Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- La guerre commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis
- La crise politique au Portugal après la démission du Premier ministre Luis Montenegro
- La peine d'emprisonnement alourdie envers l'ex-président géorgien Mikheil Saakashvili
Bonjour Gaspard, on commence ce journal en évoquant la guerre commerciale qui s’ouvre entre les Etats-Unis et l’Europe. Bruxelles riposte aux taxes de 25 % imposées par le président américain sur l’acier et l’aluminium.
Oui l’Union européenne a répondu à l’annonce du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane mondiaux de 25 % sur l’acier et l’aluminium. La commission a dévoilé mercredi 13 mars sa riposte. A travers cette réponse, l'exécutif européen, qui représente 450 millions de consommateurs, entend envoyer un message clair : l’UE est prête à défendre ses intérêts économiques face à une éventuelle guerre commerciale de grande ampleur.
Les taxes européennes devraient être mises en place en deux étapes.
La Commission européenne a annoncé qu’à partir du 1er avril, elle rétablirait des droits de douane en réponse à 8 milliards d’euros de taxes américaines, touchant des produits emblématiques. Des biens tels que les motos Harley-Davidson, le bourbon et les jeans seront la cible des taxes. Ces produits sont choisis pour infliger des pressions économiques sur les États américains républicains et ainsi les pousser à revoir leur stratégie.
La deuxième étape débutera mi-avril. De nouvelles contre-mesures devraient alors être mises en place sur 18 milliards d’euros de produits supplémentaires, sous réserve de l’approbation des États membres.
La représentante de l’Union européenne Ursula von der Leyen a rappelé qu’elle regrettait la situation.
L’UE "regrette profondément" les taxes décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, depuis le Parlement européen à Strasbourg. "Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs", a-t-elle souligné. “Ces mesures perturbent les chaînes d’approvisionnement, créent de l’incertitude économique, mettent des emplois en péril et font grimper les prix” a-t-elle poursuivi. La Commission européenne laisse cependant la porte ouverte à un compromis avec Washington, affirmant qu’elle « reste prête à négocier » et que ses mesures « peuvent être annulées à tout moment en cas d’accord ».
L’offensive américaine était attendue mais va plus loin que ce qui était envisagé.
Oui les chiffres évoqués par les Etats-Unis vont bien au-delà de l’affrontement commercial qui avait marqué le premier mandat du président Trump. Cette fois, l’administration américaine renforce très considérablement ses taxes : l’aluminium passe de 10 % à 25 % de droits de douane. L’UE ne bénéficiera plus des quotas d’exportation sans taxes accordés sous l’ère Biden. De plus, de nouveaux produits à base d’acier, comme les boulons et les radiateurs, seront désormais taxés.
Depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, l’UE s’était préparée à riposter aux « droits de douane injustifiés ».
Maroš Šefčovič, commissaire au Commerce, avait déclaré lundi que les 27 étaient « prêt à protéger ses entreprises, ses travailleurs et ses consommateurs ».
Maroš Šefčovič s’était rendu à Washington le mois dernier pour tenter d’ouvrir un dialogue et éviter une escalade, mais la Maison-Blanche n’a montré aucun intérêt pour une négociation. « Une seule main ne peut pas applaudir », a-t-il résumé lundi 10 mars.
On continue ce journal en évoquant la chute du gouvernement portugais.
Oui le gouvernement de Luís Montenegro a été renversé par le rejet de la motion de confiance du Parlement ce mardi, soit un an et un jour après les législatives de 2024. Le vote de confiance a été rejeté par les voix des socialistes, le principal parti d'opposition, de l'extrême droite Chega et de l'extrême gauche. Le rejet de la confiance par le Parlement, où le gouvernement ne disposait pas de la majorité absolue, pourrait ouvrir la voie à des élections législatives anticipées.
C’est maintenant au président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, de décider de dissoudre ou non le Parlement.
Si elles sont convoquées, des élections législatives anticipées pourraient se tenir le 11 ou le 18 mai, a déjà annoncé M. Rebelo de Sousa, ce qui constituerait le troisième scrutin en trois ans dans le pays. M. Montenegro, qui avait déjà surmonté deux motions de censure, a déjà fait savoir qu'il serait candidat à sa succession en cas d'élections anticipées.
Le Premier ministre démissionnaire est mis en cause pour conflit d'intérêts.
Oui, Luis Montenegro fait face à des accusations de conflit d'intérêt impliquant une entreprise appartenant à sa famille. "Mon activité professionnelle n'a eu aucune influence politique et mon activité politique n'a eu aucune influence commerciale", s'est défendu le Premier ministre. Le chef de l'exécutif a également déclaré qu'il était disponible pour des "clarifications supplémentaires" ajoutant : "J'ai la conscience tranquille". Arrivé au pouvoir en 2024, Luís Montenegro avait succédé à António Costa. Le socialiste avait aussi dû démissionner en novembre 2023 dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’influence.
On termine ce journal en revenant sur la nouvelle peine de prison infligée à l'ancien président Georgien Mikheil Saakashvili.
L’ex-président géorgien, Mikheil Saakashvili, a vu mercredi 13 mars sa peine s’alourdir à neuf ans de prison, rajoutant ainsi trois ans de détention à sa peine initiale, pour détournement de fonds, au moment où une grave crise politique secoue la Géorgie depuis l’automne dernier. M. Saakashvili avait déjà été condamné en 2018 à six ans de prison pour abus de pouvoir. Des accusations qui, selon des ONG de défense des droits humains, sont très largement politiques. L’ex président Saakachvili dénonce, lui, des accusations montées de toutes pièces.
Rappelons que l’ancien président était en Croisade contre la corruption.
Mikheil Saakashvili, est arrivé au pouvoir après la Révolution des Roses de 2003, chassant une grande partie de l’ancienne élite post-soviétique. Il a mené une lutte efficace contre la corruption, réformé la police et modernisé les infrastructures. Toutefois, son mandat a été critiqué pour des atteintes aux libertés et une répression violente des manifestations.
Et cet alourdissement de sa peine intervient alors que la Géorgie est secouée depuis plusieurs mois par des manifestations quotidiennes contre le parti au pouvoir.
La crise politique a commencé fin octobre dernier, quand le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, a revendiqué sa victoire aux législatives, truquées selon l’opposition.
La crise s’est aggravée le mois suivant, quand le parti a décidé de reporter ses efforts pour intégrer l’UE, une décision perçue par ses critiques comme l’illustration d’un rapprochement avec la Russie. Des militants accusent le pouvoir d’avoir lancé une campagne d’intimidation, de passages à tabac et d’arrestations pour punir opposants et manifestants.
Un journal de Gaspard Timmermans et Robin Job.