Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Ce début d’année 2022 marque le lancement de l’année européenne de la jeunesse. Une annonce faite par Ursula von der Leyen lors de son discours sur l’état de l’Union en septembre 2021, et adoptée par la Commission en octobre dernier. L’occasion de soutenir la jeune génération européenne, durement touchée par la pandémie de Covid-19. Quels sont les principaux objectifs de cette initiative ?
L’objectif de la Commission est de promouvoir les politiques européennes pour la jeunesse. L’exécutif souhaite encourager en particulier ceux issus de milieux défavorisés ou provenant de zones rurales à devenir des citoyens actifs dans l’UE. Pour ce faire, Bruxelles va coopérer avec les autorités locales et régionales pour promouvoir les opportunités que les politiques européennes offrent aux jeunes. Ces dernières se retrouvent notamment dans le plan de reprise Next Generation EU, particulièrement en ce qui concerne les possibilités d’éducation et de formation.
Dans ce cadre, l’exécutif européen entend promouvoir un espace européen de l’éducation pour 2025. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie pour la jeune génération européenne ?
Oui, cette initiative qui s’inscrit dans le plan Next Generation EU a pour objectif d’harmoniser les performances des systèmes éducatifs des Etats membres. En premier lieu, l’objectif est d’améliorer la qualité de l’éducation partout en Europe. La promotion du multilinguisme, ou encore la revalorisation du travail des enseignants sont deux des initiatives soutenues par l’exécutif européen.
L’occasion également de favoriser la transition numérique des systèmes éducatifs dans l’ensemble des Etats membres.
Effectivement, la vice-présidente pour une Europe adaptée à l'ère digitale, Margrethe Vestager, y voit un moyen de “revaloriser l’éducation et la formation pour l’ère du numérique”. Dans ce cadre, un plan d’action en matière d’éducation numérique a été adopté l’année dernière. Une priorité actuelle des Etats membres en raison de la pandémie de Covid-19 et du basculement rapide vers un enseignement à distance et en ligne.
D’autres projets sont également mis en avant par la Commission européenne en ce début d’année, notamment les offres de volontariat à l’étranger pour les jeunes européens.
Hier la Commission a publié sa proposition pour renforcer le volontariat pour les jeunes à l’échelle européenne. Une initiative qui doit mieux sensibiliser et informer les jeunes sur leurs opportunités en matière de mobilité internationale. En effet, selon la Commission, le volontariat européen est un des moteurs de l’intégration européenne auprès des jeunes. Un projet qui s’inscrit dans l’Année européenne de la jeunesse, afin de renforcer “les possibilités qu’ont les jeunes de s’engager” pour une Europe plus solidaire, selon Mariya Gabriel, commissaire à la culture, à l’éducation et à la jeunesse.
Le volontariat représente d’ores et déjà une activité importante pour la jeunesse européenne.
En effet ! Selon un sondage réalisé en 2019 par la Commission européenne, 34% des jeunes ont déclaré avoir participé à des activités de volontariat organisées au cours des douze mois précédents. Un chiffre qui atteignait seulement 24% en 2011 et qui ne cesse d’augmenter.
Autre opportunité de mobilité à l’échelle européenne, le programme Erasmsus+ est également mis à l’honneur en ce début de l’année européenne de la jeunesse. L’année 2022 marque en effet le 35ème anniversaire du programme d’échanges universitaires et d’apprentissages à l’étranger. Ce dernier bénéficie à partir de janvier de près de 4 milliards d’euros de budget pour l’année 2022. Une somme conséquente pour financer quelles initiatives ?
Oui le montant alloué au programme Erasmus+ cette année doit permettre le lancement de nouveaux projets destinés à la jeunesse européenne. Et en premier lieu le développement de l’initiative “universités européennes”, dont le but est d’établir des partenariats stratégiques entre les établissements d'enseignement supérieur et d’encourager l’émergence d’ici 2024 de réseaux d’universités au niveau européen.
Quelles sont les autres initiatives mises en avant cette année ?
Eh bien Romain, un des objectifs majeurs du programme Erasmus+ en 2022 est d'accroître les échanges avec les pays en dehors de l’UE. Grâce aux fonds provenant du service d’action extérieure de l'UE, les pays tiers auront la possibilité de participer à des échanges et projets ciblés, en particulier dans les domaines de l'enseignement et de la formation professionnelle.
Le soutien aux jeunes les plus défavorisés est également un des objectifs majeurs promus par la Commission.
C’est vrai, le programme Erasmus+ a d’ailleurs pour but de faciliter les voyages à l’étrangr pour tous les jeunes européens indépendamment de leur milieu social. A ce titre, le dispositif DiscoverEU qui a déjà permis à plus de 70 000 jeunes de 18 ans de voyager en Europe en 2018, devra à partir de 2022 consacrer un cycle de candidature spécifique pour les jeunes les plus défavorisés. Ils bénéficieront de plus, d’un soutien et d’un financement ciblés.
Pour conclure ce journal, intéressons-nous à ce que la nouvelle génération attend de l’Europe pour son futur. Dans un sondage de novembre 2021, la question a été posée à un panel de jeunes européens en prévision de l’organisation de l’année européenne de la jeunesse. Que représente cette initiative selon eux ?
Selon la majorité des jeunes ayant répondu à cette étude, l’année européenne de la jeunesse doit être l’occasion d’organiser des festivals, des ateliers, des débats ou encore des formations professionnelles pour tous. Les participants mettent également en avant leur volonté de voyager et de découvrir l’Europe.
La jeune génération est-elle convaincue de l’utilité d’une telle initiative portée par la Commission ?
Un nombre important de participants a souligné sa crainte que l’année ne soit basée que sur des déclarations de politiciens et non des actions concrètes. L’expression d’un fossé entre la classe politique européenne et la jeunesse. Cela étant dit, près de 59% d’entre eux souhaitent participer activement à cette année européenne de la jeunesse.
Juliane Barboni - Romain L'Hostis