Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Guerre en Ukraine : des attaques “sauvages” dans la nuit de samedi à dimanche
- Élections en Moldavie : l’Europe passe au vote
- Nucléaire iranien : L’ONU rétablit ses sanctions
On commence ce journal en Ukraine, qui a été de nouveau ce WE la victime d’une attaque russe massive. Le président ukrainien dénonce des “frappes sauvages”, qui ont fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés.
Oui, selon l’armée ukrainienne, 593 drones ont été lancés dans la nuit de samedi à dimanche, ainsi qu’une cinquantaine de missiles. Les frappes ont touché la capitale, Kyiv et six autres régions dans le pays, dont la région de Zaporijia, où plusieurs infrastructures énergétiques et civiles ont été visées. Kiev accuse par ailleurs Moscou d’avoir coupé la centrale nucléaire de Zaporijia du réseau électrique ukrainien depuis déjà quatre jours — une manœuvre interprétée comme une tentative de rattacher le site au réseau russe, au risque d’accroître encore la vulnérabilité énergétique de l’Ukraine.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense affirme avoir touché des cibles militaires ; Volodymyr Zelensky, lui, dénonce des attaques contre des “lieux ordinaires” : une usine de production de pain, une autre de pneus et des bâtiments résidentiels. Il a par ailleurs relayé plusieurs vidéos montrant une école et d’autres infrastructures civiles en flammes.
Comme le souligne d’ailleurs le président ukrainien, cette attaque survient deux jours avant la fin de l’Assemblée générale des Nations unies - un signe, selon lui, que la Russie “veut continuer à se battre et à tuer”.
Dans l’enceinte de l'ONU, la Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est d’ailleurs une nouvelle fois montrée intraitable, expliquant, je cite, que “toute agression contre mon pays entraînerait une réponse résolue. Il ne doit pas y avoir de doutes sur ce point”. Sa déclaration intervient quelques jours après que Donald Trump avait appelé à abattre les avions russes en cas de violation de l’espace aérien de l’OTAN.
Et quelques heures plus tôt, l’OTAN annonçait renforcer “sa vigilance” et ses moyens dans la région Baltique.
Oui, l’OTAN a annoncé un renforcement de sa vigilance dans la région baltique, avec plus de moyens de renseignement, de surveillance et le déploiement d’une frégate de défense aérienne.
Au Danemark, après une série de survols de drones — le quatrième en une semaine — les autorités interdisent désormais tout vol civil d’appareils, alors que le pays accueille le 1er octobre un sommet européen à Copenhague, placé sous haute sécurité avec le soutien de l’armée allemande. En Allemagne enfin, plusieurs drones ont été repérés vendredi dans le nord du pays ; le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, souhaite adapter les règles pour permettre à l’armée d’abattre ces appareils en cas de menace.
On continue ce journal non loin de l’Ukraine, en Moldavie, où le parti pro européen de l’actuelle présidente a remporté des élections législatives jugées par beaucoup comme cruciales. Dimanche, plus de la moitié des électeurs se sont rendus aux urnes, un nombre record pour des législatives, après des semaines d'interférences russes.
Oui, c’est un net soulagement pour les forces pro-européennes : le PAS, le parti de la présidente moldave, dépasse 50 % des voix et décroche environ 55 sièges sur 101, ce qui lui donne la majorité absolue au Parlement. L’opposition prorusse menée par le Bloc patriotique est reléguée loin derrière, avec environ 24 % des suffrages.
L’élection était particulièrement importante pour la Moldavie, mais aussi pour son positionnement en Europe, menacé par l’ingérence Russe. Le vote était d’ailleurs marqué par une très forte participation depuis l’étranger - 280 000 moldaves dispersés en Europe, dont 78% se sont exprimés pour le PAS.
Ces dernières semaines, le pays de 2,5 millions d’habitants a été submergé par la désinformation russe.
Oui, le Premier ministre moldave, Dorin Recean, a averti vendredi que la Russie avait dépensé, je cite “plus d’une centaine de millions” d’euros dans une “guerre hybride”. Moscou est en effet soupçonné d’avoir acheté des votes, lancé des cyberattaques contre des infrastructures officielles, et mené une vaste campagne de désinformation à l’encontre du parti de la présidente, Maia Sandu, et son camp.
Les Européens s'étaient aussi engagés dans la campagne pour soutenir la présidente.
Oui, le 27 aout, jour de fête nationale, Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Donald Tusk s’étaient d’ailleurs rendus ensemble à Chisinau pour réaffirmer leur soutien à la Moldavie face aux ingérences russes.
Depuis l’accession de Maia Sandu au pouvoir, l’Union européenne s’est fortement engagée : presque deux milliards d’euros d’aide macro-financière, des programmes de sécurité énergétique et le lancement officiel des négociations d’adhésion en 2023.
Pour rappel, la Moldavie est candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis juin 2022 et a commencé les négociations l’été dernier.
On termine ce journal en Iran, où ont été rétablies samedi les mesures restrictives de l’ONU dans le domaine du nucléaire. Elles avaient été levées il y a dix ans, mais l’échec des négociations ont poussé les pays membres à les réactiver.
En 2015, douze ans de négociations et 21 mois de pourparlers avaient finalement mené à un accord historique, et à la levée des restrictions de l’ONU. A l’époque, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie et le Royaume-Uni travaillaient conjointement sur le dossier Iranien, aujourd’hui c’est dans un contexte bien différent qu’ils le referment.
Le Snapback, soit le rétablissement des sanctions internationales, est la conséquence de l’échec des négociations avec Téhéran. Des “nouvelles pas sérieuses” expliquait Emmanuel Macron concernant les propositions iraniennes. Les porte-parole des diplomaties américaines et européennes ont cependant assuré que cela ne marquerait pas la fin de la diplomatie.
La décision a déclenché l’ire du gouvernement iranien.
Oui, et il faut comprendre que le sujet du nucléaire est une source de tension depuis des dizaines d'années avec les pays occidentaux, qui craignent un usage militaire de la technologie nucléaire par Téhéran. Le ministère des affaires étrangères iranien a d’ailleurs dénoncé le retour “injustifiable” des “sanctions illégales” de l’ONU qui risque d’asphyxier une économie déjà largement exsangue.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.