Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Les élections américaines vues d’Europe
- La France offre 100 millions d’euros d’aide humanitaire au Liban
- La Turquie attaque des cibles du PKK en réponse à l’attaque terroriste qui a fait 5 morts à Ankara
Bonjour, entamons ce journal en évoquant les élections américaines qui se tiendront le 5 novembre prochain et ses enjeux décisifs de ce côté de l’Atlantique.
Les enjeux sont grands pour l’Europe. En effet, dans le cas d’un retour du républicain Donald Trump à la Maison Blanche, le futur de l’OTAN et de l’aide financière à l’Ukraine serait très incertain. En effet, Donald Trump a menacé de se retirer de l’OTAN dans le cas où il redeviendrait président. L’apport de Washington à l’alliance Atlantique est pourtant essentiel, et selon plusieurs observateurs l’alliance ne survivrait pas si les Etats-Unis s’en retiraient.
Que disent les sondages sur les élections américaines de novembre prochain ?
Pour le moment, les sondages ne laissent pas prédire de gagnant. Kamala Harris, la candidate démocrate, et Donald Trump ont à peu près des chances égales de l’emporter.
L’Europe espère une victoire de Kamala Harris.
Oui, l’actuelle vice-présidente des Etats-Unis a annoncé un programme dans la ligne de celui de Joe Biden en matière de politique extérieure, un programme rassurant l’Europe. Concernant sa position sur l’Ukraine, la candidate démocrate, à l’inverse de Donald Trump, condamne l’invasion russe et affirme vouloir continuer à soutenir l’Ukraine si elle est élue. A l’exception de Viktor Orban, qui est le principal soutien de Donald Trump en Europe, les dirigeants européens misent sur une victoire de la candidate démocrate. L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2016 avait en effet durablement affecté les relations entre Bruxelles et Washington.
Et, récemment, Donald Trump a accusé un pays européen d’ingérence étrangère.
Oui, il s’agit du Royaume Uni. Le candidat républicain a accusé le parti travailliste britannique de contribuer illégalement à la campagne présidentielle démocrate. En effet, certains membres du parti travailliste étaient présents pour militer en faveur de Kamala Harris aux Etats-Unis. Le parti travailliste de Keir Starmer dément ces accusations en affirmant que les militants britanniques qui se sont rendus aux Etats-Unis l’ont fait sur base volontaire et individuelle, et que leurs actions n’étaient en rien liées au parti. De son côté, Donald Trump a déposé une plainte pour ingérence étrangère contre le parti travailliste britannique.
Poursuivons ce journal en évoquant la Conférence sur le Liban qui s’est tenue jeudi 24 octobre à Paris.
La conférence, organisée à l’initiative de la France, a réuni plus de 70 représentants d'États et d’organisations internationales et avait pour but de récolter au moins 500 millions d’euros d’aides humanitaires.
Une réunion qui a eu lieu quelques heures après une des plus importantes attaques de l’armée israélienne sur le territoire libanais.
En effet, mercredi 23 octobre, au moins 17 bombardements ont touché la banlieue Sud de Beyrouth en détruisant 6 immeubles. Le matin du même jour, Tsahal avait bombardé la ville de Tyr, dans le Sud du pays, portant ainsi le nombre de victimes à 1552 depuis qu'Israël a intensifié ses bombardements à travers le pays le 23 septembre.
Le Président français Emmanuel Macron a ouvert la conférence jeudi matin en annonçant que la France allait débloquer 100 millions d’euros pour le Liban.
Dans son discours, M. Macron a également affirmé que « La guerre doit cesser au plus vite » dans le sud du Liban, où l’armée israélienne tente de démanteler les forces du Hezbollah par une combinaison de frappes aériennes et d’opérations terrestres. Les attaques de Tsahal, qui se sont intensifiées depuis la fin de septembre dernier, auraient causé le déplacement forcé de plus d’un million de civils, selon le président français.
Selon les organisations humanitaires internationales une aide financière conséquente est donc nécessaire et urgente pour venir en aide à ceux qui ont fui les combats, dont beaucoup dans le sud du Liban.
Finalement, la conférence a permis de récolter plus d’ 1 milliard de dollars
Oui, les participants de la conférence se sont engagés pour fournir un total de 800 millions de dollars d'aide humanitaire et 200 millions d'aide pour l'armée, a annoncé jeudi 24 le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
Le gouvernement allemand, qui a récemment augmenté ses exportations d’armements à l’Etat hébreux s'est aussi engagé "à fournir un total de 96 millions d'euros supplémentaires pour faire face à la crise au Liban".
Terminons ce journal en évoquant les dernières attaques turques contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK
Oui, le 23 octobre, les forces armées turques ont attaqué des cibles du PKK en Irak et dans le Nord de la Syrie. Ces attaques turques sont en fait une réponse à l’attentat mené contre la société aérospatiale turque à Ankara du même jour, qui a causé la mort de 5 personnes. L’attaque a été attribuée par le gouvernement turc au PKK.
Aucun groupe n’a officiellement revendiqué ces attaques, mais les auteurs de l’attentat appartenaient tous les deux au PKK.
D’après le gouvernement d’Ankara, 59 militants du PKK seraient morts pendant les attaques.
Les Forces Diplomatiques Syriennes, une coalition de milices arabes et kurdes active en Syrie, ont cependant déclaré que les bombardements turcs avaient également ciblé un rassemblement de civils, faisant 12 morts, dont deux enfants, et blessant 25 autres.
L’attaque de cette semaine contre des cibles du PKK n’est pas inédite
Non, le PKK et la Turquie sont en conflit depuis les années 80. Le PKK est un parti indépendantiste et milice armée Kurde classée comme organisation terroriste par plusieurs Etats dont la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne. Le but initial du PKK est de militer pour la création d’un état kurde indépendant. Le conflit entre le PKK et l’Etat turc avait cependant perdu en intensité ces dernières années. L’attaque qui a fait cinq morts à Ankara est la première en deux ans.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.