Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Funérailles du pape François: un deuil qui rapproche.
- Plus qu’une semaine avant les élections présidentielles en Roumanie.
- UE et Chine s'affrontent devant l’OMC.
Bonjour Gaspard, on commence en évoquant les funérailles du pape François, ce samedi 26 avril dans la basilique Sainte Marie Majeure à Rome.
Premier pape issu du continent sud-américain et grand artisan du dialogue interreligieux, Jorge Mario Bergoglio aura marqué l’Eglise par un pontificat à la fois audacieux et fidèle aux traditions catholiques. Dès l’aube, des milliers de fidèles ont afflué place St Pierre à Rome. Ils étaient 200 000 à assister à la messe en son hommage.
La cérémonie de funérailles s’est tenue dans une grande simplicité, conformément aux volontés du souverain pontife. Le cercueil en bois, symbole d’humilité, a été exposé dans la basilique. Ce samedi 26 avril, a donc marqué le début de la novendiale, ces neufs jours de deuil liturgique rythmés par des messes quotidiennes. Et en attendant l’ouverture prochaine du conclave qui devra élire le nouveau pape, le Vatican est entré dans sa période dite de sede vacante.
Sur la toile, certains vont jusqu’à évoquer un nouveau miracle du pape François, tant les événements qui ont suivi la cérémonie semblent très symboliques. En effet, en marge de cet évènement solennel, une rencontre très attendue a fait grand bruit à Rome, entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
Dans un contexte chargé d’émotions, les deux hommes se sont retrouvés pour un entretien dans un climat apparemment bien plus apaisé que lors de leur rencontre orageuse à la Maison-Blanche fin février. Donald Trump a affiché dans la foulée de cette rencontre une certaine fermeté vis-à-vis de Vladimir Poutine. Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, le président américain a déclaré « Il n'y avait aucune raison pour que Poutine tire des missiles sur des zones civiles (...). Cela me fait penser qu'il ne veut peut-être pas arrêter la guerre ; il me mène simplement en bateau et il faut traiter différemment avec lui ».
Ce dimanche 27 avril, Donald Trump a directement appelé Vladimir Poutine à cesser les bombardements, affirmant : “Je veux qu’il arrête de tirer” et exhortant le dirigeant russe à “s’asseoir et signer un accord”.
Volodymyr Zelensky, pour sa part, a qualifié cet échange de “potentiellement historique”, mais insiste toujours sur la nécessité d’un cessez-le-feu total et sur le respect de l’intégrité territoriale ukrainienne, alors que Donald Trump semble affirmer que l’Ukraine serait prête à renoncer à la Crimée pour parvenir à un accord de paix.
Mais pendant ce temps, Gaspard, sur le terrain, les combats continuent.
Effectivement, ce samedi 26 avril, alors qu’un dernier hommage était rendu au pape François, sur le front de l’Est, la guerre continuait à faire rage. Dans la région de Donetsk, au moins 7 civils tués et 21 autres blessés à la suite d’importants bombardements russes, selon les autorités locales. Les frappes ont visé principalement des zones résidentielles, causant d’importants dégâts matériels. Et dans la nuit du 26 au 27, Kiev et plusieurs autres régions ont été la cible d’une vaste offensive aérienne. Selon l’armée ukrainienne, 57 drones de type Shahed iraniens ont été abattus alors qu’ils ciblaient des infrastructures stratégiques. Au moins un mort est à déplorer.
Poursuivons ce journal en Roumanie Gaspard, où la crise politique bat son plein à l’approche des nouvelles élections présidentielles du 4 et 18 mai.
Oui Isaline, et rappelons que les premières élections qui avaient eu lieu en novembre 2024 avaient été - suite à une procédure largement inédite - invalidées par la Cour constitutionnelle roumaine sur fond d’ingérences russes. Le 26 février dernier, Călin Georgescu, candidat d’extrême droite proche de Moscou, arrivé en tête du premier tour annulé depuis, est mis en examen pour six chefs d’accusation, dont incitation à des actions anticonstitutionnelles et apologie de crimes de guerre.
Aujourd’hui sous contrôle judiciaire, Călin Georgescu est interdit de quitter le territoire ou d’utiliser les réseaux sociaux, il dénonce, je cite “un système corrompu” orchestré “avec Bruxelles”.
Oui, alors pour le remplacer, l’extrême droite roumaine a désigné George Simion, figure très connue du nationalisme en Roumanie avant l’ascension fulgurante de Călin Georgescu. Il avait obtenu 14% des voix à la présidentielle de novembre dernier, mais les experts doutent qu'il parvienne à fédérer autant que Călin Georgescu.
Le président sortant Klaus Iohannis, avait vu son mandat prolongé de facto après l’annulation des élections. Mais il a finalement décidé de démissionner après de vives critiques, le 10 février dernier. Depuis, la campagne se déroule dans un climat tendu. On pointe du doigt la désinformation.
Tik Tok, réseau phare chez les électeurs roumains, notamment les jeunes, est accusé d’avoir laissé prospérer de fausses informations durant la course à la présidentielle. Le 17 décembre 2024, la Commission européenne annonçait l’ouverture d’une enquête contre Tik Tok. Sous pression, la plateforme a annoncé ce jeudi 24 avril des mesures de renforcement pour se conformer au Digital Service Act européen.
On clôture ce journal Gaspard en évoquant un nouvel épisode des tensions commerciales actuelles. L’OMC (Organisation mondiale du commerce) va examiner la plainte de la Chine contre l’Union européenne.
Oui Isaline, Pékin dénonce les droits de douane imposés par l’Union européenne sur les véhicules électriques chinois pouvant atteindre 35%. Ces mesures avaient été décidées en octobre 2024 après une enquête de l’UE qui concluait que la Chine octroyait des subventions massives aux constructeurs chinois, ce qui faussait la concurrence sur les marchés.
« La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger fermement les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises », avait alors déclaré le ministère chinois du Commerce avant de porter l’affaire devant l’OMC à la fin 2024, affirmant que ces taxes étaient injustifiées et enfreignaient le droit du commerce international.
Oui, mais c’est seulement ce vendredi 25 avril que l’OMC a validé la création d’un groupe d’experts pour examiner le motif du différend.
Oui, et ce en grande partie parce que Bruxelles avait bloqué la première demande de la Chine le mois dernier. De son côté, l’Union européenne défend fermement ses mesures. L’UE affirme vouloir garantir une concurrence loyale, et protéger l’industrie automobile européenne, en pleine transition vers l’électrique.
L’affaire entre dans une première phase de discussion puisque la Chine et l’Union européenne ont désormais 60 jours pour tenter de régler leur différend à l’amiable. Si aucune solution n’est trouvée à l’issue du délai, un groupe d’experts de l’OMC sera chargé de trancher.
Un journal d’Isaline Feller et Gaspard Timmermans.