Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
-Les récents heurts entre l’armée israélienne et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL)
-La Pologne suspendra temporairement la possibilité de demander l’asile politique pour les migrants qui arrivent du Bélarus.
- En Albanie, les centres de rétention pour migrants que l’Italie a voulu y ouvrir sont devenus opérationnels le 11 octobre.
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant les récents heurts entre l’armée israélienne et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
Bonjour. Selon la force onusienne, deux chars israéliens ont détruit la porte principale et fait irruption dans une des bases de la Finul, celle de Ramyah au sud du Liban, ce dimanche 13 octobre vers 4:30 du matin. Après 45 minutes de présence sur place, les chars se sont finalement retirés, mais à 6:30, les casques bleus ont rapporté des tirs à 100 mètres seulement au nord de leur position. Un récit qui diffère de celui de Tsahal. Selon une communiqué de l’armée israélienne, "un char qui tentait d’évacuer des soldats blessés aurait essuyé des tirs de l’ennemi. C’est à ce moment-là qu'il aurait reculé de plusieurs mètres et percuté un poste de la Finul". Le même jour, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a diffusé une vidéo dans laquelle il s’adresse au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en lui demandant le retrait de la mission de la FINUL des « zones de combat » au sud du Liban.
Ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne s’accroche avec les soldats de la Finul.
Au cours des derniers jours, l’armée israélienne avait blessé au moins quatre membres de la mission de l’ONU, des attaques qui ont touché trois autres bases FINUL dans le Sud du pays.
Les attaques du 10 et 11 octobre avaient blessé 4 Casques Bleus, mais l’armée israélienne prétend que sa cible était des miliciens du Hezbollah qui se trouvaient à proximité.
Les visions divergent, la FINUL a déclaré que l’armée israélienne avait attaqué ses bases « à plusieurs reprises » et surtout « délibérément ». Israël avait déjà donné un ordre d'évacuation des bases FINUL au début d’octobre, lorsque son armée avait intensifié son offensive dans le Sud du Liban. Mais la Finul avait refusé d’obéir à cette injonction d’Israël et les soldats avaient été maintenus sur leurs positions.
Et d’après les rapports de la FINUL, il semble que l’armée israélienne ait surtout attaqué les structures d’observation et de communication. Cette intervention pourrait viser à empêcher les soldats de la FINUL de contrôler en temps réel la position de ses troupes. Mais quid des réactions des pays européens ?
Les pays européens, dont plusieurs participent à la FINUL, ont condamné les récentes attaques israéliennes contre la mission et appelé à une enquête sur les incidents. La France et l’Italie, qui fournissent les principaux contingents de soldats dans la mission, ont convoqué les ambassadeurs d’Israël dans leurs capitales respectives. Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a exhorté pour sa part la communauté internationale à cesser de vendre des armes à Israël, une déclaration qui fait écho à celle du président français Emmanuel Macron du 5 octobre dernier. Berlin aussi a ouvertement critiqué l’attaque aux bases de l’ONU.
Poursuivons notre tour de l’actualité en Pologne, ou le premier ministre Donald Tusk a affirmé que le gouvernement suspendra temporairement la possibilité de demander l’asile politique pour les migrants qui arrivent du Bélarus.
Oui, La mesure, discutée lors d’une réunion de son parti de centre-droit Coalition civique samedi 12 octobre, sera officiellement présentée par le premier ministre le 15 octobre, à l’occasion d’une réunion de son gouvernement. Selon Donald Tusk, les migrants qui traversent la frontière entre le Bélarus et la Pologne sont exploités et poussés par la Russie et le Bélarus pour déstabiliser les pays de l’Union européenne dans le contexte d’une « guerre hybride ».
Des dizaines de milliers de migrants, dont beaucoup viennent du Moyen Orient et d’Afrique, ont tenté de passer la frontière entre le Bélarus et la Pologne.
Ce sont plus de 26 000 migrants qui ont emprunté cette route cette année et plus de 2 500 rien qu’au mois de septembre. Les gardes-frontières biélorusses ont été vus aider activement les migrants franchir la frontière dans le cadre de ce que Tusk a précédemment qualifié de tactique de « guerre hybride ». Des opérations conçues pour stimuler au sein de l’UE le sentiment anti-migration et immobiliser les ressources des États européens. D’ailleurs, le Bélarus est accusé de se présenter délibérément comme pays de transit, et d’offrir des visas à des migrants ressortissants de pays déchirés par la guerre et de les encourager à se déplacer vers les pays européens.
Une situation qui avait déjà été dénoncée par le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Michael O’Flaherty lors d’une visite en Pologne du 16 au 18 septembre dernier.
Michael O’Flaherty avait aussi déclaré que la politique de retour des migrants en Pologne sans évaluation de leurs revendications potentielles « ne permet pas le plein respect des normes internationales en matière de droits humains » et « les expose au risque de violations graves des droits protégés par la Convention européenne des droits de l’homme ». De son côté, Donald Tusk à affirmé qu’il demandera que cette décision soit avalisée au niveau européen.
Terminons notre tour de l’actualité européenne en continuant d’évoquer les questions migratoires mais en Albanie où les centres de rétention pour migrants que l’Italie a voulu y ouvrir sont devenus opérationnels le 11 octobre.
Selon les plans des gouvernements italien et albanais, chaque mois, des milliers de demandeurs d’asile secourus dans les eaux internationales seront amenés dans les centres et débarqués par les autorités italiennes en Albanie, en attendant que leur demande d’asile soit examinée.
Qui sera interné dans ces centres ?
Seulement des hommes arrêtés en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes européennes seront placés dans ces centres. Les femmes et les enfants resteront en Italie. Tout ce qui se passe dans l’enceinte du camp est sous la responsabilité des Italiens, tandis que la sécurité extérieure est assurée par les forces de l’ordre albanaises. Plus de 300 militaires, médecins et juges sont mobilisés dans cette opération.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.