Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Programme du jour :
- Le sommet spatial européen de Séville
- La recrudescence d’actes antisémites en Europe
- Le projet de réforme constitutionnelle italienne de Giorgia Meloni
Ouvrons ce journal en évoquant le sommet spatial européen tenu à Séville ces lundi 6 et mardi 7 novembre, en vue de définir la place de l’Europe dans l’exploration spatiale.
Oui, en ce début de semaine, Séville est le théâtre d'un sommet crucial pour l'avenir de l'Europe spatiale. Les ministres concernés des 22 pays de l’agence spatiale européenne, dont le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège, se sont réunis lundi. Les huit pays de l’UE ne faisant pas partie de l’agence spatiale européenne, l’ESA, ont également participé à la réunion.
Cette réunion intervient alors que l’Europe spatiale traverse une crise et pourrait se retrouver marginalisée dans la compétition spatiale internationale. Elle n’a plus de lanceurs opérationnels dans l’attente de la mise en place d’Ariane 6 et doit faire appel à l’américain SpaceX pour lancer ses satellites. Elle ne dispose pas non plus de moyens pour envoyer des astronautes dans l’espace.
Joseph Aschbacher, directeur de l'Agence spatiale européenne, résume l'enjeu en posant la question : "Où l'Europe veut-elle s'orienter dans l'espace ?"
En effet, il s’agit de savoir si l'Europe souhaite simplement être une cliente de services spatiaux vendus par d'autres acteurs mondiaux ou si elle considère l'espace comme un enjeu stratégique majeur.
Parmi les priorités évoquées lors du sommet : l’engagement des Etats de faire de l'observation de la Terre pour le climat une priorité des investissements futurs. L'exploration robotique et habitée est également au cœur des discussions, avec un appel à garantir une "présence permanente et indépendante" de l'Europe sur les orbites terrestre et lunaire, ainsi que sur la Lune.
Le sujet le plus urgent concerne les lanceurs spatiaux.
Oui, ces fusées sont essentielles pour garantir l'indépendance spatiale de l'Europe et garantir son accès à l'espace. Les ministres doivent trouver un modèle d'exploitation viable pour les lanceurs européens.
Une des solutions envisagées est de favoriser la concurrence entre les entreprises du continent et encourager l'émergence de nouveaux acteurs mais pour l’instant sans grand résultat. Cette approche s'inspire du modèle américain, où la NASA et le département américain de la Défense externalisent certaines missions spatiales à des entreprises privées telles que SpaceX.
Quels ont été les résultats de ce sommet ?
Les Etats ont accepté de mettre la main au portefeuille et ont fini par s’accorder sur un soutien budgétaire à l’Esa lui permettant l’équilibre de la fusée jusqu’à 2026. Le montant de soutien n’a cependant pas encore été précisé
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant la recrudescence d’actes antisémites en Europe.
En effet, depuis le début de la guerre qui oppose le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, toute l’Europe voit déferler une vague d’attaques antisémites.
Des cocktails Molotov lancés sur une synagogue en Allemagne, des étoiles de David taguées sur des bâtiments en France, un cimetière juif profané en Autriche, des magasins juifs et des synagogues attaqués en Espagne ou encore des manifestants entonnant des slogans de haine contre les Juifs en Belgique.
Les chiffres sont alarmants dans plusieurs pays européens. En France, d’après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, 1 040 actes antisémites ont été recensés depuis le 7 octobre, date du début du conflit. En Belgique, une centaine de signalements ont été enregistrés. Au Royaume-Uni, les actes antisémites ont connu une augmentation de 537% par rapport à la même période en 2022, et en Allemagne, une hausse de 242% a été comptabilisée. Enfin, l’Italie a recensé ce mois d’octobre le plus grand nombre d'incidents antisémites en 8 ans.
Cette montée d’antisémitisme à donné lieu à une déclaration de la Commission européenne le dimanche 5 novembre, condamnant fermement les actes perpétués à l’encontre de la communauté juive.
En effet, dans un communiqué, l'exécutif européen a exprimé sa solidarité envers les communautés juives, déclarant, je cite : "En ces temps difficiles, l'UE se tient aux côtés de ses communautés juives. Nous condamnons ces actes ignobles dans les termes les plus fermes."
“Juifs, musulmans, chrétiens – personne ne devrait avoir à craindre de subir de la discrimination ou de la violence en raison de sa religion ou de son identité.” La Commission européenne a également souligné l'importance de lutter contre cette montée de l'antisémitisme, ainsi que de la haine antimusulmane observée récemment en Europe. Elle a rappelé que le droit de l'Union européenne criminalise l'incitation publique à la haine et à la violence, soulignant la nécessité de veiller à l'application rigoureuse de ces lois.
Terminons ce journal en évoquant le projet de réforme constitutionnelle italienne de Giorgia Meloni, qui ne serait pas conforme aux normes européennes.
En effet, la proposition de réforme constitutionnelle italienne proposée par Giorgia Meloni le 3 novembre, a déclenché des réactions contrastées. Certains l'ont qualifiée de « dangereuse », tandis que d'autres la jugent « bâclée et négligée ».
Et que prévoit cette réforme ?
La proposition de Giorgia Meloni prévoit la modification de trois articles de la constitution italienne, à savoir l'article 88 sur le pouvoir du chef de l'État de dissoudre les chambres, l'article 92 sur la nomination du chef de gouvernement, et l'article 94 sur la motion de confiance et de défiance à l'égard du gouvernement. L'élément central de la réforme est l'élection au suffrage universel direct du Premier ministre. En plus de cette élection directe, la réforme prévoit une loi attribuant 55 % des sièges parlementaires à la coalition ou au parti vainqueur, facilitant ainsi l'adoption de ses lois. Toutefois, Giorgia Meloni a délibérément omis de traiter la question d'un éventuel système de second tour entre deux candidats.
Si une réforme est jugée nécessaire, elle inquiète aussi l’opposition.
Oui cette réforme vise à en finir avec l'instabilité gouvernementale caractérisée par la valse des gouvernements. Soixante-huit se sont succédé en 75 ans d'histoire de la république italienne avec une durée moyenne des gouvernements de 18 mois.
L’opposition s’inquiète que cette réforme ne conduise, à l’inverse de la situation actuelle, à empêcher la chute des gouvernements et à raidir la vie politique italienne.
Mais le chemin est encore long. Pour être adoptée, la réforme constitutionnelle devra passer deux fois dans les deux chambres. Et, comme elle ne sera probablement pas votée à la majorité des deux tiers, mais seulement à la majorité simple, elle devra être confirmée par un référendum.
Merci à toutes et à tous pour votre écoute.