La semainière de Quentin Dickinson

La semainière de Quentin Dickinson

Photo de Alexander Bobrov - Pexels La semainière de Quentin Dickinson
Photo de Alexander Bobrov - Pexels

Retrouvez chaque semaine la semainière de Quentin Dickinson sur euradio. L'occasion de découvrir la diplomatie et l'actualité européenne sous un nouvel angle.

Alors, avez-vous passé une bonne semaine, QD ?...

…une semaine européenne loin des chancelleries et des conseils ministériels, mais fertiles en événements non-dépourvus d’intérêt pour les citoyens de l’UE.

Commençons par l’information la plus noire (littéralement) : il s’agit du naufrage de deux navires pétroliers russes, vétustes et mal entretenus, pris dans une tempête en Mer noire. Ces bâtiments faisaient partie de la tristement célèbre flotte fantôme d’environ 600 unités, organisée par le Kremlin pour contourner les sanctions occidentales, une flotte peu ou pas assurée, et qui, en trois ans, aura été à l’origine de neuf incidents de pollution marine, dont le plus grave à ce jour était la collision et l’incendie de deux pétroliers au large de la Malaisie en juillet dernier. Il est probable que la double marée noire de la semaine dernière se révèle plus grave encore. Précision : cela s’est passé à proximité du pont de KERTCH.

Mais il n’y a pas eu exclusivement ce genre de nouvelles ces jours derniers QD ?...

Non, heureusement. Nous avons aussi reçu le détail d’un projet énergétique de très grande envergure, mais qui est – paradoxalement – assez peu compliqué à mettre en œuvre. Une entreprise britannique, dirigée par un dynamique homme d’affaires, Sir Dave LEWIS, se propose de relier le Maroc au Royaume-Uni par un câble sous-marin, lequel acheminerait l’électricité, produite par une vaste ferme photovoltaïque en plein désert, jusqu’au Devonshire septentrional, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Le coût du projet s’élèverait à une vingtaine de milliards de d’Euros, dont la moitié pour l’infrastructure sous-marine longue de quatre mille kilomètres. Opérationnel dès 2027, nous dit-on, l’installation atteindrait sa pleine puissance en 2030, et pourrait assurer 8 % de la consommation du pays. Long de 720 kilomètres, un raccordement techniquement semblable relie déjà la Norvège au Royaume-Uni depuis plus de trois ans.

X-Link (c’est son nom) en est encore au stade de projet – mais ailleurs, de grands chantiers européens progressent…

…et en particulier, le projet de la Transalpine, ce barreau ferroviaire entre LYON et TURIN, que nous avons déjà évoqué ici-même, un raccordement qui, par un tunnel de 53 kilomètres au niveau de la plaine de part et d’autre du Massif de la Maurienne, est destiné à augmenter le trafic de marchandises par le rail entre la France et l’Italie. L’inconnue, c’était, côté français, le flou autour des 120 kilomètres de lignes nouvelles entre la gare multimodale de LYON et l’entrée du tunnel. Or, voilà, depuis quelques jours, bonne nouvelle : le plan détaillé en est – enfin – publié.

Et, pour finir, un coup de chapeau…

…un coup de chapeau bien mérité à France ROQUE et aux organisateurs du Prix Jacques-Delors du Livre européen (XIXe du nom), remis mercredi dernier au Parlement européen à l’historien allemand Karl SCHLÖGEL pour son œuvre magistrale intitulée L’Avenir se joue à KYIV, publiée en version française chez Gallimard – et que je ne puis que vivement vous recommander la lecture !

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.