Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 25 mars

Crédit photo : Ministère des situations d'urgence de Russie Aujourd'hui en Europe - Lundi 25 mars
Crédit photo : Ministère des situations d'urgence de Russie

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :
- Un attentat près de Moscou fait 130 morts
- Le Premier tour de l'élection présidentielle slovaque
- Simon Harris va devenir le Premier ministre d'Irlande

Bonjour Joris, ouvrons ce journal en Russie, où un attentat dans une salle de concert a fait plus de 130 morts et 180 blessés vendredi 22 mars.

Le Crocus City Hall, salle de concert proche de Moscou a été prise d’assaut par 4 personnes vendredi. Une journée de deuil national a été décrétée dimanche. Tandis que les quatre assaillants auraient été arrêtés selon les agences de presse russe. L’ambassade des États-Unis avait pourtant avertie être en possession d’informations relatives à une possible attaque terroriste en Russie au début du mois de mars. Un avertissement ignoré par la Russie et son président Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin avait même évoqué une provocation américaine.

Cette attaque a été revendiquée par l’État islamique.

L’organisation terroriste a été opposée à Moscou à plusieurs reprises ces dernières années. Que ce soit en Afghanistan, en Tchétchénie ou encore au Sahel, Daesh accuse la Russie d’avoir “du sang musulman sur les mains”. Le mouvement est d’ailleurs très présent dans le Caucase russe d’où proviennent l’écrasante majorité des quelque 4500 russes ayant combattu pour l’État islamique. L’origine des assaillants de ce week-end n’est en revanche pas encore connue avec exactitude, si ce n’est pour l’un d’entre eux qui proviendrait du Tadjikistan.

Malgré cette revendication, le président russe Vladimir Poutine accuse l’Ukraine d’être liée à l’attaque de vendredi.

Lors de son discours de samedi, Vladimir Poutine a expliqué que les quatre terroristes ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de fuir vers l’Ukraine, où un passage aurait été aménagé pour leur permettre d’échapper aux autorités. Des accusations démenties immédiatement que ce soit par la présidence ukrainienne ou par les États-Unis qui assurent que l’État islamique est la seule entité responsable de cette attaque.

Ce drame a été fermement condamné par les Européens.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré sur le réseau social X que ses « pensées allaient vers les victimes et leurs familles ». Elle a également condamné ce massacre, tout comme le Premier ministre belge Alexander de Croo et plusieurs autres dirigeants de l’Union. De son côté, la France touchée à plusieurs reprises par des attaques de l’État islamiques a annoncé passer son plan Vigipirate au niveau « urgence attentat”, le niveau de vigilance le plus élevé.

Poursuivons ce journal en Slovaquie, où se tenait ce week-end le premier tour de l'élection présidentielle.

Même si le président dispose en Slovaquie de moins de pouvoirs que le Premier ministre son rôle est important puisqu’il bénéficie d’un droit de véto sur certaines lois. 

Au terme du premier round de ce scrutin qui s’est tenu samedi 23 mars, c’est le pro-européen Ivan Korcok qui est en tête avec 42% des voix. Peter Pellegrini, le candidat soutenu par le parti social-démocrate et le Premier ministre pro-russe Robert Fico récolte quant à lui 37% des suffrages. Il a d’ailleurs encouragé les partisans du parti complotiste arrivé troisième avec 11% des votes à se ranger derrière lui lors du second tour qui se tiendra le 6 avril.

Avec ce scrutin c’est la popularité de la politique du Premier ministre Robert Fico, en poste depuis quelques mois seulement, qui est mise à l’épreuve.

Le Premier ministre slovaque, proche du Kremlin, soupçonné de corruption et ouvertement homophobe mène depuis son élection en octobre une politique particulièrement pointée du doigt par ses homologues européens. Ils l’accusent de vouloir faire reculer l’État de droit dans le pays notamment avec une réforme de la justice, visant à exclure plusieurs magistrats ayant enquêté sur lui ou ses proches.

Cette réforme a d’ailleurs été freinée par l’actuelle présidente Zuzana Caputova, qui l’a envoyée en examen à la Cour Constitutionnelle.

Oui cette libérale pro-Europe, ouvertement opposée au Premier ministre Robert Fico, a cependant refusé de se représenter. Elle soutient donc Ivan Korcok dans ce scrutin aux airs de test pour le chef du gouvernement. La mobilisation est plus haute que lors des précédentes présidentielles, puisque 51 % de la population s’est déplacée. Une mobilisation exceptionnelle due en grande partie à la population urbaine, souvent anti Russie, qui souhaite faire barrage au gouvernement actuel. Le candidat du parti social-démocrate a d’ailleurs appelé les ruraux à se mobiliser pour je cite “ne pas laisser les grandes villes décider à leur place”.

Concluons ce journal en Irlande, où a été nommé un nouveau Premier ministre après la démission surprise de l’ancien occupant du poste, Leo Varadkar.

Le nouveau Premier ministre et chef du parti Fine Gael se nomme Simon Harris. A 37 ans il deviendra le 9 avril le plus jeune Premier ministre de l’histoire de l’Irlande, devant son prédécesseur qui avait lui été nommé à 38 ans. Il était déjà ministre de l’éducation du gouvernement Varadkar, et vise particulièrement l’électorat jeune, d’où son surnom “Tik Tok Taoiseach”, le Premier ministre de Tik Tok. Il aura pour mission de convaincre l’électorat irlandais à moins d’un an des prochaines élections, et après une période très compliquée pour le parti Fine Gael.

L’ex-Premier ministre évoquait des raisons « personnelles et politiques » quant à son départ annoncé le 20 mars.

Sur le plan politique, l’Irlande a connu des derniers mois difficiles. Plongée dans une crise du logement depuis des années, le pays a vu grandir un violent mouvement anti-immigration. S’il reste marginal, ce mouvement a donné lieu à de graves débordements marqués notamment par l’incendie d’un centre d’accueil de réfugiés.

Le rejet au référendum le 8 mars d’une réforme de la constitution sur le rôle de la femme et de la famille a également fait du mal au parti Fine Gael qui est aujourd’hui loin derrière les nationalistes de gauche du Sinn Fein dans les sondages.

Un journal de Laura Léger et Joris Schamberger