À quelques mois des élections européennes qui se tiendront le 9 juin 2024, Mathieu Maillard vous donne rendez-vous chaque semaine sur euradio pour vous informer sur un fait lié à cette élection.
Matthieu, à six mois des élections européennes, on apprend que Manon Aubry, la coprésidente du groupe de La Gauche au Parlement européen, ne sera pas la candidate tête de liste de la gauche aux élections européennes, pourquoi ce choix ?
C’est une nouvelle à laquelle on ne s’attendait pas, mais d’après Walter Baier, le président du Parti de la gauche européenne, elle se justifie par la volonté d’éviter les dissensions entre La France Insoumise et le Parti communiste français. Et alors que l’extrême droite gagne du terrain dans toute l’Union, le groupe Identité et Démocratie (ID) devant devenir la quatrième force au Parlement européen, au niveau national, il ne veut pas que les forces de la gauche radicale soient de plus en plus fragmentées.
En effet, en Espagne, en Allemagne et en Grèce, les partis de gauche radicale se sont récemment effondrés en raison de luttes intestines et de scissions, ce qui a suscité des inquiétudes au niveau de l’UE quant à la capacité de la gauche à endiguer la progression de l’extrême droite au sein des États membres.
Selon Walter Baier, il est d’ailleurs regrettable que la gauche mette « tant d’énergie » dans les « discussions et les luttes internes », alors que l’extrême droite continue son ascension. Pour lui « C’est inadéquat pour faire face à la situation dans laquelle nous nous trouvons ».
Craignant de voir se multiplier les conflits internes et dans le but d’empêcher cette fragmentation de se répandre au niveau européen, le président du PGE a donc déclaré que la co-présidente du groupe de La Gauche au Parlement européen, Manon Aubry, ne serait pas la candidate tête de liste du parti pour les prochaines élections européennes. Il explique qu’en France, nous avons deux partis de gauche qui s’affrontent, et la philosophie de notre parti est d’être neutre dans ce genre de compétition ». En effet, Mme Aubry est membre de LFI, qui est en concurrence avec le PCF pour attirer les électeurs en vue des prochaines élections.
Et comment Manon Aubry a-elle réagi à cette décision ?
En réponse aux déclarations de Walter Baier, Manon Aubry a minimisé l’importance du candidat tête de liste, le processus du Spitzenkandidat n’étant selon elle pas repris dans le débat public. Elle a en revanche indiqué qu’elle se préparait aux élections européennes en sa qualité de coprésidente du groupe de La Gauche, en rassemblant toutes les forces de gauche européennes. La femme politique française a également souligné que les communistes ne disposaient pas de représentation au Parlement européen. Elle a ainsi déclaré être à son poste de combat et le rester jusqu’aux élections pour incarner une voix forte face à l’arc réactionnaire qui s’étend des libéraux à l’extrême droite.
Dans ce cas quelle tête de liste pour la gauche ?
Interrogé sur la possibilité que l’autre co-président de La Gauche au parlement européen, l’Allemand Martin Schirdewan (Die Linke), soit le candidat principal, M. Baier a déclaré qu’il était « certainement une option ». « Mais il serait prématuré de dire qu’il deviendra le candidat tête de liste. Le nom du Spitzenkandidat sera révélé lors de l’assemblée générale électorale de la gauche européenne les 24 et 25 février à Ljubljana, en Slovénie, à l’issue d’un processus de nomination interne au cours duquel les partis nationaux, au sein et en dehors du parti, peuvent présenter des candidats potentiels. Le vainqueur sera choisi par la présidence du parti, composée des dirigeants de chaque parti national affilié. Le candidat choisi « disposera d’une équipe chargée d’organiser sa campagne personnelle » dans le cadre de la préparation des élections de juin.