Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 20 juin 2024

Luxembourg, janvier 2015 © Gwenael Piaser Aujourd'hui en Europe - 20 juin 2024
Luxembourg, janvier 2015 © Gwenael Piaser

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

  • La Commission européenne dévoile la liste des pays en "déficit excessif" dans l'UE.
  • Le Président nord-coréen Kim Jong-un déclare son soutien à la Russie dans le conflit avec l'Ukraine.
  • Décision de l’Agence européenne des médicaments qui a suspendu la vente en Europe de près de 400 médicaments génériques.

Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant ces pays de l’UE épinglés par la Commission européenne pour leurs déficits budgétaires.

Mercredi 19 juin, la Commission a en effet placé sous procédure pour “déficit excessif” plus du tiers des pays de l’Union européenne. Ce sont donc huit États membres qui se retrouvent pointés du doigt  pour leur incapacité à équilibrer leurs comptes.Ces huit pays ont laissé leurs dépenses publiques déraper à un tel point qu’elles dépassent largement le seuil des 3 % de produit intérieur brut et le plafond de 60% de dette publique prévus par les traités. Deux limites “boussoles”, imposées par le Pacte de stabilité qui encadre les pays membres de la monnaie unique.En cas de dépassement de ces normes, les capitales peuvent être soumises à une amende qui équivaut à 0,1% du PIB par an. Toutefois, cette sanction, politiquement explosive, n’a jamais été appliquée. À noter que les pays sujets aux avertissements de la Commission sont avant tout contraints de garantir une trajectoire descendante plausible à moyen terme. Raison pour laquelle Bucarest a été particulièrement pointée du doigt cette semaine. La Commission a jugé que la Roumanie n’avait pas suffisamment  tenu compte des précédents avertissements la sommant de corriger son déséquilibre budgétaire depuis 2020.

Et justement, quels sont ces États qui se retrouvent largement au-delà des clous ?

En haut du podium, on retrouve l’Italie avec 7,7% de déficit et une dette publique qui avoisine les 137% de son PIB. Rome est suivi de très près par la Hongrie et la Roumanie qui atteignent des seuils similaires. Vient ensuite la France dont la dette publique s’élève à 110%. La Belgique, la Pologne, la Slovaquie et Malte sont également épinglées.  Tous se retrouvent  donc “sous procédures”. 

Ce qui est certains Alizée, c’est que la plupart des pays européens commencent à payer les conséquences budgétaires de ces  déficits - records - atteints pendant la pandémie de Covid-19.

Effectivement. Les règles du Pacte de stabilité ont été, par ailleurs, été suspendues entre 2020 et 2023 en raison justement de la pandémie de Covid-19, mais aussi du fait des répercussions de la guerre en Ukraine. Durant cette période, les déficits des États ainsi que leur endettement se sont très fortement creusés, rendant difficile un retour aux règles en vigueur en 2020.  Réinstaurer, le pacte a d’ailleurs été réformé fin avril. Mais pour le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni,  cela ne signifie pas un  je cite :  "un retour à la normale" même s’il a invité à la « prudence budgétaire » face aux risques géopolitiques actuels.


Poursuivons ce journal avec cette annonce du dictateur nord-coréen Kim Jong-un,  qui poursuit son rapprochement avec la Russie.

Oui, la Corée du Nord je cite, "exprime son entier soutien et sa solidarité au gouvernement, à l'armée et au peuple russes dans la conduite de l'opération militaire spéciale en Ukraine” s’est exprimé Kim Jong-un alors que le président russe Vladimir Poutine était en visite dans la capitale nord-coréenne - Pyongyang-. Sa première visite dans ce pays ermite depuis l’an 2000.

Et cette visite marque à nouveau, le très net rapprochement entre les deux pays. Depuis l’offensive de Moscou il y a un peu plus de 2 ans contre l'Ukraine, la Russie cherche à s’appuyer sur les arsenaux nord-coréens.

“Nous apprécions beaucoup votre soutien systématique et permanent de la politique russe, y compris sur le dossier ukrainien », a déclaré Vladimir Poutine. Pour rappel, les Occidentaux accusent la Corée du Nord de fournir des armes aux troupes de Poutine pour qu’elles soient utilisées en Ukraine, en violation des sanctions imposées aux deux pays. Informations démenties par Moscou et Pyongyang même si les preuves d’un engagement de Pyongyang s’accumulent.

Cette entraide mutuelle risque de s’intensifier alors que les deux dictateurs ont signé un accord de partenariat stratégique.

Tout à fait. Mercredi 19 juin, une alliance militaire qui prévoit, entre autres, une assistance mutuelle en cas d'agression de l’un des deux belligérants a été scellée. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong- un a assuré que l'accord était je cite ; "exclusivement pacifique et défensif". Qualifiant Vladimir Poutine de "meilleur ami" de son pays, il a salué l'avènement d'une "nouvelle ère" dans les relations avec Moscou.

Concluons ce tour de l’actualité en évoquant cette décision de l’Agence européenne des médicaments qui a suspendu la vente en Europe de près de 400 médicaments génériques présents sur le marché.

Ces médicaments ont tous un point commun, ils ont été évalués par la société indienne Synapse Labs. Avec ce retrait massif, l’Agence européenne des médicaments a donc estimé que cette entreprise n’était pas fiable et que les études qu’elle avait menées étaient «incomplètes ou insuffisantes» Pour rappel, un médicament générique est identique à son équivalent de marque, appelé « princeps ». Moins coûteux, ces génériques doivent néanmoins passer des tests de bioéquivalence poussés.

Les agences nationales de sécurité des médicaments auront donc un délai d’un mois pour se positionner quant au retrait définitif ou non, de ces médicaments du commerce.

Tout à fait. Des études alternatives via d’autres organismes d’évaluation doivent être effectuées. Les autorités nationales peuvent cependant reporter cette suspension jusqu’à deux ans pour certains médicaments essentiels sans alternative.  C’est notamment le cas d’un générique utilisé lors d’une trithérapie contre le sida, car le “princeps” de référence n’est actuellement plus disponible.

Un journal de Alizée Lambin et Thomas Kox