Alors, avez-vous passé une bonne semaine ?
Mettons que je sois encore tout tourneboulé par la découverte des failles monstrueuses dans la sécurité informatique des services officiels des États-Unis d’Amérique, qui nous ont fait découvrir, il y a quelques heures, un jeune adepte des jeux vidéo et des armes à feu. On peut d’ailleurs espérer en passant que la pratique des jeux, qui engendre l’obsession des armes, ne se généralise pas. Toujours est-il que, pendant trois ans, cet écervelé aura pu nourrir l’admiration à son égard de quelques adolescents internautes en détournant des informations sensibles, qui, à son insu, se sont retrouvées entre des mains malveillantes, lesquelles se sont hâtées d’en amender le contenu, de sorte qu’aujourd’hui, nul ne peut séparer l’authentique de la désinformation.
C’est dit. Mais pendant ce temps-là, en Europe, on avait d’autres préoccupations…
…à commencer par les interprétations diverses, parfois contradictoires, des déclarations du Président MACRON au cours de ses déplacements en Chine et aux Pays-Bas. Un grand nombre d’autres éditorialistes s’étant déjà longuement épanchés à ce sujet, on peut considérer que tout ce qui pouvait être dit à chaud a été dit, et qu’il n’est pas utile que j’y rajoute quoi que ce soit, si ce n’est pour constater, une fois de plus, que le style un rien abrupt et le choix malencontreux du moment chez Emmanuel MACRON l’emportent sur une analyse sereine de son propos.
A noter qu’après l’Allemand SCHOLZ, l’Espagnol SÁNCHEZ, Emmanuel MACRON et Ursula von der LEYEN, c’est la Ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena BAERBOCK, qui vient à son tour de faire un déplacement à PÉKIN. On souhaite vivement que tous ces Européens tiennent un langage identique vis-à-vis de leurs interlocuteurs chinois, lesquels n’ignorent rien de l’histoire des Horaces et des Curiaces.
D’autres voyages officiels, la semaine dernière ?
Oui, celui de Joe BIDEN en Irlande, en pèlerinage au village de CARLINGFORD dans le Comté de Louth, d’où l’un de ses aïeux a émigré vers l’Amérique au dix-neuvième siècle. On le comprend : CARLINGFORD, en langue irlandaise : CAIRLINN, signifie ‘Baie des Sorcières’. Cette émouvante escale s’est déroulée en marge de la célébration du vingt-cinquième anniversaire des Accords du Vendredi-saint, qui ont hâté la fin de la guerre civile en Irlande du Nord. Si le sujet vous intéresse, je vous renvoie sans modestie à l’éditorial de votre serviteur, en ligne sur le site de votre radio de référence depuis vendredi dernier.
Autre sujet : la candidature de la Suède à l’OTAN, toujours bloquée par la Turquie…
…bloquée par la Turquie, au motif que des réfugiés politiques turcs en Suède seraient autant de terroristes dont l’extradition est exigée par ANKARA.
Mais voici l’arroseur arrosé : le nommé Rawa MADJID, dit Le Renard kurde, baron d’une filière de la drogue, particulièrement violente, à STOCKHOLM, a échappé aux policiers suédois et se cache actuellement en Turquie ; très logiquement, ce sont maintenant les Suédois qui réclament aux Turcs l’extradition de ce peu recommandable personnage.
Reparlons de CHAT-GPT, qui a des soucis à se faire en Europe, c’est cela ?
En effet, et déjà l’Allemagne et les Pays-Bas en ont suspendu l’utilisation. Ici à BRUXELLES, l’on rapproche les dérives numériques de ce logiciel, propre à transformer sans peine les cancres illettrés en Prix Nobel, à celles des automobiles hyperconnectées TESLA, une marque dont les employés se rincent l’œil en visionnant à distance les ébats des propriétaires circulant nus autour de leur voiture, laquelle, bardée de micros et de caméras, n’en perd pas une seconde.
Dans la Bulle euro-bruxelloise, nombre de voix s’élèvent donc pour souligner les risques d’atteinte à la vie privée, de désinformation, de cybercriminalité, et de fraude aux examens et concours, et réclament une extension du Règlement général de Protection des Données, le désormais célèbre RGPD.
Des nouvelles du Brexit ?
Pas directement, mais quand même, avec l’élection du nouveau Président du Mouvement européen au Royaume-Uni.
Il s’agit d’un chercheur en biologie à l’Institut d’Hygiène et de Médecine tropicale, Mike GALSWORTHY, qui, dès le lendemain du référendum du Brexit, avait fondé l’Association des Scientifiques pour l’Europe. Il lance ces jours-ci une campagne pour un retour de son pays dans l’Union européenne, appuyée par les 200.000 membres du Mouvement européen Outre-Manche – mais aussi par les sondages, qui donnent une nette majorité de Britanniques à estimer que ‘le Brexit [était] une erreur’.
Donc : bonne chance, Mike !
Entretien réalisé par Laurence Aubron.
