Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice : le président Macron redonne la priorité à l'action contre le changement climatique après des mois de silence sur le sujet.
- Le navire Madleen de la Freedom Flotilla Coalition, capturé par les autorités israéliennes.
- La Slovaquie bloquera les sanctions de l’UE contre la Russie qui nuisent à ses propres intérêts.
Bonjour Assia, on commence ce journal à Nice, où le président français Emmanuel Macron se repositionne au premier plan du débat climatique, après des mois de quasi-silence sur la question. S’exprimant à l’approche de la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tient du 9 au 13 juin, Emmanuel Macron s’est démarqué de ses alliés comme de ses adversaires pour relancer la mission écologique de la France.
En effet. La Conférence sur les océans vise à répondre aux menaces croissantes pesant sur les écosystèmes marins et à transformer les engagements mondiaux en actions concrètes. Mais l’événement est également devenu l’occasion pour Emmanuel Macron de réévaluer la position de son propre gouvernement. Samedi et dimanche, il a critiqué ouvertement ce qu’il a qualifié de « reculs écologiques » au sein de son exécutif.
Il a dénoncé les reculs récents observés au Parlement français, avertissant, je cite : « Nous sommes au pire moment pour abandonner nos priorités écologiques. Nous traversons cinq crises qui se superposent : biodiversité, eau, alimentation, santé et climat. Et ces cinq crises s’alimentent entre elles ».
Et Emmanuel Macron ne s’est pas arrêté là. Il a ciblé les climato-sceptiques et a directement critiqué les États-Unis pour leur retrait du financement climatique. Dans un discours prononcé samedi, le président français a déclaré, et je cite : « Nous sommes dans un moment où la science internationale, qui dépend encore fortement du soutien américain, perd ce soutien, tandis que le multilatéralisme est attaqué. C’est inacceptable. »
Les États-Unis n’ont d’ailleurs pas envoyé de représentants à la conférence de Nice, à la suite de la décision du président Donald Trump, en janvier, de se retirer de tous les accords liés au climat. Emmanuel Macron a réagi de manière très claire : « Nous n’avons pas le droit de considérer le changement climatique comme une opinion. Ce n’en est pas une. C’est un fait scientifique ».
En matière de politique océanique, Emmanuel Macron a appelé à un moratoire mondial sur l’exploitation des grands fonds marins. « C’est complètement fou », a-t-il déclaré, « d’aller forer dans des zones que nous comprenons à peine. C’est une folie furieuse. » Avec près de 60 signatures, le traité est proche du nombre de ratifications requis pour devenir une loi internationale contraignante.
On continue ce journal avec l’interception du navire Madleen, appartenant à la Freedom Flotilla Coalition, par l’armée israélienne. Le navire tentait de rejoindre Gaza pour livrer de l’aide humanitaire.
En effet, le Madleen transportait plus de 1 000 tonnes de marchandises, notamment de la nourriture et des produits médicaux, destinés aux civils de Gaza. À bord se trouvaient également des militants internationaux et des journalistes. L’interception a eu lieu dans les eaux internationales, soulevant des questions sur la légalité des actions israéliennes.
La veille, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait déclaré : « Faites demi-tour, car vous n’atteindrez pas Gaza. » Il a affirmé que le navire violait le blocus maritime imposé à Gaza et qu’un avertissement avait été donné. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, je cite : « Tous les passagers du yacht à selfies sont sains et saufs. Ils ont reçu des sandwiches et de l’eau. Le spectacle est terminé ».
Oui, cependant, des vidéos circulant en ligne montrent que certains passagers ont jeté leurs téléphones portables à la mer pour que l’armée israélienne ne puisse pas récupérer leurs données. Les passagers ont également affirmé avoir été aspergés d’une substance chimique blanche semblable à de la peinture par des drones israéliens, peu de temps avant l’arrivée des soldats israéliens. Dans une vidéo préenregistrée, Greta Thunberg accuse Israël de violer le droit maritime international. Elle déclare : « Si vous voyez cette vidéo, c’est que nous avons été interceptés et enlevés dans les eaux internationales par les forces d’occupation israéliennes, ou des forces soutenant Israël»
Jean Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères français a déclaré ce matin que cinq des six passagers français refusent leur expulsion d'Israël. Une expulsion est, pour rappel, conditionnée à la signature d’un formulaire israélien.
Oui en effet Isaline et leur éventuelle expulsion aura lieu après décision du juge israélien dans les prochains jours, et d’ici là ils resteront en détention. La militante suédoise Greta Thunberg est quant à elle à bord d’un avion à “destination de la Suède via la France” selon l’Etat israélien.
On conclut ce journal en Slovaquie, où le Premier ministre Robert Fico a annoncé qu’il bloquera toute sanction de l’Union européenne contre la Russie qui nuirait aux intérêts de Bratislava. Lors d’une conférence de presse le dimanche 8 juin, le Premier ministre a déclaré, et je cite : « Je souhaite être un acteur constructif au sein de l’Union européenne, mais pas au détriment de la République slovaque ».
Le jeudi 5 juin, le parlement slovaque a adopté une résolution appelant le gouvernement de Bratislava à ne pas voter en faveur de nouvelles sanctions européennes contre la Russie en raison de leurs effets économiques négatifs présumés. Il a affirmé : « S’il y a une sanction qui nous ferait du tort, je ne la soutiendrai jamais.”
Selon cette résolution, les sanctions imposées à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie ont provoqué une hausse des prix de l’énergie, perturbé les chaînes d’approvisionnement et nui à l’industrie slovaque.
En effet. Et à l’heure actuelle, l’Union européenne prépare un 18ᵉ paquet de sanctions contre la Russie. Jusqu’à présent, la Slovaquie n’a jamais bloqué les 17 précédents paquets de sanctions. Mais depuis son retour au pouvoir en 2023, Fico a inversé la position pro-ukrainienne de la Slovaquie, mettant fin à l’aide militaire à Kiev et remettant en question l’efficacité des sanctions européennes contre la Russie.
Un journal de Thomas Jan Meekers, Assia Patel et Isaline Feller