L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Transit de gaz perturbé et perte d'emploi pour les travailleur.euses Ukrainien.nes
- La Commission européenne met la priorité sur la protection des mineur.es sur internet
- Une hausse spectaculaire des délits et crimes politiques en Allemagne
Un transit de gaz perturbé et la perte d'emploi pour les travailleur.euses Ukrainien.nes
Commençons ce journal en faisant le point sur l’état des combats en Ukraine. Alors que les forces armées russes concentrent leur offensive sur l’est du pays, les combats font rage dans la région du Donbass. Des combats non sans conséquences sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe.
Effectivement le volume de gaz russe transitant par l’Ukraine vers l’Europe a baissé mercredi dernier. Une information confirmée par Moscou et Kiev. Les autorités ukrainiennes accusent les forces russes d’avoir pris le contrôle d'infrastructures gazières à l’est du pays et d’orchestrer ces blocages.
C’est la première fois depuis le début de l’invasion russe que le transit de gaz est perturbé de la sorte.
L'Ukraine est une voie très importante de transit pour le gaz russe acheminé en Europe. Malgré l’assaut du 24 février mené par les forces russes, Moscou et Kiev avaient jusqu’ici maintenu les livraisons les niveaux habituels de livraison. Pour pallier ce problème, l’opérateur ukrainien des gazoducs GTSOU a appelé au transfert des volumes habituels de gaz vers un autre point de passage. Une demande rejetée en bloc par le géant gazier Gazprom, qui fournit encore une partie du gaz à l’Ukraine.
Autres conséquences de la guerre en Ukraine : la perte d’emploi d’une grande partie des travailleur.euses ukrainien.nes dans le pays.
Du fait des combats qui s’éternisent dans le pays, près de 30% des emplois en Ukraine ont déjà été perdus depuis le début de la la guerre. Selon l’Organisation Internationale du travail, « Les bouleversements économiques, couplés à des déplacements internes de grande ampleur et à des flux massifs de réfugiés, engendrent des pertes colossales en termes d’emploi et de revenu ». Dans les faits, près de 50% des entreprises ne fonctionnent plus ou ont été contraintes de réduire leur activité. A cet égard, l’organisation internationale appelle à un cessez-le-feu immédiat afin de permettre une reprise rapide de l’économie du pays.
La Commission européenne met la priorité sur la protection des mineur.es sur internet
Continuons ce tour de l’actualité européenne en nous intéressant au nouveau plan de la Commission européenne présenté mercredi dernier. Une nouvelle législation qui doit permettre de mieux protéger les jeunes sur internet.
Effectivement, le 11 mai dernier, les commissaires européens ont approuvé une nouvelle proposition visant à punir davantage la mise en ligne d’images d’abus sexuels sur mineur.es postées en ligne. Une priorité du mandat de la commissaire Ylva Johansson, qui avait annoncé faire de la protection des mineur.es sur internet, sa priorité. En effet, les mineur.es sont de plus en plus à risque sur le net. Selon le dernier rapport du Centre national américain pour les enfants disparus et exploités, 85 millions de vidéos et d’images de ce type ont été produites l’année dernière. Or l’Europe concentre une grande partie de ces données, puisqu’en 2021 on estime que 62% des images illégales du monde entier étaient basées sur des serveurs européens.
Un nouveau règlement qui impose aux géants de la technologie des contrôles plus stricts de leurs plateformes.
Oui, les GAFAM, comme Facebook, Google et Apple seront tenus de détecter, de retirer et de signaler les images illégales d’abus aux forces de l’ordre, sous peine de recevoir directement une amende. Les entreprises pourraient également être contraintes, sur décision de justice, de rechercher des contenus abusifs ou des signes de manipulation d'enfants à l'aide de technologies telles que l'intelligence artificielle.
Des injonctions qui passent mal auprès des géants de la technologie, déjà ciblés par de nombreuses nouvelles réglementations, comme le Digital Markets Act adopté au mois de mars dernier.
De plus, les lobbys des entreprises technologiques doutent de l’efficacité de telles réglementations, sans empiéter sur la liberté individuelle des internautes européens. "D'un côté, nous sommes impatients de connaître les solutions de rechange que la Commission aimerait proposer, mais de l'autre, nous sommes inquiets de ce que cela signifie réellement", a déclaré Siada El Ramly, directrice générale de Dot Europe, un lobby technologique représentant des entreprises technologiques comme Apple, Meta Platforms, Google et TikTok.
Si le plan de la Commission est adopté par le Parlement et le Conseil, il devra être développé en collaboration avec Europol.
Tout à fait ! Le plan de la Commission propose la création d’une nouvelle agence européenne basée à La Haye, qui devrait travailler aux côtés d’Europol pour coordonner et suivre la circulation d’images abusives au sein des Etats membres.
Une hausse spectaculaire des délits et crimes politiques en Allemagne
Terminons ce journal en nous rendant en Allemagne. Selon l’institut fédéral des statistiques, les délits et crimes politiques n’ont jamais été aussi élevés dans le pays, depuis 2001. Les chiffres présentés ce 10 mai à Berlin par la ministre de l’Intérieur font en effet état d’une hausse spectaculaire des délits de 23% en 2021, par rapport à 2020. Comment expliquer cette hausse ?
Eh bien, deux facteurs principaux sont responsables de la hausse des crimes et délits d'ordre politique en 2021. Tout d’abord : l’explosion des délits liés aux manifestations contre les mesures contre la pandémie du gouvernement fédéral. Mais aussi, les délits liés aux élections générales de septembre dernier. Le moment des élections correspond toujours à une hausse des délits liés à la campagne électorale. Ces deux facteurs expliquent aussi que les attaques contre des policiers aient sensiblement augmenté en 2021. Les violences physiques ont au total progressé de 15%.
L’office statistique fédéral fait également état d’une recrudescence inquiétante de délits antisémites.
Oui, “Une honte pour notre pays”, c’est ce qu’à déclaré la ministre de l’Intérieur en expliquant que les délits antisémites avaient augmenté de près de 30% l’an dernier. Une hausse qui s’explique aussi en partie par les manifestations où des participant.es arboraient des étoiles jaunes assimilant les mesures anti-Covid à la persécution des juifs sous le IIIe Reich.
Juliane Barboni & Laura Léger
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici