possible que cela prenne donc plusieurs jours. La Géorgie, la Caroline du Nord et le Michigan sont également à la traîne.
Il se pourrait aussi que la situation devienne difficilement gérable vu l’attitude du président sortant qui a déjà revendiqué sa victoire.
C’est donc dans la prochaine édition que nous allons prendre le temps d’analyser le résultat final de cette élection. Malgré tout, pouvez-vous déjà nous présenter les conséquences possibles de ce scrutin pour l’Europe ?
Oui, si Donald Trump est réélu, les conséquences se feront sentir tout d’abord en matière de sécurité. Les Etats-Unis et de nombreux pays européens collaborent au sein de l’OTAN, une organisation qui a pour but de défendre les intérêts politico-militaire des pays occidentaux. Au cours de son mandat, il s’est montré très critique vis-à-vis de l’organisation. Selon certains experts, une sortie des Etats-Unis de l’OTAN n’est pas improbable. Joe Biden, le candidat démocrate, promeut quant à lui une approche multilatérale. Il a insisté sur sa volonté de coopérer davantage avec l’Europe pour lutter contre les régimes autocratiques comme la Russie ou la Chine.
Au niveau commercial, Donald Trump a privilégié une approche protectionniste. Il a entretenu un climat d’hostilité avec l’Union européenne. Son mandat a été marqué par plusieurs disputes commerciales par exemple concernant les tarifs douaniers et de politique en matière de numérique. De plus, il n’a ainsi cessé de se réjouir du Brexit. S’il est élu, Joe Biden contribuera probablement à apaiser ces tensions commerciales et il promouvra certainement davantage de libre-échange.
Nous en reparlerons une fois que le résultat final sera connu.
Dirigeons-nous vers l’Autriche, et plus particulièrement sa capitale Vienne. La ville a été frappée par une attaque terroriste vers 20h lundi soir. En plein centre-ville, 5 personnes ont trouvé la mort et 16 ont été blessées. L’un des auteurs de l’attentat a été abattu par la police. Que pouvez-vous déjà nous dire des auteurs de cette attaque ?
Et bien, le terroriste abattu était, selon le ministre de l’intérieur autrichien, un sympathisant de l’Etat islamique. Les services de sécurité autrichiens ont perquisitionné son domicile. Il s’avère qu’il était connu des services de renseignements. Il avait même été empêché de partir en Syrie, il y a quelques années. Néanmoins, le nombre exact des assaillants semble inconnu pour l’instant. C’est pour cette raison que le centre-ville de Vienne est resté bouclé de longues heures. La police a tenté de mettre la main sur les autres assaillants potentiels au cours d’une véritable chasse à l’homme. Six endroits différents du centre ont été visés par des tirs.
C’est d’ailleurs un choc pour l’Autriche dans la mesure où le pays avait jusqu’alors été relativement épargné par les attentats terroristes depuis de nombreuses années.
Tout à fait ! La capitale autrichienne a d’ailleurs un taux de criminalité assez bas. Mais c’est aussi pour une raison assez particulière que Vienne n’a pas subi d’attaque d’envergure. La ville a longtemps été un point de passage important pour les terroristes de l’Etat islamique. Ceux-ci n’attaquaient pas la ville pour ne pas compromettre leur base, en quelque sorte. Selon Anton Shekhovtsov, expert des extrémismes, maintenant que l’Etat islamique a été vaincu, la capitale autrichienne ne bénéficie plus de cette immunité paradoxale.
Les dirigeants européens ont tous assuré l’Autriche de leur soutien et de leur solidarité. A noter, une déclaration très forte du président Macron qui a affirmé, ne rien vouloir céder aux islamistes. Le premier ministre autrichien, Sebastian Kurtz, a lui appelé l’Union européenne à davantage combattre, je cite, « l’’islam politique ».
Terminons par un état des lieux des mesures sanitaires en Europe. La deuxième vague secoue le vieux continent et chaque Etat adopte des règles selon sa situation. Pouvez-vous nous dresser un tableau des différentes mesures ?
Et bien, tous les Etats adoptent de nouvelles restrictions, surtout en Europe occidentale et centrale. Le Royaume-Uni, la Belgique, la France ou encore l’Autriche ont opté pour un reconfinement. L’Espagne, l’Italie et la Grèce ont préféré se limiter à l’imposition d’un couvre-feu, outre l’adoption de mesures diverses. Les pays scandinaves, les pays baltes ainsi que la Bulgarie et la Roumanie maintiennent un faible niveau de restriction.
La Slovaquie a pris une mesure drastique, tester massivement sa population, n’est-ce pas ?
Tout à fait ! C’est une initiative extrêmement ambitieuse. Policiers, pompiers, soldats et médecins ont participé à l’opération à travers environ 5000 stations de test. Les autorités slovaques ont procédé à plus de 3.5 million et demi de tests, surtout sur les adolescents et les adultes. Selon les résultats, environ 1% de cet échantillon de la population serait touché par le virus. En fonction du résultat du test, chaque citoyen sera tenu de respecter un couvre-feu ou non, en plus d’une quarantaine. Un deuxième test aura lieu dans les prochains jours. Une idée d’ailleurs empruntée par la ville de Liverpool au Royaume-Uni qui compte également tester massivement ses citoyens.
Lorsqu’il est question de mesures, les pratiques étatiques reviennent souvent. Qu’en est-il de l’Union européenne ? Quelles mesures prend-t-elle ?
Et bien, il faut savoir que la santé est avant tout une compétence des Etats au sein de l’Union européenne. Les institutions européennes ne peuvent qu’accompagner les politiques de santé des Etats membres sans s’y substituer. Par conséquent, l’UE peut prendre certaines initiatives comme, par exemple, l’achat de vaccins à répartir entre Etats. De plus, elle a beaucoup lutté contre la désinformation liée au covid-19 et investi des fonds substantiels dans la recherche médicale. Enfin, le Conseil de l’UE permet notamment de coordonner les actions des ministres de la santé des Etats membres.
Ulrich Huygevelde - Victor d'Anethan
crédits photo: Наркологическая Клиника