Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Un Conseil européen pour harmoniser la position de l’UE face à la guerre entre Israël et le Hamas
- Accord des 27 sur la réforme du marché européen de l’électricité
- La Serbie et la Chine signe un accord commercial de libre-échange
Ouvrons ce journal en évoquant le Conseil européen qui s’est tenu ce mardi 17 octobre, en vue d’harmoniser la position de l’UE face à la guerre entre Israël et le Hamas.
En effet, les dirigeants européens des 27, à l’exception de Viktor Orban, actuellement en Chine, se sont réunis ce mardi en visio à la demande de Charles Michel, pour tenter d’aplanir les divergences de vues entre pays de l’UE au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas.
Cette tentative de clarification fait suite au déplacement en Israël de la présidente de la Commission européenne, le 7 octobre, qui avait suscité une forte polémique
En effet, à la suite d'une visite surprise en Israël, Ursula von der Leyen avait été très critiquée pour avoir exprimé sa propre position, jugée très pro-israélienne, plutôt que celle des Vingt-Sept. Elle avait condamné les attaques du Hamas et soutenu la politique du gouvernement Nétanyahou, sans demander à Israël de faire preuve d’une quelconque mesure dans sa réponse face au Hamas alors que la situation à Gaza est particulièrement critique.
Alors que les 27 pays membres affichent leur soutien sans équivoque envers Israël, le ton des discours devient progressivement plus critique.
Charles Michel, président du Conseil européen, a souligné “le moment d’unité” qu’a été cette réunion, de laquelle est ressortie une déclaration commune.
Si les dirigeants européens ont réaffirmé le droit légitime d'Israël à se défendre conformément au droit international, ils ont également souligné l'importance de protéger les civils à tout moment, en accord avec le droit international humanitaire.
L’Union européenne a également annoncé l’ouverture d’un couloir aérien humanitaire via l'Égypte pour acheminer rapidement l'aide sur le territoire bombardé.
En effet, l'Union européenne va se charger d’affréter des avions, tandis que l'UNICEF assure la fourniture du matériel humanitaire nécessaire. En Égypte, ce sont les organisations humanitaires déjà présentes sur le terrain qui prendront en charge le transport de la cargaison jusqu'à Gaza. Cette aide va désormais pouvoir commencer avec l’ouverture prochaine et annoncée du poste frontière entre Gaza et l’Egypte.
Malgré ces efforts pour tenter de présenter un front européen uni certaines décisions récentes montre qu’il sera difficile de parvenir à un véritable consensus
Oui, car c’est dans ce contexte très tendu que le premier ministre tchèque a proposé de transférer l'ambassade tchèque de Tel Aviv à Jérusalem, comme les Etats-Unis l’avaient fait sous Donald Trump, affirmant alors leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu. Cette proposition a suscité des controverses au sein de la coalition gouvernementale à Prague. Le ministre des Affaires étrangères, Jan Lipavský, et le président tchèque, Petr Pavel, s'opposent à ce transfert, arguant que le moment n'est pas opportun pour de telles discussions, compte tenu de la situation de guerre actuelle.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant un tout autre sujet : l’accord sur la réforme du marché européen de l’électricité auquel sont parvenus les 27
En effet, le 17 octobre les États membres de l'Union européenne ont finalement surmonté leurs divergences pour parvenir à un accord sur la réforme du marché de l'électricité. Cette dernière avait été demandée par la Commission européenne en mars afin de contenir la flambée des prix de l’énergie ayant fait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle vise ainsi à fixer des règles pour les prix de l'électricité, garantissant ainsi des prix stables pour les consommateurs et encourageant l'utilisation d'énergies propres.
Les débats concernaient notamment la prise en compte de l’énergie nucléaire dans le nouveau calcul du prix du mégawattheure.
L'accord a été salué par la France et l'Allemagne, bien que des inquiétudes subsistent.
Oui, si Mme Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique a affirmé, je cite : « Je me félicite de cet accord qui, en un mot, protège les consommateurs, jette les bases d’un investissement massif dans les énergies renouvelables et assure la préservation de l’atout que constitue le nucléaire français », des inquiétudes subsistent, notamment au sujet du maintien du charbon en tant que source de réserve de l'UE. En ce sens, M. Habeck, ministre allemand de l'Économie et de la Protection du Climat, a déclaré que ce maintien « va à l’encontre des objectifs de l’UE en matière de climat et envoie un signal totalement erroné, y compris pour la COP28 ». Les négociations sur la réforme entre la Commission européenne, les pays de l’UE et le Parlement européen débuteront le jeudi 19 octobre afin de finaliser la loi.
Terminons ce journal en évoquant l’accord commercial signé entre la Chine et la Serbie. La Serbie dont l’absence au sommet UE-Balkans occidentaux n’est pas passée inaperçue.
En effet, le président serbe, Aleksandar Vučić, a fait le choix de se rendre à Pékin au sommet des routes de la soie plutôt que de prendre part au sommet du processus de Berlin, qui a rassemblé les dirigeants des pays des Balkans occidentaux et de l'Union européenne à Tirana, en Albanie, le lundi 16 octobre. Cette visite à Pékin a débouché sur un accord de libre-échange avec la Chine. L'accord négocié dans le cadre des nouvelles routes de la soie, vise à éliminer tous les droits de douane, avec une entrée en vigueur prévue d'ici mai ou juin de l'année suivante.
L'absence du président Vučić au sommet du Processus de Berlin a d’ailleurs suscité des spéculations parmi les diplomates de l'UE.
En effet, la Serbie est engagée dans des négociations pour son adhésion à l'Union européenne depuis 2014. Si ce pays des Balkans obtient le statut de membre de l'UE, il sera contraint de mettre fin à ses accords de libre-échange avec d'autres pays, et donc à ce nouvel accord signé avec la Chine. L'absence du président Vučić a donc suscité des spéculations parmi les diplomates de l'Union européenne.
Le président serbe est aussi soupçonné, par son absence à Tirana, d’avoir voulu éviter de répondre à des questions délicates concernant la situation dans son pays et au premier chef des questions sur l'attaque terroriste qui avait été perpétrée, le 24 septembre dernier, par des Serbes au nord du Kosovo.
Un journal de Ariane Dana et Joris Schamberger.