Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Bonjour Paul , on débute ce journal par cette annonce de l’Union européenne qui, dans ce contexte inédit de rapprochement accéléré entre les USA et la Russie, frappe Moscou par une nouvelle salve de sanctions.
Oui, en effet les 27 se sont accordés sur une 16e salve de sanctions de l’UE envers la Russie. Cette fois-ci, les sanctions concernent notamment l’exportation de pétrole par des bateaux russes. Elles visent les navires qui sont utilisés, selon l’UE, pour contourner les précédentes sanctions déjà imposées par Bruxelles. Ces nouvelles sanctions limitent notamment la vente de pétrole russe transporté par voie maritime à 60 dollars le baril. Ce n’est pas tout, elles comprennent aussi des interdictions d’importation d’aluminium, des restrictions à l’exportation de chrome et d’autres productions. Ces sanctions interviennent moins d’une semaine avant les 3 ans du début de la guerre qui avait débuté le 24 février 2022 avec les attaques massives des armées russes sur le territoire ukrainien.
Cette décision prise par l’UE intervient au lendemain de la rencontre entre les chefs de la diplomatie américains et russes en Arabie Saoudite.
Oui, ces sanctions ne seront certainement plus suivies par les Etats-Unis comme ce fut le cas depuis le début de la guerre. A rebours de l’UE, Donald Trump a dit considérer que les sanctions prises contre la Russie avaient été des erreurs. Il a même appelé à la réintégration de Moscou au sein du G7 dont elle avait été exclue en 2014 après l’annexion de la Crimée. Le retournement des Etats-Unis semble encore plus tangible après la publication de derniers posts par Donald Trump particulièrement véhéments à l’encontre de Volodymyr Zelensky. Il l'a notamment accusé ce mercredi d’être un dictateur et d’avoir commencé la guerre en Ukraine, reprenant le narratif russe. Des assertions dénoncées avec force par le chancelier allemand Olaf Scholz notamment.
Les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie ont bien failli ne pas être renouvelées en ce début d’année.
Oui, car, on le rappelle, ces sanctions qui nécessitent le soutien unanime des 27 doivent être votées tous les 6 mois. Au mois de décembre 2024, le président hongrois Viktor Orban avait menacé de ne pas voter pour la prolongation de ces sanctions. Il a finalement levé son véto un mois plus tard et les 27 ont prolongé les sanctions de 6 mois supplémentaires. Le Premier ministre hongrois, en dépit de ses liens avec le Kremlin, a toujours fini par valider les sanctions à l’encontre de Moscou tout en s’y déclarant opposé.
En plus de ces nouvelles sanctions prises, les dirigeants européens tentent d’afficher un soutien uni à l’Ukraine face aux négociations entamées entre Washington et Moscou.
En effet, le mini-sommet entrepris lundi par les dirigeants européens et l’OTAN s’est poursuivi à Paris ce mercredi à l’initiative du président français Emmanuel Macron. De nouvelles discussions ont eu lieu avec plus de dirigeants européens issus notamment des pays de l’Est de l’UE qui avaient regretté de ne pas être associés à la première réunion.
Du côté des instances européennes, on continue à être dérouté par les discussions que Washington a engagées avec la Russie.
Oui, et la Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas s’est notamment exprimée en ce sens, réaffirmant ne pas croire en une paix annoncée par la Russie. Elle a rappelé que pour que l’accord de paix fonctionne il faudrait à, minima, y impliquer les Européens et les Ukrainiens.
On continue ce journal en Allemagne en évoquant l’économie qui se porte mal. Le pays connaît une décroissance du PIB qui s’élève à -0.20%.
En effet, c’est l’élément central des débats en Allemagne à quelques jours des élections à venir, ce dimanche 23 février. Les indicateurs économiques sont à la baisse, pour ce pays qui a historiquement porté l’économie de l’Europe. Si les Allemands ne veulent pas encore parler de crise, les exportations déclinent et les entreprises allemandes perdent des parts de marchés.
Le secteur automobile, autrefois le fleuron de l’économie allemande, connaît des difficultés très nettes.
En effet, plusieurs constructeurs automobiles majeurs se portent mal. Pendant longtemps l’Allemagne a régné sur ce marché qui représente 11,4% du PIB du pays mais également 800.000 emplois. Les constructeurs réputés voient leurs ventes chuter. Que ce soit BMW avec une chute de -4%, Mercedes avec -4% également ou encore Volkswagen qui voit ses ventes diminuer de -2.4% et a lancé un plan massif de 35.000 suppressions d'emplois d'ici 2030. La raison de cette diminution réside notamment dans le développement de la voiture électrique dans des pays comme la Chine qui était de grands importateurs de cylindrées allemandes.
Et conséquence de ces mauvais indicateurs économiques, le taux de chômage a aussi fortement augmenté en Allemagne.
Oui, ces dernières années, l’Allemagne a connu un taux de chômage plutôt faible. Mais désormais, ce taux est remonté à 6.4%, le plus élevé depuis 2016. Étrangement, malgré la cette hausse du chômage, le pays fait toujours face à une pénurie d’emplois dans certains secteurs, ce qui pénalise aussi l’économie.
Enfin, on termine ce journal aux Pays-Bas. La Haye a annoncé qu’elle allait restituer plus de 100 sculptures au Nigéria.
Oui, les autorités néerlandaises ont annoncé la restitution de ces trésors qui avaient été pillés par les troupes britanniques au peuple Edo à la fin du 19e siècle, et ensuite vendus et exposés au Wereldmuseum de Leyde aux Pays-Bas. C’est une importante restitution de 113 pièces en bronze représentant des figures de la cour royale, des animaux et autres éléments symboliques du royaume du Bénin situé dans l’actuel Nigéria.
Mais toutes les ex-pays puissances coloniales ne sont pas encore prêtes à céder leurs trésors exposés dans des musées.
En effet, bien que certains pays ont déjà commencé à restituer leurs bien comme l’Allemagne l’a fait pour le Nigéria en 2022, ce n’est pas le cas de tous. Le British Museum de Londres refuse encore de céder une partie de sa très riche collection. Selon une loi de 1963, le musée londonien se réserve le droit de restituer ses trésors.
Un journal de Robin Job et Paul Thorineau.