Cette semaine, enfilons nos combinaisons de ski et nos chaussures thermiques, toustes en Norvège !
Et pour nous aider à braver le froid, rendez-vous sur la piste d’électro danse de Rebecca Moe, alias Rebmoe, la chanteuse originaire d’Asker.
Le ressenti est de +30 degré, et pour citer un groupe des Antilles : sa musique chasse les nuages et fait briller le soleil.
Chapitre 1 : Rebecca Moe fait des tubes
Le titre Honky Donk est le premier titre de RebMoe qu’elle sort en 2014 avec le producteur Coucheron ! Les deux copains originaires d’Asker se rencontrent à l’âge de 14 et tombent d’abord amoureux, amour qui durera plus de sept ans. C’est avec lui que Reb fera son entrée dans la musique : les deux se mettent à la composition ensemble d’abord comme simple passe-temps. Un passe-temps qui s’émancipera cependant vite de sa condition de passe-temps pour son caractère bien trop fructueux pour un simple passe-temps : en quelques mois, Honky Donk emmagasine les millions de vues sur Youtube.
Si sept ans plus tard, l’amour s’envole entre Rebmoe et Coucheron, leur lien musical transcendera leurs péripéties : Rebmoe produit encore aujourd’hui une majorité de ses musiques dans le studio du DJ, et les deux sont sous le même label, le label norvégien Tooth Fairy. Crée en 2010, Coucheron a été un des premiers à le rejoindre, avant que Rebecca ne le suive.
La musique de RebMoe, vous l’avez alors peut-être entendue, se classe dans le rayon de l’EDM, electronic dance music, aussi appelé sur notre continent Europa dance. L’EDM n’est pas vraiment un genre de musique en soi, c’est plutôt une catégorie regroupant un ensemble de genre de musique électro dont le point commun est d’être entièrement composés pour danser et être joués dans les clubs, musiques qui se sont alors popularisé par les festivals au début des années 2000. Large consommation qui lui vaut des critiques sur ses penchants hyper commercialisés, comme par exemple les productions mondiales de DJ Snake ou Calvin Harris ; critiques inquiètes des conséquences que cela peut avoir sur les pratiques du Djing. Les représentants de la “french touch” de l’Europadance, comme David Guetta ou encore les Daft Punk en sont de bons contre-exemples. Et notre artiste de la semaine, RebMoe, aussi ! RDV en discothèque avec son titre haut en couleur produit aux côtés des russes Pavel Zhukov et Val Toletov, les Hard Bass School ; nom en référence au genre musical née en Russie au début des années 2000 à partir de la fusion du hard house et bouncy techno ; âmes sensibles s’abstenir.
Rebecca fait de la musique pour danser, mais aussi pour s’amuser, sans oublier au passage de l’incarner ; avec des paroles personnelles et intime, elle propose des compositions plutôt contrastées vis à vis de la scène de l’EDM, dont les codes sont assez formatés. Pleine de second degré et de son envie de partager ses histoires quotidiennes improbables, Rebecca a pensé Rebmoe comme son alter-égo artistique qui, dans sa bio de facebook, n’hésite pas à l’affirmer : “RebMoe don’t need no description”.
Musiques fun qui l’ont amené à poser son nom à côté des grandes figures de l’EDM, comme le DJ néérlandais Tiësko et le DJ italien 7 skies avec qui elle a sorti en 2020 le titre My Frequency, un titre qui a propulsé en avant la carrière musicale de Rebmoe : en moins d’un mois après sa sortie, Rebecca a gagné plus de 4 millions de streams sur Spotify.
Chapitre 2 : Rebecca va à l’école
Cette semaine, nous suivons la chanteuse norvégienne Rebecca Moe, alias RebMoe, une amatrice de musique électro-dance qui -lorsqu’elle n’anime pas le dancefloor- milite pour l’environnement et les droits des minorités de genre. L’artiste de 29 ans suit en 2017-2018 un master à Cambridge en innovation sociale, mais rien n’aura raison de sa musique, et sûrement pas les bancs de la fac ! Qui peuvent d’ailleurs, être très propices en la matière.
Le titre Library Thugs est issu de son deux titres sorti en 2017 : Rebmoe goes to university. Le changement de ville et la confrontation au monde Cambridgien est d’abord rude pour la chanteuse, qui se sent un peu perdue et bridée par ce monde universitaire très carré et un poil présomptueux. La musique devient alors son refuge, duquel elle tapisse les murs de d’autodérision et d’humilité : “ je suis allée à l’université mais je ne sais pas pourquoi”.
Evidemment, Rebecca a juste perdu le fil le temps d’un instant mais sait bien pourquoi elle se retrouve sur les bancs de la fac : son leitmotiv, contribuer à produire un changement positif dans la société. Elle travaille alors dans la mode durable pour une application de seconde main, et filme des réels à la sauce RebMoe pour sensibiliser les gens au sujet. Engagement qui va jusque dans sa musique, qu’elle n’hésite pas à définir en clin d'œil dans sa bio d’insta comme de la “DIY music second-hand”, “de la musique DIY de seconde main”.
Le titre University Funk clôt son projet de deux titres sur ses années facultés ! Mais l’expérience universitaire ne s’arrête pas aux bancs des amphithéâtres et peut continuer jusqu’à tard, très tard le soir… Ou même tôt le matin : son titre I don’t Speak French qui a connu un franc succès en Norvège, était initialement un titre composé pour ses soirées estudiantines et pour ses copaines françaises. Elle le compose avec son ami rappeur Pasha qui bénéficie d’une jolie notoriété en Norvège et avec qui elle partage le même label, le fameux Tooth Fairy dont nous avons parlé Hier. Les deux copaines le sortent en 2018 accompagné d’un clip wtf dont le budget était de 40$ : ne vous perdez pas à lire les sous titres, les deux rigolo y ont glissé une recette de pâte à crêpe.
Le titre qui était initialement une blague devient un succès et apporte plus de visibilité à notre Rebecca-boute en train en cheffe : heureusement qu’elle a résisté au moule cambridgien !
Le titre est tellement un succès qu’elle le reprend un an plus tard avec le DJ d’EDM norvégien et ami Jonas Aden : l’écart entre les sonorités électro de Jonas qui percutent et le chant parlé de RebMoe rend la reprise encore plus décalée.
Chapitre 3 : Rebecca fait des rencontres
Cette semaine, nous sommes emmitouflées dans nos parkas made in Norvège avec la chanteuse d’EDM Rebecca Moe, alias RebMoe ! L’artiste au mille et une blagues sort depuis 2014 des titres dansants et décalés, parfois en solo, et vous l’avez peut-être remarqué depuis lundi, souvent en duo. Alors aujourd’hui, je vous propose que nous allions explorer ses cercles artistiques, car Reb sait très bien s'entourer ; et ça donne un petit tableau précis de la scène d’EDM d’Europe du Nord !
Rebecca a sorti en août 2020 avec le DJ Fafaq le titre Off the Walls ! Originaire de Pologne, Fafaq se lance dans le DJing en 2015 et rejoint 5 ans plus tard le label CYB3RPVNK -à quelque chose près-. Ce label, c’est en fait la petite famille du DJ R3HAB alias Fadil EL Ghoul, un producteur néérlandais d’origine marocaine proche des DJ Afrojack et Chuckie, dont la musique a traversé l’Atlantique. Chacun des titres auxquels RebMoe participe prend alors la couleur de sa pointe d’humour et ses textes intimes ; special RebMoe touch qui leur permettent de se démarquer ; je ne sais pas si vous avez déjà essayé de manger de la glace sur des murs, but why not !
Si Rebecca collabore souvent avec des artistes ayant déjà un petit parcours solo, elle co-signe parfois la première sortie de ses compagnonnes ! C’est le cas du titre Forget About Fame, qu’elle écrit en 2021 avec la norvégienne d’ordinaire habituée à écrire des succès pour les autres, j’ai nommé Emily-Madelen Harbakk ; alias Gucci Caliente ! Sur sa page Youtube, la guitariste et parolière se présente je cite comme “productrice, compositrice, artiste de la Norvège and i’m just trying my best.”
Son best, oublier la célébrité car au final, je cite : “tout le monde s’en fout”.
Comment parler des collaborations musicales de Rebmoe sans parler de son titre avec Lemaitre, le duo d’indie électronique originaire d’Oslo ?
Petite précision, le nom “Lemaitre” n’a rien à voir avec un égo un brin excessif ou un un appétit pour les relations verticales
-les membres du duo, Ketil Jansen et Ulrik Denizou ne connaissait pas la traduction française au moment de la création du projet en 2010- ; non, Lemaitre est une référence à Georges Lemaître, le prètre Belge à l’origine de la Théorie du Big Bang. “Atome primitif”, “Relativité 1”, “2” ou encore “3” sont les premiers titres du duo, qui signe par la suite au label Astralwerks Records, le même label que les Daft Punk.
Avec RebMoe, Le maitre sort en 2021 le funky titre Ok Computer mais ne vous méprenez pas, il n’a apparemment, trop rien à voir avec des ordinateurs. Quand RebMoe explique sa signification, elle partage une mise en contexte alors installez-vous confortablement, fermez les yeux et visualisez, c’est parti : “Tu es à ton épicerie de quartier. Tu te vois dans le miroir et tu admires la confiance avec laquelle tu portes ton makeup de la veille, un pantalon de pyjama et un t-shirt scintillant que tu as trouvé dans un coin de ta chambre. Le fait que tu sois hyper excitée à l’idée d’acheter un soda et du fromage te fait te questionner si tu es assez stable émotionnellement pour continuer à regarder les news. Sur la route retour, tu croises un chien tout mimi, et tu te mets à penser que c’est le “best day ever””.
Je ne sais pas si vous vous êtes reconnues ou si ça vous a éclairé, c’est comme ça, c’est RebMoe who doesn’t need no description !
Chapitre 4 : Rebecca joue en solo
Cette semaine, nous sommes en Norvège, le pays du ski, des 500 000 lacs, et des traditionnelles “helgefylla”, des “grosses bringues du week-end”. Là-bas nous retrouvons la joyeuse luronne Rebecca Moe et son alter égo musicale Rebmoe ! La chanteuse d’EDM produit depuis 2014 des singles dansants au fil de sa plume et de ses rencontres : les albums, trop peu pour elle ! Pour ce quatrième chapitre, je vous ai fait une petite sélection de ses plus grands crus perso de l’année 2020-2021, une joyeuse capsule de ses épopées du moment.
Première épopée du jour : on commence avec une soirée improvisée dans l’immeuble de RebMoe dans laquelle elle ne reconnait absolument personne : c’est le titre Basement Party sorti en mars 2020 ! Sur les réseaux, Rebecca en fait la promo version home made, avec en sous-texte : “ne vous en faites pas pour moi ou mon budget marketing”.
Ses réseaux sont une fenêtre 100% honnête sur son quotidien et sa personnalité, on manque pas de s’amuser de ses aventures et de relater avec nos propres gênes de tous les jours : sur la publication d’une photo après une interview radio, Rebmoe poste “Je vous présente Rebmoe. Elle adore passer à la radio mais quand on lui demande de parler d’elle, la seule chose qu’elle dise c’est qu’elle adore les spaghetti. Ne soyez pas comme Rebmoe”.
Lorsqu’elle bombarde instagram l’année suivante de photos d’elle sur scène, elle ajoute en sous-titre “Je ne sais pas combien de temps ils vont me laisser monter sur scène alors je vais continuer de poster à chaque fois, désolée”.
Honnêteté qu’elle applique jusque dans l’intime : son titre Undercover Love sorti en juin 2020, est une composition introspective sur les amours interdits, les désirs cachés, les adultères ; bref, sur le conflit très personnel entre loyauté et désir.
Rebmoe, c’est une fille de tous les défis, de toutes les aventures et qui ne manque pas de sagesse ; comme disait Simone de Beauvoir, “une femme libre est exactement le contraire d’une femme légère”. Rebmoe, pourrait être résumée comme ça, par la conquête de la liberté, je cite : “si vous acceptez la possibilité de faire des erreurs, vous pourrez faire plus. Le plus important pour moi, est de ne travailler que sur des chansons que je trouve amusantes”.
L’épisode du jour touche à sa fin, alors je vous propose que l’on se quitte avec un dernier morceau : le Not Coming Home Tonight, pas de retour à la maison ce soir. En live, ça donne ça.
Un morceau comme le précédent vous l’avez peut-être entendu, plus pop, moins EDM, mais toujours dansant. RebMoe prévient ; elle préfère être seule qu’avec toi, d’ailleurs ce ne sont pas les propositions qui manquent, d’ailleurs tiens ! Elle ne rentrera peut-être même pas ce soir.
Chapitre 5 : Rebecca marche et court
Aujourd’hui, nous terminons notre semaine dédiée à la chanteuse d’EDM Rebecca Moe, Alias RebMoe ! Originaire de la ville d’Asker, à 58km d’Oslo, la norvégienne de 29 ans puise dans son humour et ses mésaventures quotidiennes intarissables pour qu’on shake ça sur la piste de danse. Je vous propose que l’on écoute ses aventures de l’année 2022-2023, comme toujours, hautes en couleur.
C’était le titre Never Wanna See you Again, une je cite “chanson colère inspirée des années 2000s” que Rebecca dit dédier à un ami -je ne suis pas Sherlock mais les pronostiques sur leur relation ne semblent pas très bons.
Il s’agit de la dernière sortie en date de la chanteuse ; parce qu’une fois n’est pas coutume aujourd’hui nous remontons le temps à l’envers ; soyons impavide et créons avec joie chaos, imprévisibilité et suspens.
Ça tombe bien ! C’est dans ces environnements que Rebecca dit s’épanouir le plus -si si-, habituée depuis toute petite à l’anarchie de la garde alternée, aux oublis de vêtements, de livres scolaires. Anarchie que Rebecca adopte par la suite devenant elle-même gymnaste de l’espace social adepte des grands écarts, par exemple entre le poste de représentante au conseil des élèves et son rôle de party girl du week-end, entre le sérieux des bancs de Cambridge et ses compositions musicales pas trop éloignées parfois de la scène de stand-up, surtout dans ses clips. Sa philosophie ? Peut-être, être acceptée comme elle est à l’instar d’Amel Bent, mais surtout, voir la vie du côté des possibles. Je cite : “je pense toujours que tout s’arrangera. Ce n’est pas toujours vrai mais la plupart du temps ça l’est”.
Et effectivement : le joyeux titre nonchalant Not a Loser sorti en 2022 naît d’un malheureux cœur brisé. Mais que ! Aussi d’une balade dans les rues d’Oslo, et d’un hot dog, je vous laisse l’écouter.
1, 2, 3 partez, vous écoutez le titre Not a Loser !
Nous arrivons bientôt à la fin de l’Artiste Européenne de la Semaine dans cette semaine dédiée à Rebecca Moe, alias Reb Moe, la chanteuse aux tubes d’EDM second degré, aux fausses vidéos de parkour/acrobaties, aux clips artisanaux où l’humour est mis en abyme, aux réels sensibilisant aux luttes LGBTQ+, à la mode durable, et dont l’entourage musical est bien fourni.
Un voyage en terres norvégiennes entre deux tranches de rire, un zeste d’engagement et le centre de la piste de danse.
En attendant sa prochaine sortie (aucune information n’a encore été divulguée) vous pouvez la retrouver sur ses réseaux, où vous pourrez prendre un petit shoot de vitamine D.
Je vous laisse avec un titre qu’elle a sorti en 2022 avec le DJ new-yorkais Holiday87 aka Benjamin Ruttner, aussi membre du groupe d’électro pop The Knocks ; le titre Running Back To You, parce que moi aussi, I will running back to you ! On se retrouve la semaine prochaine, sur les pas d’une ou un nouvel artiste. Bon week-end sur Euradio !
Une émission proposée par Hannah Tesson.