La première session plénière entièrement virtuelle du Comité européen des régions - la 141e de son histoire - s’est tenue du 8 au 10 décembre 2020.
Alors qu'il paraît de plus en plus improbable qu’un accord post-Brexit soit signé, euradio, partenaire média du Comité européen des régions, revient sur le débat sur l’impact du Brexit sur les régions, qui a eu lieu lors de cette session plénière, le 9 décembre dernier.
Y étaient notamment présents, Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE, Sadiq Khan, maire de Londres et Monsieur Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, notre invité.
Monsieur Chesnais-Girard, vous êtes élu du parti socialiste, et Président de la Région Bretagne depuis 2017. Pouvez-vous nous dire quels sont les enjeux importants pour la Bretagne en ce qui concerne les négociations du Brexit ?
"Tout d'abord, Michel Barnier n'est finalement pas venu à notre réunion (...), nous sommes dans la dernière ligne droite des négociations, il s'est excusé. (...) Pour ma part, j'ai pu effectivement insister sur les particularités du Brexit pour la Bretagne. La première des particularités, c'est la pêche, au cœur du sujet pour nous dans les prochaines semaines, en plus des liaisons maritimes, du tourisme, de l'agriculture et de tous les autres sujets qui seront impactés.
Cela implique tout simplement 120 bateaux, qui, le 2 janvier prochain, resteraient à quai. 120 bateaux qui ne pourront pas aller pêcher dans les eaux du Royaume-Uni comme ils le font actuellement dans le cadre de la Politique Commune de la Pêche (PCP). C'est donc un impact en chaîne sur l'ensemble de notre flotte, mais aussi sur les activités à terre puis sur l'ensemble de la filière qui suit l'activité primaire qu'est la pêche.
Cela représente à peu près 10% de notre flotte".
Dans la suite de cette interview, Loïg Chesnais-Girard revient également sur l'impact du Brexit sur les ports bretons - points névralgiques du commerce entre la Bretagne et le Royaume Uni ; puis évoque les risques d'un retour des barrières douanières pour les entreprises bretonnes ; la volonté des régions voisines de coopérer ; avant de conclure par son ressenti sur le débat qu'a tenu le Comité européen des régions, et sur le Brexit de manière générale.
Interview réalisée par Victor d'Anethan.
Photo : PES Group Committee of the Regions, CC BY 2.0