Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 11 mars

Aujourd'hui en Europe - Lundi 11 mars

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :
-Les élections législatives anticipées tenues au Portugal ce week-end
- La visite à l’île de Chypre de la Présidente de la Commission européenne pour finaliser l’ouverture d’un corridor maritime humanitaire en direction de Gaza
- L’Irlande, dont la réforme de la constitution autour de la place de la femme et de la famille a été rejeté au référendum le 8 mars

Bonjour Joris, ouvrons ce journal au Portugal, où se sont tenues des élections législatives anticipées ce week-end.

Des élections qui signent probablement la fin du règne du Parti Socialiste dans le pays. Le parti du Premier ministre démissionnaire Antonio Costa n’a en effet réuni que 29% des voix. Un score qui ne devrait permettre à la formation de gauche de n’obtenir que 77 sièges, soit plus de 40 de moins que lors des dernières élections.

Le PS portugais souffre en grande partie des accusations de corruption qui ont touché le précédent gouvernement.

Pour rappel, le Premier ministre Antonio Costa avait annoncé sa démission quelques heures à peine après que des perquisitions aient eu lieu dans sa résidence officielle. En cause, des avantages que lui et certains membres de son gouvernement auraient attribués dans le cadre de projets d’exploitation de lithium. Des projets dénoncés en raison de leur impact écologique.

Le grand vainqueur de cette élection, c’est finalement l’Alliance Démocratique de centre droit de Luis Montenegro qui rafle la première place avec une courte avance.

Pour le moment, 79 sièges sont attribués à l’alliance de centre droit, en attendant 4 dernières circonscriptions pas encore dépouillées à l’heure où nous enregistrons ce journal. C’est la première fois depuis 2015 que le PS n’arrive pas à la tête d’une élection législative et surtout qu’il ne semble pas en mesure de mettre sur pied une coalition majoritaire. Pourtant, cela n’est pas dû à une progression fulgurante du centre-droit en termes de popularité. L’alliance de Luis Montenegro réalise un score à peu près similaire à celui de l’an dernier.

Alors où sont passés les 40 sièges perdus par les socialistes ?

Ils ont  majoritairement été récupérés par le parti ayant réalisé la plus impressionnante progression. Le groupe d’extrême droite, Chega. La formation menée par André Ventura passe 12 à 48 sièges au parlement et s’impose ainsi comme la troisième force politique du pays. Mais surtout comme le parti avec lequel l’alliance de centre droit devra s’allier pour obtenir une majorité absolue.

Et pour le moment une coalition entre les deux entités est-elle à l’ordre du jour ?

Si le leader populiste se dit disponible pour toute alliance des droites, son homologue de centre droit Luis Montenegro déclare pour le moment refuser toute entente avec l’extrême droite. Néanmoins, le sujet divise au sein même du parti. Plusieurs voix à l’instar de l’ancien Premier ministre Pedro Passos Coelho se disant prêtes à laisser une porte ouverte à des négociations avec le parti Chega.

Poursuivons ce journal sur l’île de Chypre, où s’est rendue la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Objectif de la visite : finaliser l’ouverture d’un corridor maritime humanitaire en direction de Gaza.

Une aide primordiale alors que la situation à Gaza ne cesse d’empirer depuis le début de l'offensive israélienne. Cette aide, fruit d’une collaboration entre plusieurs pays européens, les États-Unis et les Emirats Arabes Unis, vient en complément de l’aide par voie terrestre, qui reste le moyen privilégié pour acheminer l'aide alimentaire 

Un navire effectue d’ailleurs la première livraison dans le cadre de ce corridor le 11 mars.

200 tonnes de nourriture sont stockées dans le navire Open Arms, de l’ONG espagnole éponyme. Il quitte donc Chypre pour un trajet de quelque 370 kilomètres en direction de Gaza, après un examen de son contenu par des fonctionnaires israéliens. Washington a d’ailleurs annoncé la construction d’une jetée temporaire pour faciliter l’acheminement des denrées, même si celle-ci devrait prendre plusieurs semaines.

Les États-Unis qui sont d’ailleurs particulièrement actifs pour pousser à la mise en place un cessez-le-feu au plus vite dans la région.

Oui, l’objectif est de mettre en place une trêve de six semaines au plus vite dans ce contexte du mois du ramadan qui a commencé le 10 mars. Pour le moment, les négociations coincent notamment du fait des demandes du Hamas qui exige un retrait total des troupes israéliennes de Gaza. Des exigences que refuse Tel Aviv depuis plusieurs semaines, alors qu’un bombardement de Tsahal a encore fait plusieurs dizaines de morts au sud de Gaza ce week-end.

Concluons ce journal en Irlande, où une réforme de la constitution autour de la place de la femme et de la famille a été rejeté au référendum le 8 mars. 

Ce double référendum visait à améliorer deux points dont un jugé particulièrement rétrograde pour les femmes dans la constitution. A savoir que selon le texte original, l’État s’engage à ce que je cite : “ la mère n’ait pas à prendre un travail par nécessité économique au détriment de ses devoirs au sein du foyer”. Néanmoins la modification proposée par le gouvernement de Leo Varadkar était loin de satisfaire les associations féministes, puisqu’il s’agissait d’une version édulcorée de celle proposée à la base par l’assemblée citoyenne en charge de ce dossier. 

La seconde modification est également loin de faire l’unanimité.

Principalement de par son caractère assez flou. La constitution ne considère ainsi qu’une seule véritable configuration familiale, à savoir celle d’un couple marié. L’idée était donc d’ajouter la notion de “relations durables” comme possible cadre pour une famille. Mais cet aspect est jugé flou par la presse et la population, puisque personne ne sait vraiment ce qu’entend le gouvernement par “relations durables”.

Les deux textes ont donc été massivement rejetés alors que moins de la moitié de la population s’est rendu aux urnes  dans certaines régions.

C’est symboliquement un coup assez dur pour le gouvernement Varadkar, dont l’initiative a été attaquée avec virulence par une partie de la presse. A l’image du Irish Times qui juge ces modifications indignes de la constitution irlandaise. Le Premier ministre a quant à lui déploré en annonçant les résultats le 9 mars avoir échoué à convaincre la population.

Un journal de Joris Schamberger et Thomas Kox.