Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le Parlement écossais a élu son nouveau premier ministre
- Mouvement de grève en Allemagne
- Accrochage d’un bateau de l’ONG SOS Méditerranée par les gardes côtes Libyens
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, ouvrons ce journal en nous rendant du côté d'Edimbourg. Le parlement écossais vient d’élire un nouveau premier ministre après la démission de Nicola Sturgeon.
Bonjour à tous, bonjour Raphaël, oui Humza Yousaf, l’ancien ministre de la santé écossais et proche de Nicola Sturgeon a été élu premier ministre par le gouvernement local. L’homme de 37 ans a d’abord été élu à la tête du parti indépendantiste écossais, le SNP, ce lundi. Il compte inscrire son action dans la continuité de sa prédécesseuse, partageant avec elle des positions progressistes sur les questions de société et une vision sociale de l’économie. Il souhaite par exemple augmenter les impôts des plus riches en Écosse.
Pour accéder à cette position Humza Yousaf a d’abord dû gagner l’élection interne du SNP.
Tout à fait, et cette campagne a été intense pour succéder à Nicola Sturgeon resté 9 ans au pouvoir et qui avait démissionné, à la surprise générale, le 15 février dernier.
Les électeurs du SNP ont préféré les positions plus centristes de ce proche de Nicola Sturgeon au programme plus libéral de sa concurrente Kate Forbes, ministre des finances sortante. Celle-ci s’est notamment attiré les foudres des électeurs progressistes avec son protestantisme militant et son opposition affichée au mariage gay.
Le nouveau premier ministre est notamment très offensif sur la question de l’indépendance.
Humza Yousaf a effectivement promis de faire partie de "la génération qui obtiendra l'indépendance", insistant sur le fait que "le peuple" écossais a je cite "besoin de l'indépendance dès maintenant, plus que jamais".
La question de l’indépendance est redevenue une question centrale en Ecosse avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Lors du référendum sur la sortie de l’Union 62% des écossais s’étaient prononcés contre. Nicola Sturgeon avait d’ailleurs réclamé un nouveau référendum, sur l’indépendance écossaise à Boris Johnson. En vain.
Continuons ce journal en revenant sur l’important mouvement de grève qui secoue actuellement l’Allemagne. Après la série de manifestations en Angleterre, en Espagne et bien sûr en France, c’est la première puissance économique de l’Union qui connaît d'importants mouvements de grève.
En effet en Allemagne depuis le début de semaine sont organisées des grèves et manifestations réclamant une hausse des salaires censée compenser l’inflation de 10%. Les secteurs du transport, hospitalier et du ramassage des ordures ont été les plus mobilisés. Selon le syndicat Ver.di l'Allemagne a connu le mouvement de grève le plus important depuis 1992.
Les revendications des syndicats allemands se concentrent sur les hausses de salaires.
Oui, l'objectif des manifestants est une augmentation des salaires de 10,5 %. Une revendication directement liée à l’inflation, qui a atteint près de 9 % sur un an outre-Rhin. Dans le secteur des transports, les employeurs ont seulement évoqué, jusqu’à présent, une éventuelle hausse de 5 %. Les employés de la poste allemande ont quant à eux réussi à remporter la bataille des négociations, puisque la poste allemande a accordé à ses 160 000 salariés des hausses de salaires de 11 % à 16 %.
Contrairement à la France, aucun mouvement ou parti politique n’a cependant réussi à mobiliser massivement la population contre le gouvernement.
Oui cela s’explique notamment par la relative faiblesse des partis aux extrémités du jeu politique, mais aussi grâce à l’anticipation du gouvernement allemand d’un hiver difficile. Le chancelier Olaf Scholz s’est notamment montré très réactif face à l’augmentation de l’inflation en annonçant, fin septembre 2022, un plan de 200 milliards d’euros destiné à protéger les ménages et les entreprises contre la flambée des prix de l’énergie.
Terminons ce journal en évoquant l’accrochage d’un bateau de l’ONG SOS Méditerranée par les gardes côtes Libyens.
En effet, alors que le navireOcean Viking s’apprêtait à secourir environ 80 personnes en détresse dans les eaux internationales, un bateau militaire libyen s’est approché dangereusement du bateau de l’ONG. Les gardes-cotes auraient menacé l’équipage avec des armes et auraient tiré des coups de feu de sommation à multiple reprise. La marine libyenne a par la suite bloqué le navire humanitaire, se chargeant elle-même de l’opération de sauvetage. Une opération observée par l’ONG SeaWatch qui a qualifié l'intervention libyenne de très dangereuse. Les ONG ont dénoncé cet acte auprès des institutions européennes qui travaillent avec la Libye. Après avoir reçu SOS Méditerranée, la commission européenne écoutera la version des Libyens concernant l’incident.
La collaboration entre les gardes-côtes Libyens et Européens pour le contrôle migratoire fait débat.
La Libye est considérée comme un pays de transit, sur la route migratoire de la méditerranée centrale. Pour tenter de limiter les traversées, l'UE et ses membres ont très vite décidé de négocier avec les différents régimes libyens pour collaborer en matière de politique migratoire. L’Italie a été l’un des premiers à le faire, dès 2017 avec le soutien de l’UE. Un accord donnant-donnant, puisque Rome contribue au financement, à la formation et à l'équipement des gardes-côtes libyens, qui interceptent ensuite les migrants en Méditerranée et les renvoient de force vers la Libye.
Dans le cadre de cet accord, l'UE a déjà reversé depuis 2015 plus de 700 millions d’euros à la Libye. La grande majorité de ce financement provient du fonds fiduciaire pour l'Afrique, le principal outil de la politique migratoire européenne en Afrique.
Un financement qui pose bien des questions alors que la Libye est aujourd’hui accusée d’être le théâtre d’esclavagisme et de torture sur les migrants subsahariens.
Merci Laura et merci à toutes et tous pour votre attention !