L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 24 mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 2 février 2023 © Commission européenne/Dati Bendo L'Europe au plus près - Vendredi 24 mai
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 2 février 2023 © Commission européenne/Dati Bendo

Chaque vendredi, l'équipe d'euradio à Bruxelles décrypte l'actualité et le travail d'une institution européenne.

 Au programme : 

  • Les derniers sondages de l’institut Eurobaromètre.
  • La signature du pacte de sécurité entre l’UE et la Moldavie.
  • Une réunion du conseil européen pour discuter d'une loi spatiale européenne.

Démarrons ce journal en évoquant les derniers sondages de l’institut Eurobaromètre. Selon ces chiffres, les Européens souhaiteraient voir une Europe plus forte, et notamment sur le plan de la défense.

Sur les près de 30 000 personnes interrogées, 77% d’entre elles sont favorables à la création d’une défense commune. Les taux d’adhésion sont similaires lorsqu’il s’agit de créer une production militaire européenne commune ou encore d’établir une politique extérieure commune. Des chiffres qui semblent traduire les volontés des citoyens d’une Union européenne beaucoup moins divisée que ce qu’elle a pu montrer ces derniers mois. La sécurité et la défense sont d’ailleurs la première priorité à moyen terme pour les personnes interrogées, devant le climat et la santé.

D’ailleurs, toujours sur le plan de la défense, l’aide à l’Ukraine semble également être toujours largement soutenue par la population.

Du moins, si l’aide purement humanitaire est encouragée par 9 interrogés sur 10, l’aide militaire ne fait pas encore l’unanimité. 36% des interrogés se disent en désaccord avec le fait de financer l’achat d’armes pour l’Ukraine. Un chiffre qui varie cependant énormément selon les pays

En Hongrie et en Slovaquie, dont les dirigeants ne cachent pas leur tropisme pro-russe, le taux de soutien à l’Ukraine s’en ressent par exemple très fortement.

Oui, dans ces pays, seuls, 40 à 45 % de la population se dit favorable au soutien militaire à Kiev. À titre de comparaison ce chiffre peut monter jusqu’à 80% en Irlande, illustrant la disparité entre les pays les plus exposés à la propagande russe et les autres.

Plus globalement, les interrogés se disent optimistes par rapport à l’avenir de l’UE.

Un chiffre qui attire l’attention et c’est d’ailleurs la comparaison entre la confiance envers l’UE, par rapport à celle envers les gouvernements nationaux. Si seuls 33% des interrogés se disent confiants envers les dirigeants de leurs pays, tandis que près de 50% d’entre eux ont confiance dans les institutions européennes. Un chiffre qui peut surprendre, alors que les groupes d’extrême droite, souvent très critiques de l’Union européenne, semblent en très bonne position à quelques semaines des élections européennes.

Poursuivons ce journal en évoquant le pacte de sécurité signé par l’UE et la Moldavie le 21 mai.

Un accord qui devrait grandement soulager ce pays, aux frontières de l’Ukraine, qui craint d’être entrainée dans la guerre que la Russie mène chez son voisin. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Moldavie est d’ailleurs la cible de multiples tentatives de déstabilisation de la part de la Russie. Si elle ne possède pas de frontière commune avec Moscou, des soldats russes stationnent d’ailleurs dans sa région séparatiste de Transnistrie.

La Transnistrie, source de grandes d’inquiétudes

Cette région séparatiste de l’est de la Moldavie a demandé “la protection” de Moscou en février. Aujourd’hui environ 1500 soldats russes y seraient stationnés, officiellement pour prévenir une attaque conjointe de l’Ukraine et du gouvernement pro-européen de Moldavie. En réponse à cette demande des séparatistes, Emmanuel Macron avait également noué il y a quelques semaines un accord de sécurité avec la présidente moldave Maia Sandu.

Que contient concrètement ce pacte signé avec l’UE ?

On ne connaît pour le moment pas les détails de ce qu’implique cet accord. Toutefois, le haut représentant européen aux affaires étrangères, Josep Borrell, a déclaré qu’il souhaitait mettre en place un réseau de “pays amis”. L’objectif étant de coopérer notamment sur des questions de cybersécurité.

Concluons ce journal en évoquant le focus sur l’espace lors de la dernière réunion du conseil européen 23 mai.

Un conseil auquel était également représentée l’ESA, l’agence spatiale européenne. Objectif : discuter d’une loi spatiale européenne. Un projet retardé à plusieurs reprises et dont le texte devrait être présenté d’ici à l’automne. 

Quel serait l’objectif de cette “loi spatiale” ? 

Il s’agirait de proposer une réponse européenne globale aux problématiques liées à l’espace. Notamment en ce qui concerne les débris spatiaux, dont plus d’un million se trouvent en orbite autour de la Terre. L’idée serait donc de cadrer notamment la gestion de ces déchets, qui pourraient perturber les lancements de satellites et les vols spatiaux. 

Les questions de cybersécurité seront également au centre de ce texte. 

Notamment à l’aide de la constellation de satellites de télécommunication Iris 2, dont l’entrée en fonction est prévue dès cette année. Un projet pensé pour concurrencer son équivalent américain Starlink, en apportant une connexion haut débit et sécurisée, à l’heure où les cyberattaques se font de plus en plus nombreuses.

Lors de ce conseil, l’ESA a demandé à ce que davantage de fonds soient consacrés à la politique spatiale.

Sur le plan spatial, l’Europe est à la traîne par rapport à ses concurrents. Par exemple, la NASA américaine a la capacité d’investir trois fois plus de ressources que l’ESA dans la course à l’espace. Les représentants de l’agence spatiale européenne ont également déploré le manque d’autonomie en ce qui concerne l’approvisionnement en certains matériaux.

Un journal d'Alizée Lambin et Paul Thorineau.