L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 17 mars 2023

L'Europe au plus près - Vendredi 17 mars 2023

Bienvenue dans cette nouvelle édition de l'Europe au plus près sur euradio. Cette semaine revenons ensemble sur l’actualité du Parlement européen.

Au programme : 

- Le parlement européen s’apprête à condamner l’Iran pour l’empoisonnement des écolières

- Les drames migratoires électrisent le Parlement européen 

- Une résolution déposée au Parlement sur la situation en Tunisie

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Bienvenue dans cette édition de l’Europe au plus près où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne. Cette semaine revenons ensemble sur l’actualité du Parlement européen. Les 705 eurodéputés se sont retrouvés cette semaine à Strasbourg pour une session plénière une nouvelle fois marquée par la situation en Iran. Ce jeudi, une résolution d’urgence a été votée pour condamner le pays au sujet des empoisonnements des écolières qui touchent l’Iran depuis des semaines. 

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Tania. En effet, mis à l’agenda en début de semaine, les violations des droits humains en Iran continuent de préoccuper le Parlement. Cette semaine, une résolution sur les empoisonnements des jeunes filles a été soumise au vote. Pour rappel, depuis novembre 2022, des milliers de femmes et filles ont été empoisonnées avec des produits chimiques toxiques, les empêchant ainsi de fréquenter les écoles du pays. Le Parlement appelle dans sa résolution à condamner avec la plus grande fermeté cette, je cite, “tentative atroce de réduire les femmes et les filles au silence”. Au total, ces empoisonnements concernent "plus de 5.000 élèves" dans "quelques 230 établissements scolaires" dans 25 des 31 provinces de l'Iran. 

Le Parlement européen accuse l’Iran d’avoir “étouffé l’affaire”. 

Oui effectivement. En plus d’avoir délibérément étouffé les rapports faisant état de la situation, le régime iranien aurait également engagé des procédures judiciaires "pour des motifs politiques" envers des citoyens iraniens ayant diffusé l’information de ces empoisonnements, comme le journaliste Ali Pourtabatabaei, arrêté le 5 mars dernier. Le Conseil européen est également appelé à intervenir Oui dans la résolution adoptée, le Parlement a exhorté le Conseil d’ajouter le Corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes. L’institution demande aussi à imposer la liste des sanctions de l’Union européenne en place à tous les responsables de violations de ces droits en Iran, y compris le Guide suprême Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi et le procureur général Mohammad Jafar Montazeri.

Ce n’est pas la première fois que l’Iran revient à l’ordre du jour des réunions des différentes institutions européennes. 

Absolument. Le 23 janvier dernier, les ministres des affaires étrangères des 27 avaient adopté un énième train de sanctions à l’encontre de 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations. À l'époque, le Parlement avait déjà adopté une résolution plaçant les gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Mais le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait alors affirmé que l’UE ne pouvait décider de les placer sur la liste noire. Pour rappel, Téhéran fait pression sur les 27 en menaçant de se retirer du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et d’expulser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique de ses sites nucléaires.

Continuons ce journal en évoquant les différents drames migratoires qui ont remis le Pacte sur la migration et l’asile à l’ordre du jour des différentes institutions ces dernières semaines.

Mercredi 15 mars, un débat sur une “réponse commune européenne pour sauver des vies” a été organisé au sein du Parlement. Oui et c’est un débat houleux qui s’est joué au Parlement ce mardi. En cause : les politiques mises en place ou non par l’Union européenne. Pour les conservateurs et partis d’extrême droite, les mesures prises sont jugées trop laxistes à l’égard des demandeurs d’asile, ce qui encourage les traversées. Au centre et à gauche de l'hémicycle, les politiques sécuritaires et l'absence de solidarité entre États sont pointées du doigt comme principales causes des risques que les migrants sont prêts à prendre pour arriver en Europe. Les eurodéputés prônent donc plutôt la mise en place de “canaux légaux” comme alternatives aux traversées clandestines et meurtrières. Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 26 000 personnes ont disparu en mer Méditerranée depuis 2014.

Et de son côté le projet de la Commission ne fait toujours pas l’unanimité au sein des 27.

Cela fait plus de deux ans que la Commission européenne a présenté son projet de révision du Pacte sur la migration et l'asile, sur lequel les États membres ne parviennent toujours pas à s'accorder. Des progrès, en partie poussés par la présidence suédoise du Conseil sont néanmoins à noter. En revanche, dans l’attente d’une réponse claire des États membres, aucune règle concernant une éventuelle répartition de l’accueil ne peut être mise en place à l’heure actuelle. Ce qui rend la situation aux abords de l’Italie toujours plus compliquée.

Dernier sujet de ce tour d’horizon : lors de la plénière de Strasbourg une résolution concernant la situation en Tunisie et les récentes atteintes à la liberté d’expression et d’association a également été soumise au vote. 

Oui, déposée mardi dernier, cette résolution vise à dénoncer la grave détérioration des droits humains en Tunisie et à éclaircir la situation sur les récentes arrestations menées contre des personnes influentes dans le pays. Plusieurs journalistes, juges, militants politiques et autres personnalités ont été incarcérés sur base de motifs infondés dont l’accusation de “complot contre la sécurité de l’État”. Un tournant répressif du pouvoir en place que le parlement qualifie de “dérive autoritaire du président Saied” accusé d’instrumentaliser “la situation socio-économique et désastreuse de la Tunisie pour renverser la transition démocratique historique du pays”. 

Et c’est surtout le cas Noureddine Boutar qui a amené le Parlement à débattre de cette résolution. 

Oui la résolution porte d’ailleurs son nom. Directeur de Mosaïque FM, la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, Noureddine Boutar a été arrêté le mois dernier par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations infondées. La résolution a été adoptée par 496 voix pour, 28 contre et 13 abstentions.

Merci Laura et merci à toutes et à tous pour votre attention !