Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 17 février 2025

© MSC/Conzelmann Aujourd'hui en Europe - 17 février 2025
© MSC/Conzelmann

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Bonjour, commençons ce journal en évoquant les suites du sommet de Munich sur la sécurité. J.D. Vance, le vice-président américain, y a sidéré ses interlocuteurs européens en prononçant un discours très hostile à l’encontre des démocraties européennes. 

Oui, le vice-président américain a choqué son auditoire vendredi à Munich avec son intervention particulièrement acerbe à l’encontre de ceux qui sont encore théoriquement ses alliés européens. Selon lui, la plus grande menace qui plane sur le Vieux Continent n’est, je le cite, « ni la Russie ni la Chine », mais « le renoncement de l’Europe à certaines de ses valeurs les plus fondamentales».

J.D. Vance a dénoncé selon lui un recul de la liberté d’expression en Grande-Bretagne et dans l’Union européenne.

Il a notamment dénoncé, je le cite, les « pressions » exercées par les gouvernements européens sur les réseaux sociaux au nom de la dite “ prétendue désinformation”. Le vice-président américain s’est également insurgé contre l’annulation récente du premier tour du scrutin présidentiel en Roumanie après des ingérences massives.

Des accusations américaines qui résonnent singulièrement alors que des journalistes américains sont empêchés d’accéder à la Maison-Blanche et que les sites internet des administrations américaines sont en train d’être purgés de toute références aux questions de climat et de genre notamment.

JD Vance en a également profité pour réaffirmer le soutien de l'administration Trump au parti d'extrême droite allemand AfD en vue des prochaines élections qui se déroulent dans quelques jours.

Oui depuis décembre 2024, l’administration américaine apporte un soutien affiché à l’AfD et à sa candidate Alice Weidel. Elon Musk est notamment intervenu en visio lors d’un des derniers meeting du parti. Le vice-président J.D. Vance a implicitement appuyé le parti, pour les législatives du 23 février. Lors de la conférence sur la sécurité à Munich, il a exhorté les dirigeants européens à coopérer avec l’extrême droite, rejetant l’idée d’un cordon sanitaire. Alice Weidel a immédiatement salué son discours sur le réseau social X.

Le vice-président , très attendu sur l’Ukraine,  n’a cependant qu’à peine effleuré ce sujet pourtant majeur à la veille des trois ans de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Ce silence prolonge en effet les doutes qui règnent autour de la volonté mainte fois répétée du président Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un silence sur l’Ukraine qui intervient après un appel entre Trump et Poutine la semaine dernière qui a sidéré à Kiev et dans les capitales européennes qui craignent que ces discussions ne débouchent sur un cessez-le-feu aux conditions très défavorables pour Kiev. 

Le président ukrainien a aussi pris la parole à Munich.

Oui et Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés européens a un sursaut face à la Russie, pour éviter un accord forgé par les Américains « dans le dos » de l’Ukraine. Il a appelé à la création d’une armée européenne.

Face à cette situation nouvelle, ce que beaucoup d’observateurs considèrent comme une trahison des Etats-Unis, Emmanuel Macron organise ce lundi un sommet à Paris

Oui une dizaine de dirigeants européens se réuniront ce lundi à Paris pour tenter d’élaborer une réponse et de présenter un front commun face aux initiatives des États-Unis de Donald Trump. Seront notamment présents, outre Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, la présidente du conseil italien Giorgia Meloni, la présidente de la commission européenne Ursula Von der Leyen ainsi que le président du Conseil européen Antonio Costa.

Le premier ministre britannique Keir Starmer sera également présent.

On continue ce journal en abordant l’adoption d’une loi historique contre les violences sexuelles en Allemagne. 

Oui, le gouvernement allemand a approuvé vendredi la première loi fédérale pour lutter contre les violences sexistes et domestiques. Ce texte a été salué comme étant véritablement  historique par la ministre fédérale allemande de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, Lisa Paus. A l’occasion, la ministre a rappelé que   « Une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie.”

La loi introduit, pour la première fois au niveau fédéral, le droit à une protection et à des conseils gratuits, à compter de janvier 2032.

Un délai prolongé qui vise à donner aux 16 Länder le temps de renforcer les systèmes de soutien conformément aux nouvelles exigences. La loi mettra également l’accent sur la prévention de la violence par le biais de programmes destinés aux auteurs de violences, de campagnes de sensibilisation du public et d’une meilleure coordination entre les services de soutien spécialisés et les réseaux d’assistance générale.

On termine ce journal en évoquant la décision du parlement européen de suspendre un partenariat avec le Rwanda qui soutient la rébellion dans l’est de la République démocratique du Congo.

Dans une résolution adoptée jeudi à une large majorité (443 voix pour, 4 contre), le Parlement européen exhorte la commission et le Conseil à suspendre immédiatement un protocole d’accord entre l'Europe et le Rwanda sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières.  La signature de ce protocole, en février 2024, avait déjà suscité la fureur du président de la RDC Félix Tshisekedi, qui l'avait accusé d'encourager "le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda".

Cette décision, si elle est validée par le commission et le Conseil, devrait être  effective jusqu'à ce que le Rwanda prouve qu'il a mis fin à son ingérence, et qu'il a cessé d'exporter des minerais extraits des zones contrôlées par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23).

Dans sa résolution, le Parlement européen "presse le gouvernement rwandais de retirer ses troupes du territoire de la RDC" et de "cesser de coopérer avec les rebelles du M23. Selon le gouvernement de la République démocratique du Congo, le Rwanda soutient la rébellion du groupe armé antigouvernemental M23 pour faire main basse sur les ressources, minières notamment, de l'Est congolais. 

Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau.