Chaque mois, dans Histoire d'Europe, Thierry Piel, maître de conférence en histoire ancienne, dresse le portrait d’éminents personnages historiques dans une émission ponctuée d’une playlist d’époque !
Les Chrétiens font traditionnellement remonter les premières persécutions romaines à l’année 64. Cette année là l’empereur Néron à la suite d’un incendie dévastateur aurait accusé les Chrétiens d’être à l’origine du sinistre. L’historien Tacite qui rapporte ces faits précise qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour faire des Chrétiens des boucs-émissaires.
Jusqu’au milieu du III e s. ce fut en effet le principal motif de ces flambées de violence qui venaient sporadiquement frapper les communautés chrétiennes. Parce qu’ils pratiquaient une religion monothéiste intransigeante leur interdisant de sacrifier à d’autres dieux ou à l’empereur, les Chrétiens acquirent une réputation déplorable de misanthropie voire d’ennemi du genre humain. Cette relative incompatibilité entre pratiques chrétiennes et culture gréco-romaine, vaudra à cette nouvelle religion d’être considérée par les autorités romaines comme relevant d’une superstition, c’est à dire une religion illégale dont les fidèles étaient de iure passibles de la peine de mort.
À partir du milieu du III e siècle, aux pogroms succèdent des politiques d’éradication systématique du Christianisme dont le point culminant sera atteint en 303-305 sous l’empereur Dioclétien dans un contexte de détérioration de la situation de l’empire romain mais surtout de réaction religieuse romaine de la part du pouvoir impérial.
Toutefois l’inefficacité de cette politique répressive conduira l’empereur Galère à publier en 311 un édit de tolérance, un an avant que l’empereur Constantin se convertisse lui-même au Christianisme, évènement inouï qui allait ouvrir des perspectives inespérées à la communauté Chrétienne.