Certains présidents de régions ont demandé à ce qu’un “passeport sanitaire” soit mis en place. Mais Francesco Boccia, le ministre italien des affaires régionales l’a clairement affirmé : une telle mesure serait “contraire à l’article 120 de la Constitution” qui stipule qu’une région “ne peut pas adopter de mesure susceptible de faire obstacle à la libre circulation des personnes”.
La crise sanitaire a mis à rude épreuve la liberté de circulation au sein de l’Union européenne, entre les pays membres et au sein même des Etats. Au début de la crise, la quarantaine a par exemple morcelé l’Italie du Nord avant de se répandre à l’ensemble du territoire. Et même à l’heure du déconfinement progressif, des frictions entre régions persistent.
Pour ou contre les "passeports sanitaires" ?
En ce moment, les Italiens débattent autour d’une polémique qui divise. A partir du 3 juin prochain, les Italiens devraient enfin pouvoir se déplacer d’une région à l’autre. Mais certains craignent que les flux interrégionaux ne fassent repartir à la hausse le taux de contamination. Il faut bien avoir en tête que c’est le nord de l’Italie qui a été le plus touché par la crise sanitaire. Or l’été approche et les habitants des régions du nord risquent de se rendre dans le sud et les îles italiennes pour profiter du soleil et des plages. C’est pourquoi, certains présidents de région ont demandé à ce qu’un “passeport sanitaire” soit mis en place. Un “passeport sanitaire”, imposant aux personnes non originaires de la région dans laquelle elles se rendent de fournir un certificat médical prouvant qu’elles ne sont pas atteintes du coronavirus. Le premier à avoir proposé cette mesure, c’est Nello Musumeci, président de la Région Sicile qui souhaite que son île soit “Covid-Free”.
Une mesure contraire à la Constitution
Mais Francesco Boccia, le ministre italien des affaires régionales l’a clairement affirmé : une telle mesure serait “contraire à l’article 120 de la Constitution” qui stipule qu’une région “ne peut pas adopter de mesure susceptible de faire obstacle à la libre circulation des personnes”. Une disposition légale, appuyée par ailleurs par les scientifiques qui rappellent qu’un certificat valide n’empêche pas de contracter la maladie. Le ministre italien exclut donc ce principe de mobilité différenciée. C’est une question de “bon sens [...] si toutes les régions peuvent rouvrir, elle rouvriront sans distinction pour tous les citoyens”.