Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
-L'Ue intente une action en Justice contre la Hongrie au sujet de sa loi sur la "souveraineté nationale"
-La Commission européenne repousse d’un an l’application de la loi contre la déforestation
-Le nouveau directeur général de l’OTAN Mark Rutte rencontre le président ukraininen Volodymyr Zelensky à Kiev
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant le procès que l’Union européenne intente à la Hongrie pour dénoncer la “loi sur la souveraineté” de Viktor Orban, qui, selon Bruxelles, va à l’encontre du droit européen.
En effet, la Commission européenne vient de lancer une procédure pour contester cette loi hongroise votée fin 2023. Cette loi sur la souveraineté, fortement controversée, vise à surveiller les influences étrangères susceptibles, selon le gouvernement de Budapest, d’interférer dans les intentions de vote des Hongrois. Cette loi suscite toutefois de vives inquiétudes de la part d’ONG et journalistes indépendants, qui craignent que la loi porte atteinte au processus démocratique. Selon les détracteurs de la loi, celle-ci s'inspire très largement des politiques similaires adoptées par la Russie.
Une loi doit aussi s’accompagner de la création d’un organisme spécial.
Oui. Cette “loi sur la souveraineté” prévoit l’établissement d’un bureau spécial, l’Office de Protection de la Souveraineté (SPO), qui sera chargé d’enquêter sur les personnes et organisations qui porteraient, je cite, atteinte à la souveraineté nationale. Les résultats des enquêtes du SPO ne pourront pas être contestés ." La commission européenne estime que le large pouvoir discrétionnaire accordé au nouveau bureau affecterait de manière disproportionnée les organisations de la société civile, les médias et les journalistes.
Quelles sont les conséquences de cette procédure européenne pour la Hongrie ?
La Commission, qui est chargée d’assurer le respect des lois européennes par les États membres, avait déjà adressé une mise en garde à la Hongrie, en février dernier, constatant que cette loi sur la souveraineté posait des problèmes à l'égard de la Charte européenne des droits fondamentaux. La procédure, annoncée jeudi 3 octobre, est une nouvelle étape de l’action en justice engagée par la Commission. En attendant le jugement de Luxembourg, qui va véritablement arriver dans quelques années la loi reste en vigueur.
Évoquons maintenant les menaces qui pèsent sur le Green deal européen. Ursula von der Leyen propose de retarder d’un an la loi sur la déforestation dans le cadre du pacte vert. Cette mesure était censée entrer en vigueur le 30 décembre prochain.
En effet, la Commission européenne repousse donc d’un an l’application de cette loi, qui interdisait les importations de produits issus de la déforestation comme le cacao, le café, le soja, etc. Cette décision est fortement critiquée par plusieurs ONG de protection de l’environnement dont Mighty Earth, qui déplore ce mauvais signal “en pleine saison des feux en Amazonie”. Selon le directeur de l’ONG, la Présidente de la Commission a cédé face aux lobbys.
Selon le règlement sur la déforestation proposé dans le Green Deal, les entreprises devront garantir que leurs produits ne sont pas issus de la déforestation grâce à un système de traçabilité.
Rappelons que le Green deal vise à faire baisser les émissions de CO². En effet, les importations de l’Union européenne sont responsables d’environ 16%¨de la déforestation mondiale. Cette proposition de règlement a cependant créé des tensions plusieurs pays membres le jugeant trop complexe et pénalisant injustement les petits commerces. Suite aux nombreuses pressions des États membres de l’UE et des pays exportateurs, la Commission décide ce mercredi 2 octobre de repousser l’application du règlement.
Quelles ont été les réactions de la part des élus européens ?
L’eurodéputé Virginijus Sinkevicus très impliqué dans l’écriture de cette loi, a déclaré que ce délai supplémentaire dans l’application du texte mettrait plus de 32 000 hectares de forêt en danger, aggraverait dangereusement les émissions carbones et décrédibiliserait grandement Bruxelles sur ses engagements écologiques.
Terminons notre journal en prenant la direction de l’Ukraine où Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, a rencontré Volodymyr Zelensky mercredi 3 octobre.
Oui, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte s’est rendu à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, fidèle à sa promesse de tout faire pour renforcer le soutien militaire à l’Ukraine formulée lors de sa prise de fonction à la tête de l’organisation atlantique. Le président ukrainien et le chef de l’Otan ont évoqué la situation actuelle sur le champ de bataille ainsi que du 'plan de victoire' de l’Ukraine, qui avait déjà été présenté par le président ukrainien au président américain fin septembre.
Mark Rutte a soutenu le droit de Kiev de frapper la Russie à l'intérieur de son territoire.
Oui, le chef de l’OTAN a affirmé que le droit à l’autodéfense de l’Ukraine « ne s’arrête pas à la frontière”. En effet, certains pays membres du pacte Atlantique, comme l’Allemagne et les Etats Unis , s’opposent à la volonté de Kiev de mener ses frappes à l'intérieur du territoire Russe, craignant une escalade majeure du conflit. Le soutien de Mark Rutte à l’Ukraine arrive quelques jours avant le sommet du 12 octobre organisé par Joe Biden où se rencontreront les alliés de Kiev et qui sera décisif pour l’avenir du conflit en Ukraine.
Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.