Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Les membres de la Commission européenne en visite à Kiev
- Le groupe islamiste Tahrir al-Sham s’empare de la ville d’Alep en Syrie
- En Corée, la conférence internationale sur le plastique n’a pas mené à la signature d’un traité
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant la récente visite de trois dirigeants européens à Kiev.
Ce dimanche, pour leur premier déplacement dans leurs nouvelles fonctions, c'est en Ukraine que se sont rendus le président du Conseil européen Antonio Costa, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères Kaja Kallas et la commissaire chargée de l’élargissement européen, la Slovène Marta Kos. Un déplacement dont l’objectif était de réaffirmer la solidarité de Bruxelles à Kiev alors que le pays fait face à d’importantes difficultés sur le terrain.
Une visite le jour même de leur prise de fonction et alors que l’Ukraine s’inquiète du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Oui, on le rappelle lors de sa campagne électorale, le Président élu avait critiqué l’aide américaine à Kiev et avait déclaré vouloir clôturer le conflit en 24 heures. Les pays européens, qui craignent une remise en cause de l’aide fournie par Washington, devront probablement tenter de compenser ce désengagement américain et intensifier leurs efforts alors que l’Ukraine doit faire face à un hiver qui s’annonce compliqué.
Toutefois, un engagement renforcé des 27 nécessiterait une décision des gouvernements nationaux.
Et M. Costa, lors d’une conférence de presse avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, a affirmé que l’UE « soutiendrait l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire » mais n’a pu s’engager sur un renforcement massif du soutien militaire, du ressort des Etats-membres.
Antonio Costa a également annoncé qu’une nouvelle série de sanctions contre la Russie est en préparation, sans donner plus de détails sur les actifs ou les actions qui pourraient être visés.
"Nous allons aussi augmenter la pression sur l’économie russe et affaiblir encore plus la capacité de la Russie à faire la guerre. Nous préparons un 15e paquet de sanctions contre le régime de Poutine », a déclaré M. Costa.
Ce lundi 2 décembre, un jour après la visite des 3 dirigeants européens, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est aussi rendu à Kiev.
Oui très critiqué depuis son appel à Vladimir Poutine mi-novembre le chef du gouvernement allemand, M. Scholz a tenté de rassurer sur l’engagement de son pays auprès de l’Ukraine. Il a également affirmé que l’Allemagne augmentera l’aide militaire à Kiev à hauteur de 650 millions d’euros dès la fin du mois.
M. Scholz a souligné à plusieurs reprises que l’Allemagne est parmi les principaux soutiens militaires de l’Ukraine.
Oui même si les Ukrainiens en veulent au chancelier de ne pas les autoriser à utiliser les armes Taurus de longue portée. Olaf Scholz se refuse à franchir ce pas malgré les demandes insistantes de Kiev.
Poursuivons notre journal en Syrie, où un groupe islamiste a pris le contrôle de la ville d’Alep lors d’une offensive surprise samedi 30 novembre dernier.
Oui le groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham (HTS) anciennement affilié à Al-qaïda, s’est emparé de la deuxième plus grande ville du pays. Le groupe progresse dans la région, et serait aussi parvenu à entrer dans la ville d’Hama, profitant du délitement du régime.
Suite à la guerre civile sanglante qui avait débuté en 2011 dans le pays, les forces du président syrien Bachar al-Assad avaient regagné le contrôle de plusieurs villes avec l’aide de l’Iran et la Russie.
Cependant, de larges régions restent contrôlées par d’autres groupes armés, comme des groupes kurdes au nord et à l’est du pays, mais aussi des groupes islamistes.
Et en réponse à l’offensive de samedi, la Russie lance des attaques aériennes contre Hayat Tahrir al-Sham.
La Russie est en effet alliée de Bachar al-Assad, et a beaucoup influé dans le conflit depuis 2011. Cependant, Moscou est désormais affaibli par la guerre en Ukraine, et s’investit donc moins dans la région, ce qui explique en partie que les forces rebelles aient réussi à s’emparer d’Alep aussi rapidement. Le Hezbollah, lui aussi allié du gouvernement syrien, est aussi fortement affaibli par la guerre avec Israël.
Et quelles sont les réactions des pays européens?
Quatre puissances occidentales, dont la France et le Royaume-Uni, ont publié un communiqué ce lundi 2 décembre dans lequel les pays appellent à une “désescalade, la protection des civils et des infrastructures afin d'éviter de nouveaux déplacements et la perturbation de l'acheminement de l'aide humanitaire".
Clôturons notre journal en évoquant la conférence sur le plastique qui s’est tenue à Busan en Corée du Sud.
Plus de 170 pays se réunissaient afin de signer un traité mondial contraignant sur l’usage du plastique. Mais après une semaine de négociations, les pays n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Il existe en effet deux “camps”: les pays qui estiment que c’est au niveau de la production de plastique qu’il faut agir, et ceux qui misent plutôt sur le recyclage, comme la Russie et l’Inde, qui sont par ailleurs des pays producteurs.
C’est un revers pour la lutte contre la pollution.
Oui, selon un précédent accord, cette réunion aurait dû aboutir à un traité juridiquement contraignant, une première mondiale. Cependant, les négociations reprendront là où elles se sont arrêtées l’année prochaine. Et plusieurs pays, dont l’Union européenne, se sont montrés très ambitieux dans leurs demandes pour limiter le plastique. Cependant, la Chine et les Etats-Unis ne se sont pas prononcés sur le sujet.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.