Au cœur des élections européennes

Premier grand sondage pour les élections européennes

@Mika Baumeister/Unsplash Premier grand sondage pour les élections européennes
@Mika Baumeister/Unsplash

Qu'il s'agisse des tractations pour la composition des listes, du droit de vote à 16 ans adopté dans certains pays de l'Union européenne (UE) pour cette élection, ou du nombre d'eurodéputés dont disposera chaque pays, cette chronique vous permettra de suivre de toute les semaine sur euradio l'évolution de la campagne des élections européennes de 2024 au gré de son actualité.

Un premier grand sondage sur les élections européennes a été réalisé le 17 octobre dernier par l’ifop. Quelles sont les premières tendances ?

La première grosse surprise c’est le score qu’obtiendrait le rassemblement national. En effet, la liste emmenée par Jordan Bardella recueillerait si on en croit les sondages près de 28% des suffrages améliorant ainsi son score de 2019 ou le parti avait déjà terminé en tête. Et les premiers à pâtirent de ce score, serait la coalition présidentielle qui se situerait aujourd’hui à 20% bien loin des ambitions affichées par le camp macroniste qui souhaitait rivaliser avec le RN. Alors qu’aux élections de 2019 le RN et le parti présidentiel (La République en Marche, devenu Renaissance) étaient au coude à coude, aujourd’hui l’écart est tout de même de huit points. Renaissance demeure malgré tout à la deuxième place.

Si ce score venait à se confirmer pour le Rn, compte tenu de la dégringolade de son allié Matteo Salvini en Italie, le parti lepéniste pourrait même prendre le leadership du groupe Identité et Démocratie (ID), qui réunit l’extrême droite eurosceptique au parlement européen.

Ça c’est donc pour les deux partis qui dominent la vie politique française depuis maintenant six ans et qui devraient donc accaparer un grand nombre de suffrages. Face à cela, les autres grands partis français vont-ils arriver à dépasser la barre fatidique des 5% ?

  Vous avez raison de rappeler cette règle. Pour les auditeurs qui nous écoutent, la règle des 5% signifie qu’un parti qui obtiendrait un score inférieur à ce chiffre ne pourrait pas obtenir de députés européens. Contrairement aux élections présidentielles et législatives, dans lesquelles c’est le candidat qui obtient le plus gros score qui obtient le siège, ces élections sont particulières puisqu’elles se déroulent en un seul tour et à la proportionnelle. Cela signifie que l’on répartie les sièges en fonction du nombre de voix obtenues. Et donc pour pouvoir obtenir des sièges, il faut au minimum obtenir 5%.

Merci pour les précisions quant au scrutin, et maintenant que l’on sait ça, est ce que l’IFOP estime que certains grands partis français n’auront pas d’eurodéputés en 2024 ?

D’après le sondage, derrière les deux locomotives que j’ai cité au début c’est un peu l’embouteillage. À gauche, trois partis sur quatre pourraient progresser par rapport à leurs résultats lors de la précédente élection. Les listes de La France insoumise (LFI, La gauche) menée par Manon Aubry et du Parti socialiste (allié à Place Publique), possiblement dirigée par l’eurodéputé sortant Raphaël Glucksmann, récoltent chacune 9 % des intentions de vote contre environ 6 % en 2019.

Le Parti communiste français, qui n’avait obtenu aucun élu en 2019, se situe, avec 5 % des intentions de vote, pile sur le seuil de qualification. Il a en fait surtout bénéficié d’un regain de notoriété en raison de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle de 2022 et de ses prises de position parfois en décalage par rapport au reste de la gauche. La grosse surprise vient du côté des verts. Après avoir été la première force politique à gauche en 2019 (13,5 %), la liste Europe Ecologie – Les Verts (EELV, Les Verts/ALE) menée par Marie Toussaint stagne à 8 % des intentions de vote.

A droite les Républicains obtiendraient le même score qu’en 2019 avec eux aussi 8% des voix et la liste Reconquête parviendrait elle aussi si on en croit l’IFOP a envoyé des eurodéputés à Bruxelles puisqu’elle est créditée de 6% des voix. Il s’agit de l’une des premières grandes enquêtes d’opinion concernant ces élections, donc il faut évidemment prendre ces résultats avec prudence, mais cela donne une première tendance générale.

Sources :

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.