À quelques mois des élections européennes qui se tiendront le 9 juin 2024, Mathieu Maillard vous donne rendez-vous chaque semaine sur euradio pour vous informer sur un fait lié à cette élection.
Matthieu vous nous parlez aujourd’hui des premières prévisions de résultats à cinq mois des élections européennes, quelles sont les premières tendances ?
Et bien Laurent la grande nouveauté c’est que pour l’instant les groupes politiques de droite radicale Identité et Démocratie (ID) et Conservateurs et Réformistes européens (CRE) arrivent respectivement en troisième et quatrième position dans les intentions de vote.
Selon les projections, le groupe ID consolide sa position de troisième parti dans les États membres de l’UE, avec 12,5 % des intentions de vote et 93 sièges sur les 751 que compte le Parlement européen. Le groupe politique est en tête dans trois pays, en France avec le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, aux Pays-Bas avec le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders et en Autriche avec le Parti de la liberté (FPÖ). La montée en puissance du groupe ID dans l’Union pourrait d’ailleurs changer le statut des groupes, puisque la France, l’Allemagne et les Pays-Bas dépassent la Ligue italienne en tant que plus grands partis nationaux, avec respectivement 27, 21 et 12 sièges. Une majorité de blocage de droite composée des groupes ID, CRE, du Parti populaire européen (PEE), du Fidesz de Viktor Orbán (non affilié), pourrait alors émerger à plus de 367 sièges. Dans ce cas-là, c’est une majorité inédite qui verrait le jour avec un président de la Commission qui pourrait être soutenu par l’extrême droite, mais nous n’en sommes pas encore là.
Qu’en est-il des autres groupes, devraient-ils gagner ou perdre des sièges ?
Le groupe S&D gagnerait un siège supplémentaire, pour un total de 143. Il reste le groupe en tête en Suède, en Lituanie, en Roumanie et en Belgique. Des rumeurs selon lesquelles le commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux Nicolas Schmit deviendrait le favori dans la course pour être tête de liste des socialistes de l’UE, lui-même ayant déclaré que son nom circulait et qu’il accepterait le poste si on le lui demandait, pourraient causer des ennuis à son collègue, l’unique eurodéputé luxembourgeois du groupe socialiste et vice-président du Parlement, Marc Angel. Cependant, les projections montrent que le parti ouvrier socialiste luxembourgeois pourrait obtenir un siège supplémentaire. Cela pourrait, de fait, sauver Marc Angel.
Quant au PPE il perd pour l’instant un siège, passant à 178, mais reste le groupe en tête dans neuf États membres : Grèce, Bulgarie, Lettonie, Finlande, Pologne, Allemagne, Slovénie, Croatie et Espagne. Le seul parti national affilié au PPE ayant connu des changements significatifs depuis les projections de décembre est le Parti Mouvement populaire (PMP) roumain, qui entre à nouveau au Parlement après avoir perdu ses deux sièges dans les projections de décembre.
Le groupe de la Gauche lui devrait connaître la plus grosse chute, en tombant à 37 sièges contre 41 en 2019, est en tête dans les intentions de vote à Chypre et en Irlande, ce qui pourrait entraîner un changement de direction si le Sinn Féin irlandais continue de progresser, puisque six sièges sont désormais prévus pour le parti, contre un seul en 2019. Le principal parti du groupe actuel est le parti français La France Insoumise (LFI), qui devrait remporter sept sièges. Les Verts/ALE poursuiveraient leur chute libre avec 50 sièges, soit 24 de moins qu’en 2019.
Qu’en est-il en France, où en est-on des têtes de liste ?
On les connaît à présent quasiment toutes. Le suspense reste tout de même entier concernant renaissance car l’eurodéputé et président du parti Stéphane Séjourné vient d’être nommé ministre des Affaires étrangères alors qu’il était pressenti pour être tête de liste. Concernant les autres listes, les Républicains viennent d’officialiser la reconduction de François Xavier Bellamy qui avait obtenu 8% en 2019.