Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.
Au programme :
- La Commission européenne déterminée à équiper l’Europe d’un « bouclier cyber ».
- Climat : le Parlement européen adopte la réforme du marché carbone pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Le Parlement européen adopte une loi contre la déforestation.
Bonjour à toutes et à tous. Ouvrons ce journal des institutions européennes en évoquant la proposition de règlement sur la cybersécurité de la Commission européenne. Mardi 18 avril, l’exécutif européen a présenté dans les grandes lignes ce qui devrait former ce qu’elle appelle un “bouclier de cybersécurité”.
L’objectif que se fixe la Commission européenne dans sa proposition de règlement sur la cybersolidarité, est de “veiller à ce que tous les citoyens et entreprises européens soient bien protégés, tant en ligne que hors ligne, et promouvoir un cyberespace ouvert, sûr et stable”. A ces fins, la Commission veut mettre sur pied un cyberbouclier européen : “une infrastructure paneuropéenne composée de centres d’opérations de sécurité nationaux et transfrontières dans l’ensemble de l’Union”. A l’aide de l’intelligence artificielle ou l’analyse avancée des données, ce bouclier serait chargé de mieux défendre les Européens des multiples cyberattaques.
Cette proposition intervient dans un contexte où les cyberattaques en Europe ont dangereusement augmenté.
Absolument, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le nombre d’attaques d’infrastructures en Europe a bondi de 140%, selon le commissaire au marché intérieur Thierry Breton. Chaque semaine en Europe, des sociétés ou des réseaux d’information d’administrations publiques sont la cible de hackeurs malveillants ou de tentatives d’infiltration de puissances étrangères. Pour faire face à ces attaques, les États membres se sont dotés de systèmes de surveillance, des centres opérationnels de sécurité. Selon Thierry Breton, le but désormais est de se “doter d’une infrastructure commune, un réseau européen de centres opérationnels de sécurité, en partie financée par l’Union”.
La Russie est l’un des acteurs les plus prolifiques dans cette cyberguerre.
En effet, dimanche dernier, le Washington Post annonçait avoir mis la main sur des documents gouvernementaux confidentiels russes, dévoilant qu’à peine 1% des bots russes étaient découverts sur les réseaux sociaux et moteurs de recherches. Le but de ces bots est de distiller de fausses informations sur les questions de santé, ou sur le déroulement de la guerre en Ukraine.
Continuons ce journal en évoquant l’adoption par le Parlement européen du plan climat de l’Union. Afin de réduire les quotas d’émissions de CO2 d’ici à 2030, le parlement adopte une réforme du marché carbone et la “taxe carbone” aux frontières.
Exactement, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030 par rapport à 1990, les eurodéputés ont approuvé la création d’une taxe carbone aux frontières de l’Union dans les secteurs du fer, de l’acier, du ciment, de l’aluminium, des engrais, de l’électricité et de l’hydrogène. Ce “mécanisme d’ajustement” est un dispositif destiné à appliquer aux importations des Vingt-Sept les critères du marché du carbone européen, où les industriels de l’UE sont tenus d’acheter des quotas couvrant leurs émissions polluantes.
La réforme du marché carbone vise quant à elle les producteurs d’électricité et les industries énergivores.
En effet, par exemple les secteurs de la sidérurgie ou du ciment doivent depuis 2005, acheter des “permis de polluer” sur le marché européen des quotas d’émissions, qui s’applique à 40% des émissions du continent. La réforme prévoit une accélération du rythme de réduction des quotas proposés, avec, d’ici à 2030, une baisse de 62% par rapport à 2005. Ce marché carbone ne s'auto limitera pas à ces seuls secteurs puisqu’il est prévu de l’étendre progressivement au secteur maritime, aux émissions des vols intra-européens et, à partir de 2028, aux sites d’incinération de déchets, sous réserve d’une étude favorable de Bruxelles.
Un second marché du carbone est également prévu pour le chauffage des bâtiments et les carburants routiers.
Absolument, à partir de 2027 les ménages devront payer un prix du carbone sur le carburant et le chauffage en prévoyant un plafonnement à 45 euros par tonne au moins jusqu’en 2030. Le revenu de la mise aux enchères des permis de CO2 alimentera un “fonds social climat” destiné à venir en aide par des mesures ponctuelles ou structurelles aux personnes et aux micro-entreprises les plus vulnérables en matière d’énergie et de mobilité. Les textes approuvés à Strasbourg devront encore être approuvés par les États membres.
Terminons ce tour de l’actualité des institutions européennes en évoquant la loi adoptée par le Parlement contre la déforestation.
Chocolat, café, bois ou encore caoutchouc : pour être vendus dans l’Union européenne, ces produits ne devront pas être issus de la déforestation. Cette loi s’inscrit dans but de lutter contre le changement climatique et de préserver la biodiversité. L’importation dans l’Union européenne de produits provenant du bétail, du cacao, du soja, de l’huile de palme ou encore du papier imprimé sera interdite si ces produits sont issus de terres déboisées depuis décembre 2020.
Le constat est sans appel, selon WWF, l’UE est le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine.
Oui comme le rappel l’eurodéputé Pascal Canfin, "toutes les études d’opinion montrent que les Européens ne veulent pas contribuer à la déforestation mais ils n’avaient pas la possibilité de savoir, lorsqu’ils prennent une tasse de café le matin ou une tasse de chocolat qu’en fait, ils sont complices de la déforestation importée". Greenpeace souligne cependant que ce texte n’est qu’un “premier pas” car beaucoup de “failles" existent. Par exemple en excluant des écosystèmes comme la savane ou encore en omettant de viser les banques européennes qui financent des projets destructeurs de forêts. Lors des débats, le rapporteur Christophe Hansen, a également reconnu que le texte n’était pas encore parfait mais que des révisions étaient prévues dans les années à venir.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !